The East est un thriller de Zal Batmanglij avec Brit Marling dans le rôle principal. Elle interprète Sarah Moss, un ancien agent du FBI qui travaille désormais pour une agence de renseignement privée œuvrant pour la protection des intérêts de puissants hommes d’affaires. Elle reçoit pour mission d’infiltrer "The East", un mystérieux groupuscule éco-terroriste qui s’attaque aux multinationales coupables de dissimuler leurs agissements criminels. Déterminée, ultra entraînée, Sarah parvient à s’intégrer au groupe malgré leur méfiance, et doit même participer à leur prochaine action. Mais plus elle vit avec les membres passionnés de "The East", en particulier Benji (Alexander Skarsgard), l’anarchiste, plus elle se sent écartelée entre les deux mondes et s’interroge sur elle-même…
Sans forcément avoir passé un grand moment devant ce film, je dois dire qu’il ne m’a pas déplu car il dispose tout de même selon moi de certaines qualités évidentes. A commencer par son scénario qui, bien que prévisible, parvient sans trop de problème à accrocher le spectateur grâce à une intrigue simple mais efficace. Et l’idée de confronter deux convictions contraires en installant une infiltrée dans le groupe écologique est vraiment bonne. Non seulement car le questionnement de l’infiltrée permet à chacun de se forger sa propre opinion sur la question mais aussi car l’opposition des croyances apporte des nuances au conflit. En effet, il n’y a pas d’un côté les méchantes multinationales et de l’autre les gentils écolos. C’est plus compliqué que cela et même si le film tombe parfois dans une naïveté un peu facile, il a le mérite de faire réfléchir et de dénoncer certains agissements. Et ce n’est déjà pas si mal à une époque où les scénarios originaux se font de plus en plus rares.
Néanmoins, le film n’est pas exempt de défauts pour autant puisque malgré son efficacité, le scénario se révèle malheureusement aussi prévisible, convenu et parfois maladroit. Ainsi, l’amourette un peu ridicule entre l’infiltrée et le leader du mouvement écologique nuit pas mal au rythme et à la crédibilité de l’histoire. Quant aux rites particuliers du groupe (repas, bain…), ils manquent tellement de finesse qu’on voit très vite le message qui se cache derrière et cela nuit une fois encore à la crédibilité du récit. Sinon, côté casting, seule Brit Marling m’a véritablement convaincu. J’avais beaucoup aimé sa performance dans Another Earth il y a deux ans et elle m’a à nouveau fait bonne impression dans la peau de cette femme partagée entre deux idéologies. On la sent très impliquée dans le personnage et ce n’est pas si étonnant quand on sait qu’elle est également productrice et scénariste du film. En revanche, à ses côtés, j’ai trouvé Alexander Skarsgard et Ellen Page très en retrait et nettement moins charismatiques que par le passé. Ils ne sont pas foncièrement mauvais mais leur prestation est relativement anecdotique.
Pour conclure, The East s’affirme donc comme un thriller honorable mais loin d’être révolutionnaire, la faute à un scénario inégal et des acteurs pas toujours au point. En clair, on passe un bon moment mais rien de plus.