Conte de l'été ou comptes de l'été? Le vautour fauve et le syndicaliste agricole

Par Baudouindementen @BuvetteAlpages

Communiqué de la FRAPNA

L'été a été chaud du côté des syndicalistes agricoles. Ils nous ont particulièrement gâtés avec un déferlement historique de fiel et d'affirmations à dormir debout concernant les vautours « prédateurs ».

C'est qu'ils en ont fait des efforts nos agitateurs professionnels de la FDSEA des Savoie et de l'Isère pour atteindre de tels sommets de mauvaise foi et de calomnie !
L'apothéose de cette campagne estivale des sbires de la FNSEA fut sans nul doute de brandir la menace que font planer les vautours sur les randonneurs. La logique est implacable : si les vautours dévorent le bétail tout vif alors pourquoi pas les randonneurs ? C'est sans doute la rediffusion des « Oiseaux » d'Alfred HITCHCOCK qui a inspiré nos syndicalistes ! Heureusement que des expertises vétérinaires ont eu lieu et qu’elles ont montré que les « victimes » bovines étaient toutes soit déjà mortes soit à l'agonie. Quant aux victimes humaines, il n'y en a curieusement pas eu...

Devant tant d'horreur dans nos alpages, si paisibles avant que ces satanés écologistes ne les « ensauvagent », nos agitateurs patentés se posent LA question clé : que font les pouvoirs publics devant cette prolifération de vautours au comportement déviant ?
Alors, ils demandent sans honte que l'on « régule » les vautours et autres sales bêtes. Réguler, ça veut dire « flinguer » mais comme ils ont de l'éducation, ils utilisent des euphémismes (comme le chasseur qui « prélève »).
Messieurs les syndicalistes agricoles, vous qui connaissez la biologie mieux que nous autres, pouvez-vous nous expliquer comment un charognard exclusif ou un super-prédateur peut proliférer ? Le facteur limitant de la disponibilité de la ressource alimentaire, vous connaissez ? Malheureusement, il n'y a que les « bêtes à manger du foin » qui prolifèrent...

Nous avons aussi eu droit à l'attaque directe toute en finesse contre les Associations de Protection de la Nature. Selon nos FDSEA, les Associations gaspillent les deniers publics pour œuvrer à la prolifération des sales bêtes qui font disparaître l'agriculture. Elle est bien bonne la leçon de gestion de l'argent public donnée par des toxicomanes de la subvention et de l'indemnisation ! Car cette campagne d'intoxication du grand public et d'intimidation des pouvoirs publics est aussi une histoire de gros sous. Un des objectifs de nos gaillards, qui sont certainement moins bêtes que leurs propos, c'est d'obtenir des indemnités pour le bétail qui « crève » à l'alpage.
Il n'y a d'indemnité possible que lorsqu'il y a prédation ! Alors, vous avez compris le vautour « prédateur »? Espérons que l'Etat aura le courage de communiquer les expertises vétérinaires et ne s'engagera pas dans la spirale infernale des tirs d'effarouchement et de la suppression des placettes d'équarrissage naturel.
Mais, ne soyez pas dupes, cette campagne d'intoxication s'inscrit aussi dans une stratégie nationale plus vaste de la FNSEA. En attaquant frontalement les symboles de la protection de la nature, elle a pour objectif de nous faire « lâcher l'affaire » sur les pesticides et les retenues collinaires pour l'irrigation du maïs !
Rappelez-vous cette devise chère à l'un de nos anciens Présidents de la république : « plus c'est gros, mieux ça marche » et la FNSEA, dont il était si proche, l'a fait sienne ! Pour finir, j'aurais juste une petite question à poser à nos militants de la FNSEA : qui est responsable de la disparition de 20% des exploitations agricoles depuis 2005 en région Rhône-Alpes ? Les vautours ? Sans doute mais d'une autre espèce !


Eric FERAILLE, Président FRAPNA Région