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Les réseaux fachos, énième avatar du néolibéralisme

Publié le 20 septembre 2013 par Despasperdus

Le week-end dernier, une blogueuse du parti de gauche a été victime de menaces de viol et de mort sur Twitter de la part de fachos et de membres ou de sympathisants du Front national.

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A vrai dire, ce lamentable épisode ne va pas m'inciter à aller plus régulièrement sur les réseaux sociaux. L'enthousiasme des débuts a cédé à la lassitude. Des réseaux sociaux comme Twitter et facebook sont très chronophages, et donc à utiliser avec parcimonie.

D'abord, les 140 signes maximum de Twitter simplifient trop l'expression, favorisent des quiproquos, sans parler des zozos qui travestissent sciemment les twits. Ma préférence va aux blogs. Un article, les commentaires qu'il suscitent, et exceptionnellement mettre mon grain de sel sont autant d'éléments qui me semblent plus constructifs et efficaces parce que le blog informe, oblige à réfléchir et donne des arguments.

Enfin, Twitter est contaminé par des fachos, des nazillons, et des proches du FN qui tentent à la fois de propager leurs idées nauséabondes et d'intimider en employant probablement les mêmes techniques que dans la presse en ligne pour faire "masse", à savoir créer et utiliser un nombre important comptes personnels fictifs pour diffuser massivement la même logorrhée barbare. Ou d'autres artifices à l'instar de la page facebook de soutien au bijoutier de Nice.

Malgré tout, il faut être présent dans les réseaux sociaux, ne serait-ce que pour contrer l'idéologie nationaliste et pour endiguer le déferlement de délires et d'appels à la violence de l'extrême droite qui sont susceptibles d'inciter quelques détraqué-e-s à passer du virtuel au réel.

Le virtuel se nourrit du réel et vice versa.

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Si les fachos se lâchent dans le monde virtuel, c'est parce que justement les digues élevées à la Libération ont cédé sous les coups répétés des politiques néolibérales, conduites par l'UMP, le centre, le PS et EELV qui détruisent le lien social et la solidarité nationale, favorisent les inégalités sociales et l'individualisme, précarisent et créent la misère, et inventent des boucs émissaires facilement repérables pour enfumer, pour diviser le peuple, pour générer la haine de l'autre, en particulier du faible socialement, et pour se partager le pouvoir.

Le nationaliste et le néolibéral partagent la haine de l'égalité. Ils ont un projet politique commun : la destruction de l'arsenal légal et réglementaire qui, depuis le Front populaire et la Libération, organise la solidarité nationale et limite les conséquences sociales du capitalisme dans certains secteurs. Au-delà des apparences et des discours, ce sont des alliés politiques objectifs !

A mesure que la crise économique et sociale organisée par les néo et les sociaux-libéraux fait des victimes et discrédite les partis précités dits de gouvernement, les digues s'effondrent les unes après les autres d'où émerge un parti d'extrême droite dont la principale tâche consiste à la fois à concurrencer les forces politiques qui combattent les politiques néolibérales, et à protéger le système capitaliste.

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Le Front national, idéologiquement et historiquement lié aux forces de la Collaboration [1], a donc été progressivement banalisé, ses idées reprises par les partis néo ou sociaux-libéraux, dits de gouvernement, qui instrumentalisent sans vergogne les thèmes de l'immigration et de l'assistanat sous-couvert d'un discours sécuritaire et austéritaire, tandis que dans le même temps les médias dominants œuvrent à la fois à l'entreprise de relooking et de réhabilitation de cette force d'extrême droite, et à une ambiance d'insécurité et de fatalisme en privilégiant l'exploitation des faits divers et en défendant les politiques austéritaires.

Les digues ont sauté avec le relativisme historique en vogue et un climat délétère, si bien que le Front de gauche est ostracisé et dénigré en étant placé dans le même panier de "l'extrémisme" que le Front national, et ce dernier, revenu des oubliettes de l'Histoire, se retrouve en quelque sorte réhabilité ou normalisé.

Aussi, la dynamique politique est aujourd'hui du côté du FN. Ses militants et la mouvance d'extrême droite ont le vent en poupe. La parole flatulente nationaliste se libère dans les réseaux sociaux, et se concrétise parfois en faits divers. Clément Méric l'a payé au prix de sa vie. Dans le reste de l'Europe, là où l'austérité sévit le plus durement, l'extrême droite prospère et commet ses forfaits en toute impunité.

« Si la république de Weimar avait débouché sur le nazisme, ce n'était pas un hasard. L'ultra-libéralisme avait débouché sur l'ultra-totalitarisme; non, pas un hasard. Cela signifiait qu'il ne fallait pas se laisser avoir par les apparences : tout le spectacle que leur offrait l'Occident pouvait basculer en un instant. » (André Schwartz-Bart - L'étoile du matin)

Note

[1] Le FN compte parmi ses fondateurs des militants qui ont été condamnés à la Libération pour des actes de collaboration avec l'ennemi et le régime de Vichy, et des nostalgiques de la Révolution nationale


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