Photo Gianluigi Guercia /AFP
Le Caire - L'armée et la police ont attaqué ce matin le village de Kerdassa près du Caire pour en chasser des islamistes. Un haut gradé de la police aurait été tué dans l'opération.Les autorités égyptiennes ont interrompu le trafic sur plusieurs lignes du métro du Caire après la découverte de deux bombes sur les rails d'une station du sud de la capitale : "Il y a eu des échanges de tirs entre les forces de sécurité et les terroristes qui avaient pris le contrôle du village", a affirmé un responsable de la sécurité. "Cette opération, qui vise à nettoyer le village des éléments terroristes, a-t-il ajouté, a été décidée au cours d'une réunion d'urgence des responsables du ministère de l'Intérieur dans la nuit. L'objectif était d'arrêter 140 personnes recherchées et de retrouver les auteurs du massacre de Kerdassa où une dizaine de policiers avaient été tués le 14 août".Il a dans le même temps fait état d'un déploiement de troupes et d'hélicoptères survolant ce village.
Le 14 août dernier -juste après le début du démantèlement des campements au Caire des partisans du président islamiste Mohamed Morsi destitué par l'armée- le commissariat de Kerdassa avait été attaqué et une dizaine de policiers tués. Les images de leurs cadavres avaient été diffusées en boucle par les médias d'Etat qui dénoncent régulièrement le terrorisme des pro-Morsi en général et des Frères musulmans -la confrérie de l'ex-chef de l'Etat- en particulier.Le démantèlement des campements pro-Morsi avait fait des centaines de morts et la dispersion dans le sang des manifestations réclamant le retour du président déchu avait continué pendant plusieurs jours. Les victimes étaient pour l'immense majorité des pro-Morsi.Lundi, l'armée avait repris sans faire de victimes le contrôle de Delga, une ville du centre de l'Egypte tenue depuis un mois par des pro-Morsi que les autorités accusaient notamment d'avoir brûlé des églises.M. Morsi a été destitué et arrêté par l'armée le 3 juillet dernier, après une manifestation massive que des millions d'Egyptiens avaient organisé pour réclamer son départ. Les militaires, qui contrôlent de facto le pays, avaient aussitôt mis en place un gouvernement intérimaire chargé de faire réécrire la Constitution et de préparer des élections législatives et présidentielles pour début 2014.
Depuis, la quasi-totalité des dirigeants des Frères musulmans ont été arrêtés. Ils sont accusés, comme le président Morsi, notamment d'incitation au meurtre de manifestants du temps où ils étaient au pouvoir.F/G (Source - ©AFP / 19 septembre 2013 08h17)