Les cours d'ÉDUCATION à la CULTURE religieuse de nos jour sont mal pensés.
Voici une idée de corpus:
Explication de la nature des Frères Musulmans afin de mieux comprendre ce qui se passe dans le monde en 2013.
L’association est fondée en 1928 au Caire, en Égypte, après l’effondrement de l’Empire ottoman, le fondateur égyptien racontant dans ses mémoires que six ouvriers de la compagnie de Suez l’auraient alors poussé à créer son mouvement en réaction au pouvoir des grandissant des étrangers sur le peuple arabe.
Déterminé à lutter contre
l’emprise laïque occidentale et le mimétisme aveugle du modèle européen, son mouvement débute comme une simple association locale de bienfaisance mais rapidement se donne un but politique, celui d’instaurer un grand État islamique avec pour mission l’application de la
charia.
Lors du premier congrès du parti en 1933, l’organisation comptait 2 000 militants, un an plus tard ils sont 40 000, et en 1943 la confrérie compte plus de 200 000 militants. En 2013, ils seront
L'association des Mères musulmanes, également fondée en 1928, devient en 1933 l'association des Sœurs musulmanes, puis en 1937 l'association des Femmes musulmanes.
En 1935, l’organisation participe à l’insurrection arabe de Palestine de 1936. Une branche armée est créée. En 1945, Saïd Ramadan crée une branche armée arabe de Palestine du mouvement, qui a pour objectif de combattre le mouvement sioniste. Les Frères musulmans connaissent ainsi un succès fulgurant et de nombreux militants participent à la guerre de 1948-1949 destinée à anéantir le tout jeune et tout neuf État d’Israël.
Fin 1948, une branche paramilitaire des Frères musulmans de l'organisation assassine le Premier ministre égyptien de l’époque, Mahmud Fahmi Nokrashi. En représailles, l'organisation est interdite et son fondateur Hassan el-Banna est assassiné par les agents du gouvernement en février 1949. Au début des années 1950, les États-Unis s’intéressent aux Frères musulmans comme alliés potentiels contre Nasser et l’établissement de régimes communistes ou socialistes au Moyen-Orient. Toutefois, dès 1954, la confrérie est dissoute par les autorités égyptiennes. Nasser, qui craint pour sa personne, décide d’interdire l’organisation. Près de 20 000 militants sont incarcérés, dont le leader actuel d’Al-Qaida, Ayman al-Zawahiri (Ayman aurait alors 6 ans, le même qui s'est
ouvert la gueule cette semaine.)
À partir du milieu des années 1960, les Frères musulmans redeviennent actifs en Israël. Dans les territoires contestés, la branche palestinienne engendre l’Al-Mujamma' al-islami, qui deviendra en 1987 le Hamas. Sa charte comporte la destruction de l’État d’Israël comme objectif central. L’organisation se consacre ouvertement aux œuvres sociales et à la construction de mosquées, dont le nombre augmente sans cesse en Cisjordanie et dans la bande de Gaza entre 1967 et 1987. Elle recourt aux actions armées et aux attentats, y compris aux attentats suicides. Ses sources de financement proviennent en grande partie de l’Arabie saoudite et plus tard de l'Iran. En 1973, le Shah, encouragé par Nixon et Kissinger,
prend l'initiative, au nom de l'OPEP, de procéder à une augmentation très importante du prix du pétrole. L'Arabie Saoudite et l'Iran utilisent cette nouvelle opulence pour renforcer mondialement le fondamentalisme islamique, utilisant à cette fin des mouvements soutenus par la CIA tels que les Frères Musulmans et la Ligue islamique mondiale.
L'intérêt porté par les États-Unis aux mouvements réactionnaires islamistes censés contrer les progressistes, remonte aux années 1950. En effet en 1953, Eisenhower reçoit dans le Bureau ovale une délégation incluant Saïd Ramadan des Frères Musulmans, qui était alors le chef coordonateur d'organisations associées au Pakistan agissant pour la Ligue Islamique Mondiale.
En Égypte, dans les années 1970,
Sadate utilise les Frères musulmans pour faire contrepoids à l’extrême gauche et il leur promet l’intégration future de la charia dans les lois égyptiennes. En 1971, la CIA collabore avec les services de renseignements saoudiens pour soutenir les Frères Musulmans et leurs alliés dans une campagne mondiale contre le communisme, particulièrement en Égypte. En 1978, ils renoncent officiellement au soutien des actions violentes, à l’exception du combat en Palestine. Cependant, leurs partisans qui ne partagent pas cette position se regroupent dans d’autres structures, comme la al-Gama'a al-islamiyya (Groupe islamique) dont un des membres assassinera Sadate en 1981. Les Frères entretiendront des contacts, plus ou moins étroits selon l’époque, avec cette organisation, qui commettra des attentats contre des touristes occidentaux en 1992 et en 1993, entre autre.
Par ailleurs, un bras armé clandestin se constitue dès le début des années 1980. Certains de ses membres tentent d’infiltrer les institutions gouvernementales, mais le régime laïque d’Hosni Moubarak fera obstacle à la plupart des manœuvres politiques, à l’exception notable de certains syndicats stratégiques actuellement infiltrés de toutes parts par les Frères musulmans, le syndicats des avocats entre autre. En 1982, les organes de presse des Frères sont détruits et la quasi-totalité de leurs publications saisies. L'organisation reste interdite mais paradoxalement reste tolérée.
En 1984, le pouvoir reconnait à la confrérie le statut d'organisation religieuse, mais refuse sa participation à la vie politique. Un interdit que les Frères musulmans contournent en présentant des candidats
sans étiquette aux élections, et en intégrant le parlement via des alliances avec d'autres partis. Certains, dont Saïd Ramadan, après avoir tâté le terrain dans les pays arabes avoisinants, optent finalement pour l’Europe comme lieu d’implantation de leurs nouvelles bases, avec l’aide financière des Saoudiens.
La même année, le pouvoir égyptien d'Hosni Moubarak reconnaît les Frères Musulmans en tant qu’organisation religieuse mais leur refuse l’inscription en tant que parti politique. Les candidats fréristes participent aux élections comme indépendants ou comme représentants d’autres partis. Leurs militants manifestent souvent contre le pouvoir aux côtés d’autres mouvements d’opposition égyptiens, en faveur de réformes constitutionnelles et pour la fin de l’état d’urgence. L’organisation s’efforce d’être présente sur le terrain en aidant les classes défavorisées autant sur le plan social que financier, fournissant, entre autres, aux personnes dans le besoin des médicaments ou des prêts d’argent.
Dans les années 1990, en Égypte, la confrérie s’affiche publiquement comme un mouvement respectueux de la démocratie et publie trois manifestes importants : l’un plaidant en faveur de
l’indispensable démocratie, l’autre portant sur les droits des minorités, notamment de
nos frères et compatriotes coptes, finalement le troisième concernant
le statut de la femme.
Ces manifestes, dus pour la plus grande part à de jeunes membres du mouvement, sont adoptés par la confrérie, mais sans grande conviction pour ce qui est de la vieille direction dont la plupart des membres sont âgés de plus de
70 ans. Pour les jeunes, la vieille garde semble trop conservatrice. En 1996, 17 d’entre eux demandent officiellement la création d’un nouveau parti politique:
Al Wasat. Ses fondateurs ont à peu près le même âge (entre 35 et 45 ans) et appartiennent pour la plupart aux professions libérales : avocats, médecins, pharmaciens ou encore ingénieurs. Ils ont participé aux luttes estudiantines puis syndicales de l’époque. Réceptifs aux évolutions du monde du fait de leurs déplacements à l’étranger au cours desquels ils participent à maints colloques et conférences, ils ont acquis une expérience qui a creusé le fossé entre eux et les aînés de la confrérie, mais leur profond conservatisme religieux en comparaison d’autres jeunes musulmans reste un de leurs traits saillants.
Les fondateurs de ce nouveau parti politique reprochent aux dirigeants des Frères musulmans leur manque de modernité et leurs concepts archaïques. Ils proposent l’adoption d’
une vision moderniste fondée, certes, sur les acquis du passé, mais axée sur les défis du XXIe siècle. En opposition avec leurs aînés, ils établissent un programme plutôt libéral, fondé sur le Coran mais reconnaissant les évolutions de la société. Ils sont en faveur d’un système gouvernemental à l’
occidentale qui respecte toutes les libertés collectives et individuelles, des élections pluralistes, l’alternance politique et la primauté de la loi. Mais
Al Wasat est trop avant-gardiste et ne verra finalement jamais le jour. Les autorités égyptiennes déclarent irrecevable sa demande de légalisation et 2 jours après ce rejet, les fondateurs sont arrêtés et déférés devant la Haute Cour militaire.
Les Frères Musulmans sont une organisation qui oscille entre le religieux et le politique, utilisée comme soupape de sureté par le pouvoir, en égypte entre autre.
En 2007, reconnaissant leur poids au Proche-Orient, le gouvernement des États-Unis s’intéresse de nouveau à une alliance avec les Frères. Le Département d’État approuve une politique de contacts futurs entre des diplomates américains et des leaders du mouvement dans les pays arabes.
Depuis quelques années, pour conquérir le pouvoir les Frères musulmans ont appliqué une véritable métamorphose/masquarade. La plupart des membres de la confrérie ont fait un important travail au niveau de leur apparence vestimentaire et physique. Habillé en costume à l'occidentale, ils sont soit complètement rasés, soit portent une barbe finement taillée. Ils sont pour beaucoup issus des hautes écoles, parlent tous plusieurs langues étrangères et se présentent désormais en démocrates. Tous les candidats aux élections législatives du mouvement ont bénéficié d'une formation intensive aux techniques de communication, aux stratégies de persuasion et à l'art des négociations. Officiellement, le mouvement a abandonné tout projet d'État théocratique, ils disent prendre comme modèle les mouvements islamistes marocains qui sont connus pour leur pragmatisme. Ce, même si beaucoup de politologues et de journalistes en doutent, et émettent l'idée qu'ils aient mis fin momentanément à leur projet de république théocratique pour ne pas faire peur aux Égyptiens et prendre le pouvoir sans trop de violence. La nouvelle garde se déclare respectueuse de la souveraineté du peuple, de l’alternance démocratique et des droits des minorités.
Depuis leur création, les Frères musulmans ont toujours fait de l'éducation du peuple une priorité. Ils ont, jusqu'à présent, composé avec la constitution laïque de l'Égypte, mais plaident pour une société régie par la charia.
Le mouvement a aussi choisi de ne plus combattre directement le régime de Moubarak. Ils ont ainsi voté pour la reconduction de Fathi Sorour (l’un des hauts responsables du régime) au perchoir de l'Assemblée du peuple. Ils ont également applaudi le discours du président Moubarak au parlement, et sont en contact régulier avec le gouvernement des États-Unis.
L'
European Strategic Intelligence and Security Center accuse en février 2006 la confrérie des Frères musulmans d'avoir organisé l'escalade dans l'affaire des caricatures de Mahomet du journal Jyllands-Posten.
Lors des élections de 2010, ils sont marginalisés par des fraudes massives, et boycottent le second tour.
La confrérie joue un grand rôle ailleurs, en Tunisie entre autre. En Syrie, c'est la principale force d'opposition au régime baathiste, elle est surtout présente dans les grandes villes du pays (Hama, Homs et Damas) et les classes populaires forment le gros des effectifs du parti.
La confrérie se développe dans la Bande de Gaza, met en place un réseau d'aide social et fait construire l'Université islamique de Gaza.
À la chute de Saddam Hussein en Irak, la parti läic Baas se fait le porte-parole de la communauté sunnite du pays. Des partis islamiques kurdes sont également plus ou moins proches des Frères musulmans. L'Union islamique du Kurdistan est présente au Parlement kurde, mais reste minoritaire face à des partis laïques comme l'Union patriotique du Kurdistan et le Parti démocratique du Kurdistan.
De 1961 à 1968 ils étaient aussi à Munich et à Genève. En 1964 à Londres, sans succès. L’Union des Organisations Islamiques de France est fondée en 1983.
Le mouvement des Frères musulmans est un mouvement panislamique, la confrérie a donc des ramifications dans la plupart des pays à majorité musulmane, ainsi que dans de nombreux autres ayant une minorité musulmane.
Les Bahamas, la Suisse et le Liechtenstein protègent leurs investissements.
Il y aurait encore des zillions de choses à dire sur le sujet puisque je ne couvre pratiquement que l'Égypte ici.
Mais ce n'est pas à l'école que nos penseurs de demain en entendront parler...