Eh puis est arrivé le marché. Je crois que c’est Ayn Rand qui présente le mieux son « ontologie », son explication de la raison d’être du monde. C’est le remplacement des valeurs par la valeur. Le marché répartit l’argent selon le mérite. Dans ces conditions l’impôt, c’est le vol. L’histoire est maintenant comprise comme une lutte pour gagner de l’argent. Après guerre, les pauvres ont pris le pouvoir et fait payer les riches. Aujourd’hui, les riches retrouvent leur dû. Morale de rentiers ? Pas étonnant que l’on parle de néoconservateurs ?
Le modèle du marché est en crise. Peut-on imaginer une ontologie pour des jours meilleurs ? Quid de L’art d’aimer d’Ovide ? C’est en prenant au sérieux les faiblesses de l’homme que l’on fait émerger ce qu’il a de bon. (Et que l’on parvient à l’amour véritable.) C’est en dépassant le monde d’Ayn Rand que l’on parvient à celui d’Hannah Arendt. Le maître mot devient « complexité ». L’homme n’est ni bon, ni mauvais. Il peut être dangereux. Mais il est capable de grandes choses.
Modèle technocratique
Modèle du marché
Prochain modèle ?
Principe Humanité Valeur Complexité
Nature de l’homme Technicien Egoïste Complexe
Dirigeant Apparatchik Créateur de valeur Navigateur
Penseur Hannah Arendt Ayn Rand Michel Serres