Magazine Poésie
traduit du brésilien par E. Dupas
Je chante parce que l'instant existe
et ma vie est complète.
Je ne suis ni joyeux ni triste :
je suis un poète.
Frères des choses fugitives,
je ne sens ni joie ni tourments.
Je traverse nuits et jours
dans le vent.
Si je détruis ou si j'édifie,
si je persiste ou me défait,
-je ne sais, je ne sais. Je ne sais si je reste
ou si je m'en vais.
Je sais que je chante. Et la chanson est tout.
L'aile rythmée a un sang éternel.
Je sais qu'un jour je serai muet :
- rien de plus.