Urs Karpatz / Illustration de Adam Cope
Les voix tsiganes de l’ensemble Urs Karpatz donnent le « la » de la nouvelle saison sur la scène de La Penne-sur-Huveaune
Annoncé comme l’un des événements majeurs de l’année capitale en pays d’Aubagne, le cirque tsigane Romanès qui devait planter son grand chapiteau pendant un mois à La Penne-sur-Huveaune ne viendra pas. Dans une lettre envoyée à la communauté d’agglomération du pays d’Aubagne et à la Ville cet été, les directeurs du cirque Alexandre et Délia Romanès, ont déploré une communication insuffisante pour assurer le succès d’un tel événement et annoncé leur désistement. « Pourtant toutes les conditions étaient réunies pour l’accueillir », a affirmé Carole Tatoni lors de la présentation publique de la saison culturelle à l’Espace de l’Huveaune. C’était il y a quelques jours. L’adjointe à la Culture a confié sa déception en rappelant « l’implication de la Ville dans la valorisation de la culture tsigane afin de lutter contre les discriminations ». En dépit de l’immense déception suscitée par cette annulation, cet engagement ne faiblit pas puisque c’est tout un cycle consacré à la culture tsigane qui est proposé au public du 3 au 17 octobre à travers des expositions, des films et de la musique avec les voix de l’ensemble polyphonique et polyrythmique Urs Karpatz (Les Ours des Carpates), spectacle programmé le 8 octobre en ouverture de la nouvelle saison.
Chacun à son tour, comédien, metteur en scène ou musicien, est venu « défendre » son spectacle face au public poussé amicalement à la barre par Jean-Paul Nicoli, le directeur de la salle de spectacle. Les grands absents comme Laurent Bariohay qui interprète un Louis XVI vraiment pas triste (sire) dans un spectacle théâtral et drôle le 8 novembre ou Josette Baïze et la compagnie de danse contemporaine Grenade dont le spectacle « Grand Hôtel » est programmé en février ont eu droit à une promotion grand écran avec des extraits de leurs spectacles diffusés. Appelé à la barre, Nicolas Noël de la compagnie Tétines et Biberons a présenté en quelques mots le festival « la Main dans le Chapeau » organisé du 2 au 7 décembre sur la scène de la MJC d’Aubagne et à La Penne-sur-Huveaune. « Ce sont des spectacles, a-t-il expliqué, qui associent artistes handicapés et valides, des spectacles de danse et de théâtre et des temps de réflexion sur les pratiques amateures et professionnelles comme la série Vestiaires diffusée sur le petit écran ». Un festival entièrement gratuit au cours duquel le public découvrira une autre manière de faire du théâtre.
L’auteur et metteur en scène Jean-Charles Raymond a présenté quant à lui son « Monsieur Agop » qui est programmé en janvier et qui est l’incroyable histoire d’un Arménien débarqué à Marseille à la recherche de l’homme qui l’a sauvé quand il était enfant. Le texte a été publié chez Lansman, l’éditeur ayant été touché par cette histoire sans pathos qui véhicule un message de paix et de compréhension. Avant cela, le public aura eu le choix entre « Le Malade Imaginaire » mis en scène par Alexis Moati et Pierre Laneyrie, classique et indémodable, et une pièce de José Sanchis Sinisterra, « Ay Carmela », qui nous entraîne en 1938 dans les coulisses du Théâtre de Belchite en Aragon pendant la guerre civile. A la barre encore, le comédien André Lévêque a ouvert une page de « L’incroyable aventure de Mr. Dahl », une pièce mise en scène par Catherine Sparta qui sera jouée en février. Inspiré de l’univers de Roald dahl, c’est un spectacle « tous publics et flamboyant » a prévenu le comédien, histoire de faire saliver son public. L’hommage à Nougaro de Laurent Conoir et Medhi Bourayou, les « Binômes » de la compagnie Les sens des mots « qui parlent de choses sérieuses sans se prendre la tête » ou encore « Les Pieds Tanqués », une partie de boules avec en toile de fond la guerre d’Algérie sont quelques-unes des nombreuses autres attractions d’une saison qui se terminera en musique, chansons et théâtre avec « Tous au piquet ». C’est la nouvelle création du groupe Quartiers Nord qui passe au crible la mémoire ouvrière de la région marseillaise et que Robert Rossi, l’un des auteurs, est venu défendre accompagné de deux musiciens qui ont poussé la chanson avec lui. « Nous aurions voulu être labellisé Marseille Provence 2013 mais la mémoire ouvrière ça l’a pas fait » a déclaré le Marseillais avec une pointe d’ironie.
Thierry Gil
Espace de l’Huveaune, chemin Noël-Robion. Renseignements et réservations au 0491247042.