Le 27 août dernier, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a présenté le nouveau projet de réforme des retraites, après deux jours de concertation avec syndicats et patronat. Cette réforme, la cinquième en vingt ans, a pour but de combler le déficit du régime de retraite, qui, en l’absence de mesures, atteindrait 20 milliards d’euros en 2020.
Destinée à rapporter les 7,3 milliards d’euros dont a besoin le régime général pour ne plus être déficitaire, cette réforme, décriée par les syndicats CGT et FO tout comme par le Medef, aura des conséquences à la fois positives et négatives pour les salariés du privé : voici ce que ces mesures changeront pour vous.
La première mauvaise nouvelle, c’est que la réforme est financée par une hausse des cotisations sociales des salariés et des employeurs de 0,3 point, à raison de 0,15 point en 2014, et de 0,05 point en 2015, 2016 et 2017.Par ailleurs, elle prévoit un allongement de la durée de cotisation, pour bénéficier d’une retraite à taux plein, d’un trimestre tous les trois ans jusqu’en 2035. Cela signifie qu’il faudra alors avoir cotisé pendant 43 ans, contre 41 ans et demi aujourd’hui, pour profiter de l’intégralité de sa retraite. L’âge légal de départ à la retraite reste en revanche inchangé, c'est-à-dire de 62 ans pour les cadres et salariés du régime général. Par ailleurs, les salariés ont toujours le droit à toucher une retraite à taux plein à 67 ans, même si leur durée de cotisation est incomplète.
Parmi les mesures qui bénéficieront aux salariés, il y a la mise en place d’un compte pénibilité en 2015, qui sera financé par les entreprises.Cette mesure, qui ne sera pas rétroactive et sera modulée selon la pénibilité propre à chaque entreprise, touchera près de 20% des salariés du secteur privé, c'est-à-dire tous ceux qui travaillent dans des conditions reconnues difficiles par l’Etat. Le principe, c’est que les salariés gagneront un point par trimestre de travail pénible pour atteindre un an de cotisation en moins.
De manière générale, le gouvernement a souhaité qu’il soit plus facile de racheter des trimestres. Par exemple, les jeunes salariés pourront percevoir une aide s’élevant à 4000 euros pour racheter quatre trimestres de cotisation correspondant à leurs années d’études – en sachant que le prix d’un trimestre varie entre 1055 euros et 6684 euros, c’est clairement une bonne nouvelle.
Il faudra toutefois que ce rachat soit effectué dans les dix ans suivant la fin des études. Le rachat des trimestres sera aussi facilité pour les personnes travaillant à temps partiel, puisqu’il sera possible d’acquérir un trimestre avec 150 heures de travail au SMIC au lieu de 200 heures jusqu’à présent.
Cette mesure devrait principalement profiter aux femmes, qui constituent le gros des salariés à temps partiel. D’autre part, le congé de maternité de 90 jours devrait, à partir de 2014, compter pour un trimestre de cotisation. Enfin, pour que chaque salarié s’y retrouve dans un calcul parfois très complexe, le gouvernement prévoit de mettre en ligne un « simulateur de retraite ».