Une Maison Particulière à Ixelles

Publié le 30 juin 2013 par Artabxl

Fernando Pessoa, écrivain portugais, disait "Je suis en fuite, mais mon âme est à ma recherche". Maison Particulière fait partie de ces lieux où notre âme nous rattrape et où on se permet des voyages intérieurs.

Justement, cette maison qui n’est ni une galerie (les oeuvres qui y sont exposées ne sont pas mises en vente) ni un musée (car il n’est pas subventionnée) mais un centre d’art, propose une exposition tout à fait singulière sur le thème du voyage intérieur. Énorme coup de coeur, cette maison est de ces lieux qu’on hésite à partager car on ne souhaiterait pas qu’il tombe dans un effet de mode et soit envahi de visiteurs. On aimerait le garder pour nous et y aller lorsque nous sommes en fuite et voulons que notre âme nous retrouve.

Maison particulière a été fondée par Amaury et Myriam de Solages, et organise trois expositions par an. Le sujet est proposé à divers collectionneurs, qui choisissent eux-mêmes les oeuvres qu’ils désirent y exposer. Afin d’avoir un fil conducteur, le centre invite également un artiste à y exposer une partie de ses oeuvres. Pour cette exposition, le choix a porté sur Cris Brodahl, artiste gantoise. Ici, il n’y a pas d’explications accompagnant les oeuvres étant donné que l’objectif est de susciter des émotions. Si le visiteur souhaite en savoir plus sur un tableau ou une installation en particulier, il sera invité à consulter des petits livrets noirs disponibles à chaque salle, décrivant les oeuvres qui y figurent.

Comme disent les québécois, je suis "tombée en amour" de cette Maison Particulière et de tous les détails esthétiques qu’elle nous offre. Dans un style contemporain, cette maison en plein quartier du Châtelain, propose au visiteur un parcours artistique en son sein, en passant par le jardin, le salon de lecture et l’ascenseur.

Je ne m’attendais pas à y trouver des artistes mondialement connus tels que l’artiste marocain Mounir Fatmi avec son "Kissing circles", oeuvre explorant les symboliques religieuses du cercle, composé par des câbles d’antenne invitant à la réflexion sur la mondialisation et la dissolution des singularités culturelles.

En outre, le centre d’art nous propose "Hiding in New York #3, Magazine Rack" de Liu Bolin, cet artiste chinois aux multiples facettes, qui se distingue par sa capacité à se dissimuler dans ses propres photographies au point de se mêler complètement à son décor et ainsi devenir quasiment transparent.

On y retrouve également "Le baiser" de Mayo, alias Antoine Malliarakis, artiste né en Egypte en 1905 et décédé en 1990, à propos duquel Albert Camus disait:

"La paix serait d’aimer en silence.

Mais il faut parler…

Aimer devient

un enfer.

Encore un moment,

la beauté scelle

les bouches.

Mayo s’y intéresse".

Ou encore "La Vitrine Cloud Collection (Montevideo)" de l’artiste argentin Leandro Erlich. Inspiré par l’univers cinématographique de Hitchcok, Polanski, Buñuel et Lynch, l’artiste nous propose la poésie de l’évolution des nuages au fil du temps dans la ville de Montevideo.

Maison Particulière ferme ses portes cet été mais nous proposera une nouvelle exposition dès le 19 septembre, avec un accrochage de jeunes collectionneurs de moins de 40 ans, qu’il ne faudra pas hésiter à découvrir.

Maison Particulière

Rue du Châtelain 49

1050 Bruxelles

www.maisonparticuliere.be