Yuebing

Publié le 17 septembre 2013 par Ancre_de_chine

(Shanghai Daily)

En 2010, nous avons découvert la Fete de la Mi-automne  (zhongqiujie) : la lune, les amoureux, le congé rattrapé, les foules en mouvement... et les gateaux que l'on offre partout, que l'on promène d'un coin à l'autre du pays. Depuis ce billet, nous avons pris l'habitude des semaines qui sortaient de la routine (cette année, il faudra travailler ou étudier pendant 9 jours consécutifs, du 22 au 30 septembre), du prix des transports et hébergements qui doublent ou triplent, des embouteillages dans les gares et les aéroports (cette année, nous resterons à Shanghai) et nous ne recevons plus de gateaux en cadeau de l'entreprise à Fred. Tant mieux parce que nous n'avons toujours pas appris à les savourer.

Est-ce parce qu'ils sont presque toujours fabriqués industriellement qu'ils n'ont pas su titiller mes papilles? Je ressort à chacune de ces rares tentatives gustatives avec le sentiment désagréable qu'on veut m'étouffer au pire, tester les capacités de fonctionnement de mon estomac au mieux, sans qu'il y ait de vrai plaisir des sens, pas de haut-le-coeur non plus.

(Shanghai Daily)

Un article que je viens de lire dans mon quotidien Shanghai Daily me met l'eau à la bouche et la puce à l'oreille. Est-ce que j'aurais passé à coté des gateaux de lune?  On nous décrit "des friandises de 5.5 cm de diamètre dorées et coustillantes, à déguster encore tièdes, sentant bon le lait et la noix de coco, qui renferment un mélange de crème anglaise au beurre, soyeuse et douce, mais dans laquelle on décèle une pointe salée, subtile." Avouons que cela est tentant. Mais de plus en plus rare...

Ces gateaux traditionnels peuvent etre salés ou sucrés. Selon les régions, ils sont fourrés de dattes, de pate de lotus, de noix, de graines, ou de viande. Ceux de Suzhou, ville voisine, sont  composés de pate de soja et de graines, ce sont ceux que l'on trouve le plus fréquemment à Shanghai, tout comme la version avec viande dont la riche sauce "explose dans la bouche". La version pékinoise est toujours sucrée, jaune d'oeuf entouré de pate de noix de coco et de graines de lotus broyées, alors que celle de Guangzhou (Canton) se caractérise par des intérieurs tels que le nid d'oiseau, l'hormeau (oreille de mer ou abalone), ou l'aileron de requin, avant son interdiction. On en trouve aussi des versions "modernes", au fromage, au chocolat, à la crème glacée... Il est conseillé de les consommer avec du thé vert en quantité pour en neutraliser le gout et en faciliter la digestion.

Pour que le sujet soit complet, je viens de voir que la vente de yuebing est en train de chuter de 20% par rapport à l'année passée. Il faut dire que le gouvernement central a donné l'ordre de limiter les cadeaux luxueux par et envers les officiels. Les emballages deviennent plus sobres, les contenus moins riches et le prix moyen d'une boite baisse. L'homme de la rue approuve : "Pourquoi avoir des emballages contenant, en plus des gateaux, du vin, un stylo de marque ou une boite de thé prestigieux? Retournons aux vraies valeurs!"

(Shanghai Daily)