Comme par le passé, les dernières réflexions suivront, mais
résumons d’abord le physique duel de l’AFC Nord présenté « sous les
réflecteurs du lundi soir! »
Steelers 10 Bengals 20
Les 2 affrontements entre les Steelers et les Bengals seront
présentés aux heures de grande écoute cette saison (l’autre sera au SNF), une
situation unique je crois. Le premier match de James Harrison contre son ancienne
formation attire l’attention des médias, mais Mike Tomlin et Marvin Lewis sont beaucoup plus motivés par la crainte de débuter l'année avec 2 défaites qu'autre chose.
Avant le match, un moment de silence est observé à la
mémoire des victimes d’une énième tragédie causée par un fou armé, à Washington
cette fois. Gun Control anyone?!?! De telles lois ne sont pas infaillibles
évidemment, mais les tragédies comme celle d'aujourd'hui sont presque devenues banales au pays
de l’Oncle Sam, ce qui est franchement navrant.
Vous savez que nous sommes dans l’AFC Nord quand les 4
premiers jeux du match (3 par Pittsburgh, 1 par Cincy) sont au sol. Smashmouth
football! Ce sont toutefois les défensives (et les unités spéciales des
Steelers) qui dominent en début de match. Un bon retour de botté de dégagement
d’Antonio Brown permet aux noirs et jaunes d’ouvrir la marque avec un
placement.
Pendant qu’Andy Dalton semble penser que ses receveurs
mesurent 7 pieds, Pittsburgh traverse le terrain, mais la blessure d’Heath
Miller revient les hanter alors que son remplaçant échappe la balle dans la
zone brune tigrée. Les 2 premiers choix des oranges prennent alors l’attaque en
charge. Le long jeu au TE Eifert met la table pour Giovanni Bernard qui
parcourt 7 verges pour inscrire le premier TD du match. 7-3 Bengals après un
quart.
C’est fou comme l’attaque des Bengals est jeune. Green (3e
année), Sanu et White (2e année) comme WR, Gresham (4e année)
et Eifert (recrue) comme TE et Bernard (recrue) comme RB. Sans oublier évidemment l’imprécis ti-rouge, le quart de 3e année qui mène les
siens à un placement qui aurait facilement pu se transformer en TD si les
relais avaient été mieux dirigés.
La défensive des locaux ne concède rien, mais c’est
épouvantable à quel point le gros Ben et ses receveurs ne sont pas synchros.
Les receveurs semblent toujours courir un tracé différent que celui anticipé
par leur QB. Vous me direz ensuite qu’il n’y a aucun problème dans la relation
Roethlisberger – Haley.
Big-Ben retrouve ses repères sur la séquence suivante,
rejoignant Emmanuel Sanders pour 2 longs jeux avant de compléter le travail
avec la complicité de l’illustre inconnu Derek Moye. 10-10 à la demie.
Comme pause de la mi-temps, vous avez tous vu l’incroyable plaqué de Troy Polamalu la semaine dernière contre Tennessee. Voici une compilation d’autres jeux marquants de la fantastique carrière de Plou-Plou qui malgré des « touches
de gris » de plus en plus apparentes dans sa crinière Head & Shoulders,
continue d’ajouter à sa légende.
Gio-Gio-Gio-Gio! Après quelques courses et des passes enfin
précises de Dalton, Giovani Bernard inscrit son second touché du match au
milieu du 3e quart, cette fois sur une petite passe dans le flanc qu’il
transforme en jeu de 30 verges. 17-10 Cincy, Gio fut le RB désigné sur 2 séries
jusqu’ici et les 2 ont résulté en des touchés. Just sayin'…
Ça fait drôle d’entendre Gruden parler de son frère Jay, le
coordonateur offensif des Bengals. Clairement, la situation rend l’analyste d'ESPN inconfortable. C’est vrai qu’un man crush sur ton propre frère, c’est ordinaire
un peu!
Pendant que l’attaque du Pittsburgh est complètement
étouffée par la défensive rayée, Giovani Bernard est devenu le RB partant
depuis son touché. Un mélange plus
équilibré de courses et de passes aide Andy Dalton qui paraît beaucoup mieux en
seconde mi-temps. Cependant, un beau jeu de notre barbu préféré Brett Keisel oblige Cincinnati à se contenter d’un placement après un long drive. 20-10
Who Dey Nation avec un demi-quart à jouer.
Alors que je m’apprêtais à me lamenter sur l’absence d’instinct
du tueur de la défensive des Reds, Reggie Nelson réalise l’interception profondément
dans sa zone lorsque le haut relais du gros Ben dévie dans les mains de
Jerricho Cotchery.
Ben-Jarvis Green-Ellis regagne ses lettres de noblesse dans un rôle auquel il excelle, soit obtenir les verges difficiles au sol pour écouler le temps et concrétiser la victoire tigrée.
La défensive de Cincinnati, particulièrement Michael
Johnson, a dominé l’affrontement et on ne sait trop s’il faut les féliciter ou
appuyer sur le bouton de panique noir et jaune.
La défensive des Steelers continue d’abattre du bon boulot (Ike Taylor a
fort bien contenu AJ Green), mais sans jeu de course et sans chimie avec ses
receveurs, Big Ben risque de trouver la saison longue. Désolé fans des Steelers, mais insérez à cette sombre perspective un gros
sourire et un rire démoniaque de ma part!!!
Les dernières
réflexions
Nous passons des meilleurs au moins bons dans cette première
édition des réflexions.
Le statement des Seahawks : Nous savions déjà que les
Seahawks représentent une force et il ne faut pas trop s’énerver après 2
semaines d’activités, mais avouez que c’était très impressionnant de les voir
aller dimanche soir. L’attaque n’a rien cassé, mais elle en a fait suffisamment
pour l’emporter contre une bonne défensive. Même dans une prestation en
demi-teinte, c’est facile de voir que Russel Wilson a le contrôle complet de
son caucus offensif. Le QB de deuxième année est tout un leader.
Cependant, c’est lorsque l’adversaire a le ballon que
Seattle se démarque le plus. L’équipe n’a concédé que 10 points en 2 matchs en
plus d’avoir déjà provoquée 7 revirements. Personne n’est plus avare qu’eux par
la voie aérienne et ils ont bien contenu deux des quarts les plus mobiles du
football en Cam Newton et Colin Kaepernick. Le plus inquiétant dans tout cela
est que le club fonctionne avec des effectifs réduits. Lorsque Chris Clemons et
Bruce Irvin seront de retour, je ne veux même pas imaginer les cauchemars que
vivront les QB adverses face à un pass rush dominant et le meilleure tertiaire
du football. De plus, ceux qui craignaient un manque de robustesse d’un front
défensif plutôt léger peuvent être rassurés. Face à une des meilleures lignes
offensives du football, Seattle a complètement dominé la guerre des tranchées
hier. Vrai que le bruit démentiel créé par leurs recordmans de partisans a donné une fraction de seconde
supplémentaire aux défenseurs pour attaquer, mais ça ne change rien à la
conclusion globale. Le Super Bowl ne s’est jamais gagné à la semaine # 2, mais
disons que les Seahawks sont très bien partis.
Plus spectaculaire qu’efficace, le système de Chip Kelly :
Ceux qui ont pu voir évoluer les Eagles, que ce soit lors du premier MNF ou
dimanche sont surement fascinés par le tempo offensif des verts. Avec des
gazelles comme Michael Vick, LeSean McCoy et DeSean Jackson, le Blur Offence
version NFL semble taillé sur mesure pour cette formation. En première demie
contre Washington et en seconde mi-temps contre les Chargers, la stratégie
semblait impossible à contrer. De toute façon, les résultats parlent d’eux-mêmes,
car les Aigles revendiquent 61 points offensifs en 2 sorties.
Malgré tout, les Eagles ont perdu ce dimanche. Même si je
respecte les Chargers (et surtout leur nouveau coach) plus que la moyenne des
ours, cette défaite contre un adversaire moyen fait mal et expose le vrai
problème du système offensif de Chip Kelly : l’incompétence de sa défensive.
Dans un système où les plus longues poussées offensives durent 3 minutes, l’unité
défensive verte était toujours sur le terrain semble-t-il ce dimanche. Le front
défensif est mou, la tertiaire suspecte et le vétéran Philip Rivers a
parfaitement exploité ces lacunes en prenant son temps à la ligne d’engagement
tout en dépeçant la défensive avec une série de courtes passes assassines.
Stratégiquement, lorsque tu sais que tu as une faiblesse, tu tentes de la
camoufler. Avec leur système offensif ultra-rapide, les Eagles exposent leur faiblesse défensive au grand jour en les laissant sur le terrain beaucoup trop longtemps. N’eut été de quelques revirements opportuns à la porte des buts
en fin de première demie sur lesquels une défensive ne peut constamment se
fier, ce match-là aurait été plié à la pause. N’oubliez pas que tout
spectaculaire qu’il soit, le Blur Offence est d’abord et avant tout une attaque
terrestre, qui ne peut s’épanouir pleinement si le club à
jouer du football de rattrapage. Mais bon, même si les succès ne seront pas
nécessairement au rendez-vous, les Aigles seront divertissants à voir aller!
Faux départs : Année après année, la NFC Est constitue
une véritable boîte à surprises dans laquelle 4 formations moyennes se
disputent le titre de section. Après 2 semaines, Dallas et Philadelphie
répondent bien à cette définition, mais les Redskins et les Giants sont tout
simplement atroces. A New York, Eli
Manning compte déjà 7 interceptions, le jeu au sol est inexistant et la
défensive aux abonnés absents. D’aucuns pensent que le frère de l’autre essaie
trop fort de combler à lui seul toutes les lacunes de son équipe, mais il n’y a
pas d’excuses pour tant d’erreurs mentales. Du côté de Washington, RGIII semble
encore rouillé et est incapable de commencer le match en même temps que tout le
monde. Alfred Morris est aussi moins efficace, même s’il faut admettre que les
fortes avances adverses ont limité son utilisation. Défensivement, même s’il faut
concéder qu’ils ont affronté des puissances offensives, les Peaux Rouges se
font piétiner. Orakpo n’est pas l’ombre de lui-même et la faiblesse de leur
tertiaire est apparente.
Dans une division ordinaire, ces 2 clubs ont les éléments
pour renverser la tendance, mais aucune des 30 dernières formations à avoir
débuté la saison avec 2 revers, n’est parvenue à se qualifier pour les séries.
Tant New York (contre Caroline) que Washington (contre Détroit) auront des
adversaires à leur portée la semaine prochaine. Inutile de dire que la pression de livrer un résultat sera très forte sur les épaules des coachs Coughlin et Shanahan.
Toutes ces histoires, et bien plus encore (!!), seront à suivre la semaine prochaine!