Le crachat de lune

Publié le 17 septembre 2013 par Zappeuse

L’identification des choses qui poussent sur la pelouse réserve à chaque fois son lot de surprises. Voici le problème du jour : dans un jardin autour d’une chapelle, alors que le temps était humide et le sol fort détrempé, je faillis glisser sur un amas visqueux. Dans un premier temps, je pris la chose pour de l’algue. En y regardant de près, je qualifiais de "champignons cartilagineux" ce qui avait poussé là.
Or, j’avais faux sur toute la ligne. Ce n’est ni un champignon ni une algue, même si c’est ce nom que les jardiniers amateurs utilisent pour demander aux jardiniers pros comment éradiquer la chose. Car ladite chose ne fait pas joli joli dans le gazon (si tant est qu’il en reste !) et en plus, comme dit précédemment, ça glisse comme de l’étron canin bien frais.
Les recherches gougueuliennes m’emmenèrent dans un premier temps vers des forums. Pas le meilleur endroit du cyberespace pour trouver une info, mais j’ai néanmoins, de clic en clic, mis un nom sur la gluance : nostoc. C’est un nostoc. Appelé aussi "crachat de lune" car cela pousse en un clin d’œil après la pluie, surtout en terrain calcaire, comme si c’était tombé du ciel. Lorsque le temps est sec, le nostoc l’est aussi et devient totalement invisible.
Le noctoc est une cyanobactérie. Si j’ai à peu près compris, c’est une bactérie capable de photosynthèse, ce qui la rapproche du règne végétal. C’est une bactérie, donc ni une plante, ni une algue, ni un champignon.
Des chercheurs de l’université de Zurich ont découvert que le nostoc pourrait avoir une certaine efficacité dans la lutte contre la maladie d’alzheimer.  Le nostoc, enfin, est utilisé dans la cuisine chinoise, où sa récolte a pris de telles proportions qu’elle en arrive à favoriser ponctuellement l’érosion des sols. Il n’est néanmoins pas exclu que le nostoc soit quelque peu toxique.

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Photos : Bruges (Gironde), 14 septembre 2013