Journaliste beauté, un métier de rêve ? Un sujet agréable, des marques aux petits soins ? Il semble bien que cette réalité évolue... Bien sûr, une poignée de journalistes incontournables, ceux qui maîtrisent les rubriques beauté des magazines clé, ne seront jamais abandonnées par les marques. Mais la situation est bien différente pour les autres. C'est ce que rapporte ma "consoeur bloggeuse" de Café-Beauté dans une note.
Premier phénomène : les services de presse des marques tendent à restreindre les listings des journalistes professionnels auxquels ils adressent les infos sur les nouveautés. Il faut dire que tous les supports médias ont aujourd'hui une rubrique beauté, et qu'il faut pouvoir s'y retrouver dans la jungle des titres petits et grands, nationaux ou régionaux, installés ou éphèmères, sans compter la multitude de journalistes et de pigistes qui composent ou gravitent autour des rédactions. L'idée : concentrer les efforts sur les journaux pour lesquels le rendement est certain, du fait du tirage et du type de lectorat. En somme, les relations presse sont soumises à une logique proche de l'investissement pub classique.
Deuxième phénomène : l'ironie du sort, c'est qu'on peut être ignoré en tant que journaliste, et courtisé en tant que bloggeur ! Car à l'inverse, c'est tendance de choyer les bloggeurs, surtout les "blogs de fille" spécialisés beauté, de leur envoyer produits et infos...
Ce faisant, les marques jouent un jeu dangereux : est-il judicieux de ne pas établir de relations long terme avec une partie des journalistes professionnels, de se couper d'une partie du lectorat, de miser sur des blogs dont la pérennité n'est pas certaine, dont le sérieux n'est pas nécessairement établi...
Les journalistes, certainement, ont aussi leur part de responsabilité. Face à l'explosion du nombre de lancements, jouent-ils pleinement leur rôle pour guider les lecteurs vers les meilleurs produits (et non uniquement vers les marques qui ont fait les plus beaux évènements de lancement). Les bloggeurs rapportent leur expérience personnelle des produits : les journalistes démontrent-ils suffisamment leur expertise, leur supériorité, ou se calent-ils sur les infos que les marques leur communiquent ? Ne traitent-ils pas exclusivement des nouveautés, oubliant ainsi les produits sérieux, qui ont fait leur preuve et mérite d'être mis en avant au-delà de leurs trois premiers mois d'existence ? Cette remise en question me paraitrait salutaire, pour reprendre l'avantage sur les bloggeurs.