Pour permettre à la société de se construire intelligemment nous devons être capables de sortir des modèles imposés il y a plus de 50 ans et qui n’ont plus de raison d’être, nous devons construire des modèles altruistes permettant aux employés des entreprises de fonctionner main dans la main, et non pas, créer une concurrence malsaine qui détruit le secteur de l’emploi, et le cœur même de l’entreprise.
Il faut sortir de cette médiocrité de pensée qui vise à imposer des regards pervers sur son voisin de bureau, quitte à tout faire pour lui voler sa place et obtenir des privilèges que l’on convoite et que l’on n’a pas encore, ou que l’on n’aura jamais faute de relations.
Cela ne fait, cela n’a jamais fait fonctionner une entreprise.
Il faut apprendre que le travail en commun est une force inébranlable, dans toutes les infrastructures militaires, par exemple, les chercheurs travaillent ensemble, ils n’ont pas le choix, ils ont une obtention de résultats, mais si dans une entreprise les employés travaillent contre les employés, ils ne travaillent pas pour l’entreprise, il la perturbe, ils la ralentissent, ce qui n’est pas acceptable.
En Corée, la question ne se pose pas et le résultat est flagrant, nul n’a jamais vue une expansion capitaliste aussi rapide que celle de Samsung, en partant de la machine à laver, Samsung est devenu le N°1 de l’informatique dans le monde, fournissant toutes les grandes marques en mémoire DDR, concurrençant Apple sur le marché des Smartphones en très peu de temps, pourquoi ? Sans une mentalité d’entreprise, on ne peut pas y arriver, or c’est exactement ce qui manque à nos entreprises, à nos administrations, l’esprit de corps.
Les choix ne sont pas à faire par les entreprises de recrutement qui ne doivent pas seulement penser que tel profil correspond en théorie, mais qu’il correspond à un système de pensée, un système global de l’entreprise et de la mission qui lui est demandée de remplir, c’est donc, tout le système qui est à revoir pour qu’il soit encore plus performant. Les chasseurs de têtes, ne doivent pas se limiter à choisir le bon candidat, ils doivent déterminer le candidat qui s’intégrera le mieux par rapport à une culture d’entreprise, ce sont donc deux choses complètement différentes, compétences et capacités d’adaptations.
En France, aujourd’hui, encore plus qu’hier, il devient impossible de travailler sans avoir à regarder au-dessus de son épaule pour savoir si son, ou sa collègue ne va pas lui faire un mauvais coup, en quoi cela rend-il service à l’entreprise ? Comment l’entreprise peut-elle cautionner un tel comportement anti productif ?
En rien, les ambiances sont insupportables, le niveau de stress des employés est exponentiel, les maladies gagnent les employés, l’absentéisme devient une seconde nature au point que les Suisses ne veulent plus employer de Français, trop habitués à ces pratiques de paresse chronique et c’est l’entreprise, dans ce cas, qui est encore perdante.
Il ya une véritable réforme du recrutement à mener, un véritable travail au niveau des DRH qui sont tous formatés pour être des techniciens, mais pas des recruteurs intelligents, ils font un boulot, ils sont payés pour cela, mais ils ne font pas correctement leur travail à cause justement d’une mentalité insupportable qui détruit le tissus de l’emploi au sein même de l’entreprise, l’orgueil et la prétention mine les choix et déterminent les erreurs.
Il faut ressouder le cadre du travail, ressouder les liens entre les employés et les persuader que le travail qu’ils font n’est pas un emploi pour gagner leur vie mais une mission pour une entreprise à laquelle ils appartiennent.
Comment se fait-il qu’une majorité d’employés ne soient absolument pas fière d’appartenir à telle ou telle entreprise, comment se fait-il qu’en perdant leur emploi ce n’est pas sur la compétence qu’ils l’ont perdu mais sur le tissu relationnel, c’est incohérent et ridicule, c’est un ralentissement économique et une perte d’argent pour les entreprises et qui est responsable, l’employé, les employés, les recruteurs, l’entreprise ?
Ils sont tous communément responsables de ne pas s’entendre pour construire une micro société à l’intérieur de l’entreprise, une micro société qui n’est pas une jungle mais un cocon dans lequel chaque employé reste et demeure indispensable.
Est-ce une utopie ?
Absolument pas, c’est juste un moyen, un système de pensée intelligent que chacun peut comprendre et admettre et qu’il faut inévitablement changer pour relancer notre tissu économique. Il serait nécessaire de redonner envie à ceux qui cherchent du travail de travailler pour telle ou telle entreprise, qui veut, qui voudrait aujourd’hui travailler pour France Télécom ? Personne ! C’est le choix du « malgré moi » on accepte de travailler peur cette entreprise pour « bouffer ». Mauvais choix, et pour le futur employé et pour l’employeur.
Il n’est pas fondamentalement nécessaire d’être odieux dans les conditions économiques actuelles, nous devons apprendre à ré-humaniser la société à tous ses échelons, alors nous auront l’opportunité de créer une société solide et durable.
Philippe Jandrok