FASHION WEEK auraient crié mes amies modeuses ou blogueuses !
Mais non, c'était juste un petit chocolat chaud, un croissant insipide et une courant d'air froid pour marquer mon attente très matinale sur ce long boulevard parisien, dans ce café où le patron ronchonne tous les jours de l'année. L'attente avant un improbable rendez-vous, des minutes sans fin à venir, mais là maintenant, je donne dans le meilleur de mes défauts, la contemplation. Stylo, des notes, un coup d'oeil, la rue, les voitures, les feux, les trottoirs et un défilé sans tapis rouge, juste elles, vous çà et là, entre métro tout proche et taxis garés en double file.
Elles marchent, et aujourd'hi le croisement entre les saison donne ce festival de couleurs, de matières et de longueurs. Les sages, les étourdies qui pensent qu'il fait encore beau malgré les gouttes de pluie, les heureuses accrochées à leur téléphone, les joyeuses qui flottent au-dessus du sol avec leurs escarpins neufs, si hauts perchés. Tout ce petit monde croise bien sûr des jeans un peu mous, des sandales plates et informes dont je vous ferai grâce.
Un double défaut : contemplatif et un brin sélectif, non sur les tailles et formes, j'apprécie toutes les silhouettes et féminités. Mais j'aime d'autant plus le féminin glamour, le féminin élégant, le féminin chic du classique à l'excentrique, mais si possible avec un sourire. Que d'exigences quand le ciel est gris, quand le froid court sur les jambes. Tiens le premier collant opaque noir du jour, un sourire, une paire de bottes, deux, trois, le nombre me submerge, certaines sont frileuses ou très élégantes. Je ne sais.
Le temps passe, les véhicules aussi, les bus sont peu nombreux malgré des voies énormes pour leur minuscule traffic. Le froid me glace, le soleil perce durant deux minutes, d'autres silhouettes, des parapluies, des sacs à main géants, dignes de Mary Poppins, avec un appartement à l'intérieur, des dossiers sous les bras, des manteaux de toutes tailles, courts, mi-longs, longs, chauds ou peu épais, on est entre deux saisons. Qui va gagner ?
Et puis il y a une fée, une jeune femme qui vole, sans ailes, avec une juepe tutu, avec de l'organza scintillant dans cette mousseline claire, une drôle de tenue, revient-elle du bal ? a-t-elle ses deux escarpins de verre ?
Elle saute le trottoir, passe par miracle entre deux magnifiques poubelles vertes, un slalom pour chaque parisienne du quartier entre travaux incessants et écologie vampirique. Disparition, réapparition, une fée, je la vois, je l'aperçois, elle compose un code et hop disparaît derrière une porte cochère.
Je finis mon chocolat, laissant la monnaie, regardant le ciel pour croire au soleil.
Bonne journée à vous.
Nylonement