Sourire ou mincir, je n’ai pas envie de choisir

Aujourd’hui, mon médecin m’a dit :

"Ouh làlà !! Mais vous avez pris du poids ! Vous prenez tout dans le haut vous, non ?"

"Heu oui, mais non en fait de partout, ha ha".

Lui ai-je bêtement répondu, à moitié gênée, à moitié amusée.

Et quand il a empoigné sont disque magique, super calculateur d’IMC, là j’ai vraiment commencé à me dire que cette satanée prise de poids se voyait trop, beaucoup trop.

Mon égo en a pris un gros coup (et oui, c’était encore possible) quand je me suis rendue compte qu’il craignait que je dépasse la norme fatidique de l’IMC ≥ 25.

Bon je m’en approche dangereusement, je flirte avec depuis un petit moment (ha ha, je rigole encore toute seule, j’ai au moins un flirt régulier, youpi, qu’est-ce que je m’amuse) et j’ai déjà bien assez de mal à l’encaisser sans qu’il se mette lui aussi à me mettre toutes mes nouvelles réserves de graisse sous le nez.

Vous allez me dire, il est médecin, normal qu’il réagisse à ta prise de poids et blabla et patati et patata.

Oui. Sauf que lui c’est le médecin qui s’occupe de ma petite tête et de mon cher petit moral.

Hum.

Donc là on a décidé d’un commun accord de baisser un peu la dose de mon traitement. Parce que finalement il est d’accord avec moi pour trouver qu’une telle prise de poids en une demi année, c’est tout de même beaucoup. Ça ne fait jamais que depuis le mois d’avril que je lui dis que ça m’inquiète, mais bon, la priorité du moment n’était pas mon poids…

Bref. Il m’explique gentiment que le sport ça ne suffit pas pour ne pas prendre de poids, qu’il faut aussi équilibrer les entrées et les sorties en énergie. Rhaaaaaaaaaaaaaaaaaaa. Mais je le sais ça ! Ok je n’ai pas un bac +10/11 mais juste un humble +5 en santé & environnement et accessoirement c’est ce qu’on enseigne aux élèves de 5ème (donc même un gamin de 11/12 ans SAIT que si on mange trop par rapport à nos dépenses : on grossit !)

Alors je veux bien confesser quelques petits pêchers de gourmandise par-ci, par-là, mais ça m’étonnait aussi (en si peu de temps) d’avoir pris autant  en masse et circonférences joufflue, fessue et ventrue, alors que mon mode de vie n’a pas plus changé que ça,  !!

Quelques part c’est comme s’il m’annonçait que j’avais le choix entre un moral au ras des pâquerettes ou la silhouette à laquelle je suis habituée…

À mon tour de lui expliquer gentiment (et oui on est très amicaux en consult’) que l’idée même de régime ou de surveiller ma façon de me nourrir est une source de stress immense tout à fait propice à déclencher des mini crises de goinfrerie (heureusement ça ne va pas jusqu’à la boulimie)… Et que là je me sens un peu coincée entre deux chaises.

On continue de faire le point, de voir les progrès, les difficultés résiduelles et c’est là qu’on aborde le deuxième sujet rigolo : le célibat. Ah ah ! Là je lui propose de lui envoyer une fournée de nouveaux clients. Par exemple : les perpétuels indécis, les Casanova consommateurs de femmes-kleenex et les écorchés de la vie qui ont eu trop mal pour oser tenter de nouveau quoi que ce soit.

Non, non, je ne suis pas aigrie. Je trouve juste qu’il devient ardu de rencontrer quelqu’un qui réussisse l’exploit de savoir ce qu’il veut (à savoir s’engager dans une relation durable) ET d’avoir des atomes crochus avec moi… (Le fameux souci de trouver la personne qui regarde dans la même direction que nous, au même moment et avec plaisir !)

Bref. Il me demande si j’ai fait des rencontres. Même réponse que précédemment : "Oui, mais non."  C’est fou ce que je progresse dans ce domaine aussi. Enfin, je ne me trouve pas trop nulle, mais je trouve que les chances de rencontrer quelqu’un qui me corresponde et à qui je corresponde s’amenuisent. Voilà, voilà je ne suis guère optimiste.

Il est passé où Cupidon ?

S’en suis un mini speech pesant le pour le contre des sites de rencontre. En passant par la mise en garde face aux déceptions et aux mecs nuisibles jusqu’aux histoires de belles rencontres qu’il a eu effectivement l’occasion de suivre et de constater. En gros je ne suis pas plus avancée. Faut que je face des efforts si je ne souhaite effectivement pas finir vieille fille entourée de sa horde de matous et en même temps c’est fou ce que le marché du célibat me rebute. Pas envie d’être un produit, pas envie de chercher un mec en rayon comme on cherche une jolie robe sur catalogue. (Surtout qu’une robe tant qu’on ne l’a pas essayée, on ne peut pas savoir si elle nous va ou pas !)

Et puis c’est vrai qu’avec mes joues de hamster bouffi, je ne me sens pas non plus tip top en confiance niveau séduction. Le corps ça pourrait encore aller, mais ces joues. Elles me sortent par les yeux si je puis dire (parce qu’en fait j’ai plutôt l’impression que mes yeux disparaissent sous mes paupières supérieures et l’arrondi de mes joues).

Zut. Au moment où j’étais presque prête à accepter tous ces maudits changements physiques, voilà-t-il pas que doc me lâche au moment du traditionnel "Au revoir, à bientôt" un petit "Et un petit régime ça aidera" à l’envolée !

J’en fais quoi de mes envies de paix avec moi-même, de mes envies d’être bien dans mon nouveau corps (et même avec ma nouvelle tête) si mon psy m’exhorte à faire un pのϟ☠☁☢  de régime ?!? Je voulais tenter l’aventure, à la façon de Princesse Guerrière. Et même pourquoi pas faire un mix avec le défi de la Fille Horizontale… Des photos pour finir par accepter à la fois d’être féminine et accepter ce corps qui est le mien. Oui mais voilà ce soir c’est comme si j’avais reçu le message que je ne devais pas accepter ce nouveau corps, que je devais perdre du poids pour avoir le droit de m’aimer voire pour être aimable.

Bref, vous ne m’en voudrez pas si je deviens un peu plus joyeusement crazy dans les jours qui viennent !

Petite précision ultra importante avant d’aller me coucher.

Mon psy je l’ai en quelque sorte choisi. J’ai confiance en lui et son aide m’a été d’un grand secours depuis que je le consulte. Il ne faut pas prendre tous ses propos au pied de la lettre. Le but d’une bonne consult’ (enfin pour moi) c’est d’entraîner une réflexion constructive, de bousculer notre façon de penser et de trouver le comportement qui nous est le plus bénéfique. Le but recherché ici n’est nullement de me pousser à me mettre au régime mais de m’aider à faire la paix avec la nourriture et de pouvoir envisager sereinement de me rendre plus jolie alors qu’en ce moment je me camoufle aussi pas mal derrière quelques kilos bouclier… J’avais envie d’aborder cette séance sous un jour "comique" parce que cela m’aide à relativiser et à "digérer" (tiens, encore un terme alimentaire) les informations que j’ai reçu. Bref, bref, je vous laisse et m’en retourne à mes cogitations.

Et on n’oublie pas de tenter sa chance par ici pour gagner un joli petit lot kawaii.