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François Fillon : la méprise médiatique !

Publié le 16 septembre 2013 par Leunamme

En déclarant qu'en cas de duel FN/PS au second tour des municipales, il voterait pour le moins sectaire des deux, François Fillon a semble-t-il provoqué un séisme tant politique que médiatique. Pourtant, d'autres avant lui ont émis l'idée d'alliances électorales avec l'extrême-droite, il suffit de regarder du côté de la droite populaire ou de la droite forte. Cela n'avait pas fait autant de vagues à l'époque. Ce serait donc la personnalité de François Fillon qui changerait la donne. Proche de Philippe Séguin, qualifié de "gaulliste social", il est un de ceux dont les positions vis à vis du FN auraient toujours été les plus claires : pas d'alliances.

Sauf que ça, c'est le mythe médiatique que l'on nous sert depuis des années, et s'il est vrai que l'homme a pris ses distances avec la fin de campagne de Nicolas Sarkozy, il ne l'a fait que lorsque les carottes apparaissaient bien cuites, histoire de ne pas trop insulter l'avenir.

De même, il faut rappeler que ce "gaulliste social" a donné son nom en tant que ministre des affaires sociales à la réforme des retraites de 2003, et qu'il a soutenu en tant que Premier Ministre celle de 2010. Ce "gaulliste social" a donc porté un coup fatal à l'acquis majeur du Conseil National de la Résistance auquel adhéraient les vrais gaullistes. En cela, il rejoignait les positions des libéraux et d'une partie de l'extrême-droite (tiens, tiens), partisans de la retraite par capitalisation.

François Fillon, c'est aussi le seul chef de gouvernement de la Cinquième République a avoir eu un ministre de l'immigration sous ses ordres. C'est également sous sa responsabilité de Premier Ministre que c'est mis en place le très contesté et très contestable débat sur l'identité française. Enfin, c'est aussi lui qui a mis en actes le discours honteux de Grenoble qui pour la première fois depuis la Seconde Guerre Mondiale liait ouvertement délinquance et immigration. Rappelons enfin que dans la primaire désastreuse à droite, il a été soutenu par Eric Ciotti et Christian Estrosi qui sont au discours social ce que Nadine Morano est à la philosophie.

Aucun de ces actes ne peut faire de François Fillon un homme politique de droite modérée. C'est pourtant la soupe que l'on nous vend depuis maintenant 20 ans date de sa première nomination à un poste de ministre. Il aurait pourtant suffit de la confronter à la réalité pour s'apercevoir que cette légende ne tenait pas la route. François Fillon n'a rien d'un "gauchiste" de droite, et le voir aujourd'hui envisager de voter pour le FN correspond à une certaine logique.

Pour autant, sa déclaration est inquiètante, même si elle souligne avant tout le caractère girouette du personnage, toujours prompt à aller dans le sens du vent, elle en dit surtout long sur l'état de panique dans la droite républicaine face à la mise en scène médiatique de la montée du FN. François Fillon se positionne pour le second tour d'une élection, où avec un seuil de 10 % on peut être présent à ce fameux second tour, le risque que la droite n'y soit pas est donc quasiment néant.

La fragilité idéologique de la droite, est avec la faillite politique du PS et les manquements déontologiques d'une partie des médias, l'une des trois mamelles de la progression du FN.


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