Le spectacle du dimanche

Par Pandora

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Les enfants sont réunis sur le parvis, tous en blanc, tous endimanchés excités mais canalisés par les mamans qui veillent au grain. Chacun tient à la main la fleur à longue tige demandée, blanche et virginale pour la circonstance, sauf un enfant, un seul. Un petit garçon de 10 ans qui tient lui une fleur, certes magnifique, mais jaune qu’il brandit fièrement à la main, trop haut pour sa mère qui se désole de son erreur et se dit qu’elle aurait peut-être encore le temps de rattraper sa gaffe en passant chez le fleuriste tout proche. Cet enfant est celui pour lequel je vais à nouveau entrer dans une église pour y assister à une messe, alors que je ne l’ai plus fait depuis très longtemps… Nous sommes un peu en froid Lui et moi depuis quelques années, depuis que mon intruse m’est tombée dessus même si la tendance est plutôt au réchauffement ces derniers temps.
Le maitre de cérémonie arrive, nous incitant à entrer pour nous installer. Les places assises sont devenues chères et pour un peu il m’aurait presque fallu assister au spectacle debout, mais nous arrivons à nous entasser sur le banc qui nous a été réservé. C’est la cohue des grands jours, l’affiche est intéressante et l’événement rare, le public est au rendez-vous, habitués des cérémonies, famille, amis … et tous les autres qui viennent assister au spectacle sans bien le connaitre. Ceux-là se repèrent assez facilement à leur méconnaissance du rituel, ce sont ceux qui se lèvent et s’assoient à contre-temps, fond le signe de croix à l’envers, ne chantent pas parce qu’ils ne connaissent pas les paroles ; ils ne sont pas fans de cet Artiste.
Et pour rajouter à mon impression de décalage, le curé annonce au micro au début de l’office que les photographes sont priés de modérer leurs ardeurs et de ne pas cliquer frénétiquement sur leur appareil photo. Parce qu’on n’est pas à Cannes ni à Hollywood ! De ne pas oublier de rallumer leur portable après la cérémonie! Quand la réalité dépasse la fiction !
Et pendant que la messe se déroule et que les enfants viennent délivrer de jolis messages qui globalement sont des messages d’amour et de paix, mon esprit divague et se promène, peinant à se concentrer vraiment même si je me rends compte que la messe c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas si vite. Il faut dire que la mécanique est bien rodée et que j’ai des années d’entrainement derrière moi... même si c’est loin derrière. Je frémis avant le signal de départ quand le curé remercie une boulangerie pâtisserie voisine, mais fort heureusement ce ne sont pas les hosties qui sont sponsorisées mais un petit pain donné à chaque petit communiant. C’est fini, mon filleul peut désormais manger l’hostie et je me souviens combien ce moment avait été important pour moi à son âge. Il y a bien longtemps maintenant. Quand je croyais encore aux belles histoires.
Mais aujourd’hui pour moi, la magie n’a pas pris…. Dommage, c’est moi la marraine. J’avais heureusement bien précisé à ses parents que je ne m’occuperai pas de l’éducation religieuse de mon filleul, parce que j’ai de plus en plus de mal à croire… parce que j’arrive de moins en moins à me persuader qu’il y a quelque chose après même si ça serait beaucoup plus rassurant.
Une réflexion personnelle à mener encore…

J'ai écrit ce petit billet pour poser les impressions contradictoires que j'ai ressenties hier et non pour polémiquer. Je respecte profondément et j'envie la foi des autres, quel que soit Celui en qui ils croient d'ailleurs. Je voulais juste parler de ce malaise que j'ai ressenti et sur lequel il me faut encore réfléchir, mais hors blog ;-)) Je ne veux choquer personne et j'espère que ça ne sera pas le cas.