Du nil à alexandrie. histoires d'eaux - 15. au terme d'un beau voyage ...

Publié le 17 septembre 2013 par Rl1948

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,

Vivre entre ses parents le reste de son âge ! 

Joachim DU BELLAY

Les Regrets

dans Kanters/Nadeau, Anthologie de la poésie française,

Le XVIème Siècle, Tome I,

Genève, Rencontre,

p. 335 de mon édition de 1966 

     Ce "beau voyage" emprunté au grand poète angevin Joachim du Bellay (1522-1560) pour titrer mon ultime intervention dédiée à l'exposition Du Nil à Alexandrie. Histoires d'eauxne se rapporte point, vous vous en doutez amis visiteurs, à celui de La Lointaine sur lequel, en évoquant Hâpy, Hathor, Sekhmet et, mardi dernier, le Jour de l'An, le jour où, pour les Égyptiens, commence un nouveau cycle cosmique, partant, l'espoir d'une nouvelle année prospère, je me suis longuement attardé, mais à celui que de conserve nous avons entrepris depuis avril en déambulant au sein même du Musée royal de Mariemont qui accueille la manifestation jusqu'au tout proche 29 septembre.

     En insistant entre autres sur l'inondation annuelle du Nil, j'espère qu'étayées par quelques-unes des magnifiques pièces que l'égyptologue Arnaud Quertinmont avait choisies pour offrir un incomparable apport esthétique à ce qui était, au départ, une exposition "technologique" itinérante consacrée aux problèmes d'adduction d'eau que, de tous temps, connut la ville d'Alexandrie, mes interventions vous auront permis de prendre conscience que l'itération de ce phénomène naturel - déterminisme géographique peu commun, s'il en est ! - eut, des millénaires durant, une considérable influence sur la quotidienneté d'un peuple.

     Pour corroborer encore cette notion, j'aurais certes pu m'épancher sur d'autres petits monuments aux fins de développer quelques thèmes annexes.

     Ainsi, celui, vital, de la navigation sur le Nil, un des pans cardinaux de l'activité économique des Égyptiens, matérialisée par deux modèles de bateaux prêtés par les Musées royaux d'Art et d'Histoire de Bruxelles (Inv. E 785.18 et E 785.19).  

     Ou sur celui, tout aussi important, de l'eau au sein des rites funéraires, avec cette superbe table d'offrandes provenant du Musée liégeois le Grand Curtius (Inv. GC.ARC.02a.1865.69881)

et ces deux vases à libations en faïence bleue, confiés par les Musées royaux d'Art et d'Histoire de Bruxelles (Inv. E 2246 et E 2247), destinés à effectuer le rituel de purification par l'eau de tout défunt. 

Ou enfin - et je terminerai par un petit monument (Inv. AC.85/31) appartenant aux collections permanentes de Mariemont - cette stèle d'Horus sur les crocodiles censée, grâce au texte magique du verso sur lequel l'on se devait de faire couler de l'eau, guérir ceux que serpents ou scorpions avaient mordus, ceux que lions ou crocodiles avaient attaqués ...

     Si j'ai jugé bon de ne pas m'étendre sur ces sujets, ainsi que sur nombre d'autres, c'est parce que j'en avais déjà évoqué certains ça et là sur mon blog : ainsi, les embarcations le 13 mai 2008 ou les tables d'offrandes le 11 novembre 2008 ...  

     Notre beau voyage en terres belges devenues égyptiennes le temps d'une remarquable exposition fréquentée par plus de 12000 personnes prend fin aujourd'hui.

     Merci à Madame M.-C. Bruwier, Directrice scientifique de l'établissement muséal qui a généreusement accepté que j'y prenne des photos ; merci, à Mélanie, sympathique Chargée des relations publiques et à Arnaud Quertinmont, Docteur en égyptologie qui, par leur amical soutien, leurs courriels personnels d'encouragementsou de réponses à mes questions, m'ont permis de l'entreprendre avec vous.

     Merci à mon ami Michel Breucker, réalisateur de l'émission Télétourisme à la RTBF, de m'avoir invité à l'accompagner lors de la conférence de presse, donnant ainsi vie à une grande et belle aventure.

     Et bien évidemment merci à vous tous, amis visiteurs, de m'y avoir suivi ...

     A ceux d'entre vous qui souhaiteraient compléter mes propos par une ultime excursion jusqu'à Mariemont, je rappelle que Du Nil à Alexandrie. Histoires d'eaux ne fermera définitivement ses portes que le dimanche 29 septembre.

Douze jours encore pour vous y précipiter. Vous ne le regretterez certes pas ! 

D'autant plus qu'à 10,30 H. le dernier dimanche, M.-C. Bruwier proposera une conférence intitulée A la recherche du temple de Cléopâtre, dans laquelle elle fera vraisemblablement la part plus que belle aux fouilles qu'elle a conjointement entreprises avec le Centre d'études alexandrines. 

     Et pour ce qui me concerne, dès la semaine prochaine, je retourne - plein d'usage et raison -, au Département des Antiquités égyptiennes du Musée du Louvre où, patiemment, depuis avril dernier, dans sa vitrine 5 de la salle 5, nous a attendus Tepemânkh.

     Si l'envie vous en dit ...