Un lien entre un gène, EHPX2, et l’anorexie, est révélé avec cette étude internationale menée par le Scripps Translational Science Institute (US) qui identifie des variantes dans et autour de ce gène particulièrement fréquentes chez les personnes souffrant d’anorexie mentale. Ces variantes génétiques semblent également associées aux symptômes de dépression et d’anxiété chez les femmes souffrant d’anorexie et semblent affecter le lien entre l’IMC et la dépression. Les conclusions, présentées dans la revue Molecular Psychiatry, identifient ainsi le rôle clé du gène EPHX2 dans les comportements alimentaires, l’anxiété et la dépression.
Car si le gène EPHX2 avait déjà été impliqué dans la fonction du cholestérol, il n’avait jamais encore été lié à l’anorexie. Quant à l’anorexie, ses causes évoquées sont une combinaison de facteurs psychologiques, environnementaux et biologiques, dont génétiques, d’ailleurs encore peu étudiés.
Les chercheurs du « Scripps » avec des collègues américains, canadiens, italiens et britanniques ont comparé 152 gènes chez plus de 1.205 femmes souffrant d’anorexie vs 1.948 femmes témoins non anorexiques. L’étude a porté sur une partie des participantes, puis les chercheurs ont testé leurs résultats sur quelques centaines de cas d’anorexie et de témoins.
Au total, plus de 8.000 différences nucléotidiques simples et d’autres petites variantes ont été identifiées sur les 152 gènes étudiés.
· Des variantes de 2 gènes (ITPR3 et EPHX2) s’avèrent plus fortement associées avec l’anorexie,
· une des variantes dans EPHX2 s’avère liée à l’évolution de l’IMC et du taux de cholestérol au fil du temps,
· certaines variantes de EPHX2 variantes s’avèrent également associées avec des symptômes de dépression et d’anxiété chez les femmes souffrant d’anorexie et affectent la façon dont l’IMC et les symptômes dépressifs sont associés,
· enfin, le gène EPHX2 s’avère actif dans certaines zones du cerveau impliquées dans les comportements alimentaires, l’anxiété et la dépression.
L’étude identifie ainsi une susceptibilité génétique à l’anorexie, avec cette première association entre le gène EPHX2 et l’anorexie chez les femmes. Mais ce n’est qu’une partie du puzzle, selon les auteurs, qui suggèrent que différents gènes puissent jouer un rôle dans les différentes formes de troubles alimentaires.
Source: Molecular Psychiatry doi: 10.1038/mp.2013.91 September 3 2013 Evidence for the role of EPHX2 gene variants in anorexia nervosa.
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