Complications du myélome
Source iconographique et légendaire: http://umvf.univ-nantes.fr/hematologie/enseignement/hematologie_166/site/html/4.html
Dans notre essai de phase 3 en double aveugle, randomisé et contrôlé par placebo, nous avons recruté des adultes (âge ≥18ans) admis dans 174 hôpitaux universitaires situés dans 31 pays dans le monde. Les patients éligibles devaient être atteints d’un myélome multiple non réfractaire ayant déjà répondu à un traitement (de un à trois régimes de traitements), mais avec une pathologie en progression au moment de l’inclusion, et présentant un statut de rendement ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group) de 2 ou moins, et ne présentant aucune rémanence d’effets toxiques datant des traitements précédents. Nous avons exclu a priori les patients avec résistance connue au bortezomib. Nous avons réparti les patients au hasard (1:1) à l’aide d’un système de voix interactif pour être soumis à des cycles de 21 jours de traitement au bortezomib (1.3 mg/m2par voie intraveineuse aux jours 1, 4, 8, et 11) en combinaison avec vorinostat par voie orale (400 mg) ou placebo correspondant aux jours 1-14. Nous avons classé les patients en fonction du stade tumoral à la ligne de base (stade 1 ou stade ≥ 2 selon le système international de stadification), du status relatif à la transplantation de moelle osseuse préalable (oui ou non), et en fonction du nombre de régimes antérieurs (1 ou ≥2). Le critère principal d’évaluation mesuré était la survie sans progression de la maladie (PFS) dans la population en intention de traiter. Nous avons relevé les événements indésirables chez tous les patients ayant reçu au moins une dose du médicament à l’étude. (…).
Entre le 24 décembre 2008 et le 8 septembre 2011, nous avons réparti de manière aléatoire 317 patients éligibles dans le groupe vorinostat (315 d’entre eux ont reçu au moins une dose de médicament) et 320 dans le groupe placebo (tous ont reçu au moins une dose). La PFS médiane était de 7,63 mois (Intervalle de Confiance -IC- 95% 6,87 – 8,40) dans le groupe vorinostat et de 6,83 mois (5,67 – 7,73) dans le groupe placebo (hazard ratio [HR] 0,77 ; IC 95% 0,64 – 0,94 ; p=0,0100). 312 (99%) des 315 patients du groupe vorinostat et 315 (98%) des 320 patients du groupe placebo ont montré des événements indésirables (300 [95%] événements indésirables dans le groupe vorinostat et 282 [88%] dans le groupe de contrôle ont été considérés comme liés au traitement). Les événements indésirables de grade 3-4 les plus fréquents étaient thrombocytopénie (143 [45%] patients du groupe vorinostat versus 77 [24%] patients du groupe placebo), neutropénie (89 [28%] versus 80 [25%], et anémie (53 [17%] versus 40 [13%]).
La combinaison vorinostat + bortezomib a prolongé la PFS en comparaison de bortezomib + placebo ; la pertinence clinique de cette différence de PFS entre les deux groupes reste incertaine. Différents schémas thérapeutiques avec bortezomib et vorinostat pourraient améliorer la tolérance et amplifier l’activité. Meletios Dimopoulos MD et al, in The Lancet Oncology, publication en ligne en avant - première, 19 Septembre 2013
Financement : Merck
Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ