Fukushima unité 4 : ce qu’on ne sait pas…" /> Fukushima unité 4 : ce qu’on ne sait pas…" border="0" title="INTERNATIONAL > Fukushima unité 4 : ce qu’on ne sait pas…" />Japon - La multinationale TEPCO (opérateur du site de Fukushima) planifie la récupération du combustible usé de l’unité 4 de la centrale. Un effort survenu après une protestation publique toujours en cours, à propos des dangers émanant de la piscine endommagée. Les travaux s’accélèrent à Fukushima. La construction, destinée à extraire le combustible usé, a débuté durant les beaux jours, cet été. Mais aujourd’hui, il s’agit d’une des premières opérations à haut risque que s’engage à poursuivre le japon sur le site de la centrale. Elle s’organisera sous une nouvelle structure, installée au-dessus des restes du bâtiment du réacteur qui -selon les dires de la multinationale TEPCO- possède déjà des parois hermétiques, alimentées par un système CVAC (Chauffage, Ventilation et Air Conditionné), et filtration des gaz et poussières. Des moyens qui devraient limiter tout déversement dans l’environnement. Mais si cette construction offre une certaine protection à la piscine de combustible, elle ne serait toutefois pas assez robuste pour contenir n’importe quel incident sérieux. Une instabilité qui inquiète les autorités. Une grande partie des étages supérieurs sont jugés en très mauvais état depuis 2011. Le bâtiment lui-même supporte tant bien que mal le risque d’une défaillance catastrophique mais TEPCO affirme qu’un tel événement n’aurait pas d’impact sur la structure de la piscine. La compagnie déclare également que le bâtiment pourrait résister à un séisme important "pourvu qu’il soit secoué dans la direction verticale". Que dire sur des ondes sismiques horizontales qui endommageraient de façon irréversible le bassin -partiellement abîmer depuis le désastre. En 2011, un ajout de béton et de supports avait été ajouté le long du bord de la piscine, là où elle rencontre l’enceinte de confinement. Aujourd’hui, elle dispose toujours de son système de refroidissement et de recirculation d’eau néanmoins mise à mal par des coupures électriques incessantes. Actuellement maintenue en dessous du point d’ébullition, TEPCO y a installé une couverture flottante durant les travaux de démolition du 5ème étage. De fait, l’inspection complète du bassin n’a pu aboutir depuis l’accident. La régie a produit quelques rapports additionnels au sujet des débris de la piscine durant les derniers mois. Depuis, c’est silence radio."… l’état du revêtement est critique pour l’étanchéité de la piscine. Nous ne connaissons toujours pas l’état de la porte destinée au passage du combustible usée, qui sépare la piscine de la zone contenant le réacteur"déclare un technicien. "Nous supposons que les joints gonflables de la porte ne fonctionnent plus, dû à une panne de courant ou l’endommagement du système qui les maintient gonflés…" Par le passé, TEPCO avait officiellement mentionné des fuites d’eau à travers cette porte durant les premières semaines du désastre, mais l’état chimique actuel de l’eau dans la piscine de combustible n’est -à ce jour- toujours pas révélé. En 2010, la multinationale avait décidé de filtrer l’eau (autant de sel que possible) pour diminuer la corrosion des parois du bassin. Le taux de chlorure de sodium y était estimé à 0,1%, ce qui a vraisemblablement corrodé ses assemblages et ses composants.Tous ces dégâts potentiels augmentent le risque d’un accident durant l’extraction du combustible usé. Et personne n'est à l'abri d'une rupture complète d’un de ses assemblages : les pastilles du combustible se disperseraient dans la piscine, créant ainsi une réaction nucléaire de fission, avec au minimum des radiations nocives pour la santé. Les débris coincés dans les racks pourraient empêcher la récupération de ces assemblages. Mais "il est exclus de les laisser dans la piscine (…) ceci pourrait engendrer un défi particulièrement difficile à gérer".Les problèmes de mise en œuvre des étapes du projet, tels que des procédures inadéquates pour réaliser les tâches, des procédures inapplicables, et/ou l’ignorance de ces procédures peuvent créer une situation alarmante supplémentaire. En effet, depuis l’accident, TEPCO recrute une main d’œuvre aux contrats précaires signés et aux multiples niveaux de sous-traitance. Non formés, les travailleurs risqueront à tout moment d’amorcer une réaction en chaîne problématique durant les opérations. Les employés ayant acquis une longue expérience sur le site et en particulier la manipulation du combustible seraient ceux qui conviendraient le mieux pour mener à bien cette opération. Mais beaucoup d’entre eux ont reçu une dose maximale de radiations et sont interdits de séjour sur le site. En dernier recours, le travail à distance effectué en portant des tenues complètes de protection contre les radiations, avec pour communication des casques et micros intégrés, serait une solution valable si le masque sur le visage ne limitait pas ou peu la vision d’une eau naturellement distordue, empêchant la vue précise et conforme du combustible usé dans la piscine.A ce jour, TEPCO n’a dévoilé aucun document sur les dangers potentiels de cette opération et sur l’évaluation des risques que pourraient subir la population à l’échelle mondiale. Cette action qualifiée à haut risque, incluant une complication éventuelle de blesser les travailleurs, de rendre l’accès au site impossible ou de disperser encore plus de radiations dans l’environnement s’avère particulièrement alarmante.F/G