Si je vous dis « Retour vers le futur » vous pensez bien sûr à ce film de science-fiction américain réalisé en 1985 qui raconte le voyage dans le passé d'un adolescent, Marty McFly, propulsé accidentellement en 1955 où il rencontre ses (futurs) parents alors eux-mêmes adolescents.
Je n’ai pas voyagé dans le temps, faute d’une « DeLorean » trafiquée par un savant fou, mais j’ai reçu un guide du musée du Louvre qui est lui même une pièce de collection car j'estime qu'il a été édité il y a environ cinquante ans. Je dis bien « j'estime » car l'ouvrage n'a aucune date de publication, mais en le lisant j'ai trouvé quelques indices. Par exemple on lit qu'une « présentation provisoire du Département des peintures est en place depuis le printemps 1960 ». Plus loin que dans sept grandes salles sont exposés depuis le printemps 1960 sept cent tableaux de toutes les écoles antérieures à 1800.
Je vous propose donc de m’accompagner – virtuellement – dans le passé pour visiter le Louvre tel qu’il était au début des années soixante du siècle dernier (eh oui !).
Commençons par cette photo aérienne de la cour Napoléon de l’époque, sans la pyramide évidemment, mais avec son square miteux sans oublier qu’une bonne partie du lieu servait de parking à voitures.
Le musée était ouvert de 10h à 17h sauf le mardi et gratuit le dimanche. Son entrée principale la porte Denon, les autres accès étant la porte Barbet-de-Jouy, la porte la Trémoille et la porte Saint-Germain-l'Auxerrois. Le prix du billet n’est pas indiqué dans le guide mais dans les pages publicitaires le prix d’entrée des autres musées est fixé à « 1 NF ». Comme à l’époque les musées étaient gérés directement par le ministère de la culture on peut donc supposer que le tarif était le même pour le Louvre. Pour estimer le coût actuel de ce billet d’entrée à un franc, ce comparateur de l’INSEE nous indique que « compte tenu de l'érosion monétaire due à l'inflation, le pouvoir d'achat de 1 franc en 1960 est donc le même que celui de 1,56 euros en 2012 ». Pour mémoire le prix actuel du billet est de 12 euros pour les collections permanentes.
Le plan du musée nous rappelle que l’aile Richelieu était occupée par le ministère des finances, le musée l’ayant récupérée définitivement en 1993.
En 1953 une nouvelle présentation a classé les peintures par époques et par style et dans les années soixante la Joconde était dans la Grande Galerie. D’un point de vue technologique le musée avait encore bien du chemin à parcourir : Des affiches annonçaient les jours où avaient lieu les éclairages du soir et (un seul ?) ascenseur dans le vestibule Denon permettait aux personnes âgées ou infirmes de gagner le premier étage. Plus loin il est indiqué que des travaux destinés à l'installation de l'électricité dans la galerie Campana étaient en cours.
Les collections du musée étaient plus étendues dans la mesure où le Louvre abritait les œuvres du futur musée d’Orsay notamment les impressionnistes. A l’inverse il y avait une seule « salle musulmane » dont on apprend qu’elle avait été rattachée en 1945 au Département des antiquités orientales. Enfin une œuvre contemporaine était installée en 1953 dans le musée en l’occurrence « les Oiseaux » de Braque.
De retour en ce début du XXIe siècle nous nous rendons compte que les choses ont bien changé. A l’époque de ce guide on ouvrait le musée le matin puis on le fermait le soir sans vraiment se préoccuper du public. Alors faut-il regretter le « vieux Louvre » ? Une sorte de temple de la culture, conçu par des conservateurs pour des amateurs éclairés. Un lieu un peu poussiéreux où l’on venait se recueillir devant les chefs-d’œuvre. Bien sûr certains objecteront que le musée était alors beaucoup plus tranquille.
A mon avis le débat n’est pas là. Le passé est le passé et tous les grands musées du monde ont évolué sous peine de sombrer dans l’oubli. Alors profitons de ce que le présent nous offre, un musée moderne, bien mis en valeur avec de vrais efforts pour l’accueil du public. Quand aux inconvénients de l’époque actuelle (la foule, le bruit….) il est relativement facile de les éviter si vous suivez les conseils avisés de « Louvre-passion », le blog qui, après vous avoir emmené dans la galaxie, vous fait aussi voyager dans le temps !