Le WIELS présente jusqu’au 12 mars une exposition exclusivement dédiée à l’artiste allemand Thomas Bayrle:All-in-One, pionnier du Pop Art.
Né en 1937 à Berlin, Thomas Bayrle a conçu son concept artistique lors de son premier contact avec le monde industriel, ayant travaillé pour une courte période dans une usine de fabrication de textiles à Frankfort. La reproduction des mêmes motifs à l’infini et le bruit des machines s’apparentant à des bruits humains – "les machines ont commencé à chanter comme des humains" – lui ont donné l’inspiration qui règne tout au long de son œuvre.
C’est à ce moment-là que l’artiste se dit que tout cela devient très dangereux et qu’il ne voit qu’un tout interdépendant. "Je ne peux pas du tout séparer, il s’agit plutôt d’une continuité qui imprègne chaque matériau. C’est également une continuité dans la dimension temporelle, en avant et en arrière. Chaque millimètre est magnifique et terrible à la fois".
On retrouve cette idée dans la majorité des œuvres présentées au Centre d’Art Contemporain WIELS. Thomas Bayrle se sert de la reproduction d’un motif pour créer un effet visuel nous permettant de voir une seule image dominante. Ainsi, il dénonce la consommation de masse en utilisant des logos de célèbres marques comme Camel ou La Vache qui Rit.
Il applique la même technique pour dénoncer la propagande capitaliste et communiste, en pleine Guerre Froide. Ses œuvres "Mao et les écoliers" (1964) et "L’orgie de Nuremberg" (1966) en sont un exemple. Il s’agit de constructions en bois qui s’activent automatiquement toutes les 30 minutes.
L’artiste engagé touche à divers thèmes sur lesquels il exprime des idées contestataires tels que la religion – voir la "Madonna Mercedes" (1989) ou "Ascension" (1988) – ou la sexualité, à laquelle on accède en empruntant un escalier étroit qui nous emmène tout droit au 4ème étage, où l’on pourra côtoyer John Lennon et Yoko Ono et le papier peint de Thomas Bayrle "Déjeuner nu/Feu dans le blé" (1970/2013), dont je vous en livre une partie.
Le développement urbain n’échappe pas à la critique de ce plasticien qui nous délivre le cercle vicieux du secteur de la construction à travers des œuvres monumentales telles que "Autostrada" (2003). L’artiste dénonce la quantité irrationnelle de construction d’autoroutes – "Nous allons partout mais nous ne nous rappelons pas pourquoi".
En tous cas vous vous savez pourquoi vous irez voir "All-in-One", et vous n’hésiterez pas à vous remettre de cette rétrospective au Kamilou, le café du centre WIELS.
Thomas Bayrle: All-in-One
09/02-12/05/2013
WIELS, Contemporary Art Centre
Av. Van Volxemlaan 354, 1190 Brussels