Alimentation, exercice mais aussi méditation peuvent améliorer un élément clé du vieillissement des cellules immunitaires, la longueur des télomères, selon cette étude de l’Université de Californie-San Francisco (UCSF), publiée dans l’édition du 17 septembre du Lancet Oncology. Des conclusions qui suggèrent que nos gènes et nos télomères ne font pas notre destin et qu’il est possible, grâce à un mode de vie sain et serein d’allonger nos télomères, les parties des chromosomes qui affectent le vieillissement.
Les télomères sont ces « capuchons » de protection situés aux extrémités des chromosomes qui influent sur la rapidité avec laquelle les cellules vieillissent. Ces combinaisons d’ADN et de protéines permettent aux chromosomes de rester stable, mais lorsqu’ils raccourcissent et se désagrègent, les cellules vieillissent et meurent. Ainsi, de nombreuses études ont déjà associé des télomères plus courts aux maladies liées au vieillissement.
Ici, l’étude a suivi, durant 5 ans, 35 hommes ayant un cancer de la prostate, localisé et à stade précoce pour étudier l’effet de changements de mode de vie radicaux sur la longueur des télomères et l’activité de la télomérase et la durée de vie. 10 participants ont totalement modifié leur mode de vie, adopté un régime alimentaire équilibré, se mettre à l’exercice et contrôler leur stress avec l’aide de la méditation. La longueur de leurs télomères a été comparé à ceux de 25 autres participants témoins n‘ayant pas modifié leur mode de vie.
· Le groupe « changements de mode de vie » présente une augmentation « significative » d’environ 10% dans la longueur des télomères,
· Parallèlement, l’activité de la télomérase, l’enzyme qui répare et allonge les télomères, s’accroît,
· cet effet est dose dépendant : Plus le changement (positif) est important, plus les télomères sont longs.
· A contrario, le groupe de contrôle voit, dans le même temps, ses télomères raccourcir de 3%.
Prendre sa santé en mains : Il reste à démontrer ces résultats sur des groupes plus larges de population et non atteints du cancer de la prostate et sur une période plus longue, mais ces premières données qui suggèrent un effet sur l’ADN même de notre mode de vie, et donc sur la réduction de certaines maladies et l’augmentation de l’espérance de vie, encouragent certainement à prendre sa santé en mains quel que soit son patrimoine génétique.
Source: The Lancet Oncology 17 September 2013 doi:10.1016/S1470-2045(13)70366-8
Effect of comprehensive lifestyle changes on telomerase activity and telomere length in men with biopsy-proven low-risk prostate cancer: 5-year follow-up of a descriptive pilot study (Visuel “Telomeres”@NIH HESED PADILLA-NASH AND THOMAS RIED)