La foule applaudit. Le jeu des comédiens est captivant. Le français local se distingue par un accent « québécois du Lac » où les voyelles sont étirées et mâchouillées. Les personnages font revivre les habitants d’autrefois. Leurs vêtements couleur terre et l’odeur des planches de cèdre vieilli m’imprègnent de l’air du temps : les années vingt.
Val-Jalbert est un attrait touristique majeur dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Son histoire, marquée par l’exploitation d’une pulperie sur un site d’exception, a rendu ce village unique au Québec. Nous trouvons là une initiative avant-gardiste d’urbanisation.
Dans ces lieux invitants, la rivière Ouiatchouan sillonne la forêt de conifères. Un escarpement soudain du Bouclier canadien forme le lit de la renommée chute de Val-Jalbert.
Au petit matin, dès que la rosée s’évapore et que le brouillard se lève devant l’éloquente dame blanche, elle offre un spectacle saisissant : une scène où les acteurs sont l’eau, le roc, les arbres et les végétaux. Leur rôle est d’émerveiller les visiteurs. C’est avec puissance et cohérence que dévale une imposante quantité d’eau. Quel romantisme ! En la contemplant, j‘ai envie de raconter des événements du passé.
Depuis la nuit des temps, ce paysage pittoresque est admiré et l’activité humaine y est présente. Des pièces archéologiques amérindiennes en témoignent.
Les ressources naturelles offraient le potentiel nécessaire pour l’implantation d’une pulperie en 1901. En fait, c’est un village industriel qui vit le jour avec des commodités et des services de rêve ! Le grand patron, Monsieur Damase Jalbert, assurait à ses employés le confort et le luxe pour l’époque, c’est-à-dire l’eau et l’électricité. Il savait que plus ses travailleurs seraient heureux, plus ils seraient productifs. C’est alors qu’il fit ériger plusieurs maisons modernes pour les y loger avec leur famille.
En 1927, l’usine allait fermer définitivement ses portes. La concurrence des compagnies américaines et la baisse de la demande pour la pâte à papier allaient avoir raison de l’entreprise. Les habitants, le cœur plein de nostalgie, quittèrent les lieux.
Abandonné, le village fantôme s’endormit pour renaître dans les années soixante et ouvrir un nouveau chapitre dans l’ère du tourisme régional.
Virginie Tanguay
Notice biographique de Virginie Tanguay
Pour ceux qui veulent en voir ou en savoir davantage, son adresse courrielle : tanguayaquarelle@hotmail.com et son blogue : virginietanguayaquarelle.space-blogs.com. Vous pouvez vous procurer des œuvres originales, des reproductions, des œuvres sur commande, des cartes postales.