Au pays de Frigide, il y en a des vertes et surtout des pas mûres

Publié le 20 septembre 2013 par Elosya @elosyaviavia

Il était une fois Reine Frigide.

Reine, Frigide Barjot. Aka Virginie de son vrai prénom.

Ayant grandi à Lyon. Elle finit par monter un jour à Paris et commence à mener grand train dans les fiestas huppées des grandes boîtes parisiennes. Elle rencontre son prince Basile et devient une personnalité mondaine.

Frigide est à la télévision, les animateurs apprécient sa verve et son petit grain de folie. Elle fait le show et ça plaît. Elle écrit des livres comme "J’élève mon mari" ou encore "J’éduque mes parents". Elle fait une chanson "humoristique " : Fais-moi l’amour avec deux doigts.

Mais attention, il n’y a pas que la gaudriole dans la vie et Virgine/Frigide s’engage politiquement. Elle fait notamment la communication du RPR et se présente aux élections municipales en 2008 de la mairie du 15ème arrondissement.

Mais toutes ces choses ne sont que de modestes réalisations à côté de ce qui l’attend. Car oui, elle le sait un jour ce sera le moment.

Son moment.

Cela arrive au début de l’année 2012 : son combat contre le projet de loi pour le mariage pour tous. Elle se montre acharnée. Elle écume les plateaux télé pour parler de son opposition. Elle est en première ligne toute de rose vêtue, lors des manifestations et elle est présentée comme une pasionaria. Affirmant, après la décision du gouvernement d’anticiper le projet de loi, que " Hollande veut du sang, il en aura ! ".

Malgré cet acharnement, la loi finit par passer et des personnes du même sexe peuvent enfin se marier, vivre heureux et avoir plein de marmots si il le veulent.

Cependant l’histoire ne se termine pas là pour Frigide. Car après cette épreuve, elle doit de nouveau livrer bataille. Car Frigide va peut-être perdre son appartement. Un beau 173m², d’un loyer de 2850 €, se trouvant dans le 15ème arrdt. Elle occupe donc ce logement social (Il ne s’agit pas vraiment d’un logement HLM mais d’un logement intermédiaire à loyer libre) depuis plusieurs années maintenant. Sauf que Virginie/Frigide et son mari, sont poursuivis par la RIVP (la Régie immobilière de la ville de Paris) qui estime qu’ils ne respectent pas les clauses de leur bail depuis des années en domiciliant leur société à la même adresse notamment.

Et Frigide, pour ne pas se laisser abattre, décide de lancer un appel aux dons.

Oui.

Un appel aux dons pour elle et sa famille. Car je cite "Les gens qui pensent que je ne mérite pas ce traitement pourront ainsi m’aider…". Ce sera les "Amis de Frigide Barjot" et c’est trop dur pour elle car elle «ne survit qu’en rognant tous les mois sur le capital hérité de [ses] parents…».  Voila.
Bon, mais c’est vrai que c’est pas facile hein. Mais heureusement, Frigide n’est pas tout à fait sans ressources puisqu’elle possède un appartement dans le 10ème. Un joli 64m². Malheureusement, elle et sa famille ne peuvent l’occuper, car il est en travaux et je cite : " il ne dispose que de deux chambres alors que nous sommes quatre…».

Tout le monde sait qu’habiter un 64m² à 4, c’est vraiment la misère.

Car oui, au pays de Frigide la décence, on ne connaît pas. L’empathie, non plus. La bas, on n’a pas de problème à brandir la menace d’être expulsée à la rue alors que l’on possède un appartement de plus de 60m². On ne saisit pas la chance d’avoir ce toit, alors que des familles vivent dans des caves, dans une pièce insalubre de quelques mètres carrés, dans une chambre d’hôtel. Que ces familles continuent à payer un loyer à un connard de marchand de sommeil qui exploite leur misère. Parce que ces familles préfèrent être mal logés que de se retrouver vraiment à la rue, elles !

Au pays de Frigide, on ne connaît pas la vie en dehors des murs du 15ème. Parce que si on levait le nez, on verrait ces gens dehors, couchés sur les bouches d’aération, allongés sur les sièges du métro ou dormant dans des tentes. Ces inconnus qui donneraient tout pour un coin d’appartement bien chaud.

Car si dans ce pays, on prêtait attention à tout ça, on ne serait pas là en train de râler pour un appart jugé trop petit. On réfléchirait et sûrement qu’au bout d’un moment, on retrouverait la raison et on fermerait sa gueule.

Mais non. Car au pays de Frigide, on n’hésite pas.

On ne pense qu’à soi.