Lorsque nous fermons les yeux et que nous nous laissons tomber dans les bras de Morphée (image d’entête), quelque chose dans notre esprit nous transporte dans un monde fantaisiste ou / et infernal, vous permettant, par exemple, de parcourir l’espace pour découvrir de nouvelles planètes composées de guimauves géantes et de vaches cosmiques qui se recouvriraient le corps de gelée de groseilles. (et alors ?).. sans oublier les petits chats. Aussi commun soient-ils, la science à encore du mal à définir la façon avec laquelle apparaisse les rêves.
Est-ce qu’ils sont issus du travail de l’imagination, ou l’œuvre d’un réflexe dans le cerveau ? Une équipe de chercheurs français, de l’Université Paris 6 (hôpital de la Pitié-Salpêtrière), suggère, dans sa plus simple conclusion, que le rêve est produit par le tronc cérébral, la partie du cerveau qui se connecte à la moelle épinière et joue un rôle dans la régulation du sommeil. Cette zone, représentée en 3D ci-contre (Wikimédia), gère des fonctions dites “de maintenance” primordiale, comme la régulation de la respiration et du rythme cardiaque, la localisation des sons… à la différence des fonctions supérieures du cerveau (mémoire, émotion, personnalité, volonté…) .
L’étude portait sur des patients avec un “déficit d’autoactivation” (auto-activation deficit), un syndrome caractérisé par une extrême apathie. Les personnes atteintes de ce syndrome perdent la capacité d’activer spontanément des processus cognitifs ou affectifs. Ils rapportent qu’ils n’ont aucune pensée, un " vide mental”. Ils sont souvent assis tranquillement au même endroit, toute la journée, sans parler ni bouger. Si quelqu’un leur adresse la parole, ils peuvent répondre aux questions et se rappeler de leur souvenir, mais laissées à elles-mêmes, leurs esprits restent vides. Donc, si ces patients n’ont pas de pensées spontanées, rêvent-ils ?
13 sujets souffrant d’un déficit d’autoactivation et 13 sujets témoins (sains) ont été invités à tenir un journal de leur rêve, avec lequel les chercheurs ont ensuite analysés leurs longueurs, leurs complexités et leurs bizarreries. Seulement 4 personnes, atteintes du déficit d’autoactivation, sur 13, ont signalé avoir rêvées. Ceux-ci ont fait des rêves plus courts et moins bizarres que le groupe contrôle. Leurs rêves comportaient des scènes de la vie normale, comme de marcher ou de se raser, sans l’apparition de Casimir ou sans tomber dans une purée d’endives au jambon. Ces sujets, qui n’ont pas de pensées spontanées pendant la journée, peuvent les produire une fois endormis, suggérant que le rêve pourrait être un processus de base, essentiellement un réflexe.
Mais la simplicité et le manque de résonance émotionnelle de leurs rêves suggèrent que des processus d’ordre supérieur sont nécessaires pour créer les étranges scénarios auxquels nous sommes, pour la plupart d’entre nous, confrontés dans nos rêves.
L’étude publiée dans la revue Brain : Can we still dream when the mind is blank? Sleep and dream mentations in auto-activation deficit.