Des recherches scientifiques sont actuellement menées pour trouver un moyen d’atténuer l'hyperactivité neuronale qui génère des acouphènes.
Il est maintenant prouvé que l’acouphène provient d'une activité spontanée anormale des neurones dans le cortex auditif central. L’endommagement des cellules ciliées de l’oreille interne réduit les connexions avec le cerveau, entraînant des phénomènes de « plasticité » ou des modifications des connexions synaptiques. Celles-ci deviennent alors hyperactives, ce qui inclut des changements fréquentielles et une réactivité modifiée des impulsions neuronales qui signalent la présence du son.
Actuellement, les efforts pour soulager les patients acouphéniques portent sur la
recherche de moyens permettant de réduire ou de supprimer cette activité neuronale anormale. La plupart des études médicamenteuses ont mis l'accent sur les molécules chimiques susceptibles
d’apaiser le système nerveux. Par exemple, les benzodiazépines, les antidépresseurs et les antiépileptiques ont été testés parfois avec succès.
Une autre technique expérimentale est la stimulation électrique des connexions nerveuses qui modulent l'activité neuronale dans le système auditif. Un certain nombre d'études ont
signalé que la stimulation cochléaire peut parfois être efficace pour réduire les acouphènes.
Par exemple, certains patients malentendants avec un implant cochléaire ont une réduction significative de leurs acouphènes lorsque leurs appareillages sont allumés, et l'effet peut parfois durer plusieurs heures après la fin de leur utilisation. Toutefois, les mécanismes de masquage ou de diminution des acouphènes ne sont pas clairement établis et des recherches s’avèrent encore nécessaires pour les définir précisément.
On sait depuis longtemps qu'une forte proportion de personnes souffrant d'acouphènes peut moduler leur intensité en contractant certains muscles de la région de la tête ou du cou. Des études récentes chez l'animal l’ont démontré en stimulant des nerfs crâniens spécifiques qui contrôlent les contractions musculaires de ces zones de la tête.
D’autres recherches récentes menées chez l'animal montrent que la stimulation du nerf vague favorise la diminution des acouphènes. Les essais cliniques permettront de déterminer si certains de ces effets peuvent être reproduits chez l'humain.
Philippe Barraqué
Musicothérapeute
Spécialiste de la thérapie sonore anti-acouphènes
Le blog des acouphéniens
Source : James A. Kaltenbach (Clinique de Cleveland, Ohio, US)