Mon deuxième Stephen King qui a réussit à griller la place au second tome de la Tour Sombre tellement l'excitation de lire la fameuse histoire de ce Dôme était forte. J'ai découvert l'existence du livre grâce à mon amie Aniouchka qui en avait parlé sur son blog il y a déjà plus d'un an. L'histoire avait attirée mon attention et avec l'arrivée de l'adaptation à la télévision du livre, l’intérêt a été renforcé. C'est seulement après avoir vu le pilote de la série que j'ai acheté le livre, comme si j'attendais une petite étincelle pour déclencher la chose. J'ai donc acquis l'énorme pavé qu'est le premier tome, 840 pages qui m'ont fixées depuis le côté de mon bureau pendant plusieurs semaines. Au fur et à mesure que les épisodes de la série étaient diffusées, le livre attirait de plus en plus mon attention mais j'étais un peu effrayé par la taille de l'entreprise. Je n'ai pas spécialement un rythme de lecture très soutenu en ce moment et un gros livre comme celui-ci n'était peut être pas une super bonne idée. Pourtant, j'ai réussit à le finir en deux semaines, avec des séances de lectures assez chaotiques. C'est moins que certain des derniers livres que j'ai pu lire avec pourtant plus du double de pages. C'est dû à deux choses : le fait que l'histoire soit captivante mais aussi le fait que je n'ai pas hésité à lire en diagonale de nombreux chapitres moins importants à mes yeux.
Je vais essayer de ne pas faire de parallèle avec la série qui aura son article propre dès que la saison sera terminée et où les comparaisons seront plus pertinentes. Mais ma première expérience avec Dôme étant télévisuelle, j'avais déjà certaines bases concernant l'histoire. Je supposais également que la présence de Stephen King en tant que producteur exécutif et scénariste suggérait une assez bonne fidélité au roman. Je me suis bien trompé car à part les grandes lignes, soit le Dôme, le dictateur Jim Rennie et quelques situations ... explosives, nous sommes bien loin d'une adaptation fidèle. Est-ce un mal ? Non, pas du tout, mais j'en reparlerais lors de mon article sur la série. J'ai donc ouvert le livre et découvert tout un tas de personnages aux noms familiers mais aux destins tout à fait différent de ce à quoi je m'attendais. C'est surement ça qui a rendu la lecture attrayante. Voir comment King avait pu produire deux histoires sensiblement similaires tout en étant complètement différentes. Avoir le visage d'acteurs dans la tête m'a également beaucoup aidé à me plonger à 100% dans l'intrigue et me laisser porter par le courant de l'écriture diabolique de Stephen King.
Ce qui m'a le plus pris au dépourvu, c'est la noirceur de l'histoire. La quasi-totalité des personnages sont des enfoirés de première et il se passe des choses vraiment malsaines dans la petite ville de Chester Mill. Tout ça est renforcé par le style de l'auteur qui est un régal, d'une franchise désarmante. Stephen King utilise un humour noir particulièrement efficace qui rend certaines situations à la fois cocasses et effrayantes. Même les aventures macabres de personnages comme Junior sont saupoudrées d'une certaine dérision, d'un décalage qui nous évite de fermer le livre en étant complètement outré par tant de cruauté. C'est vraiment le point fort du roman : parvenir à nous faire engouffrer plus de huit cent pages de plus en plus malsaines et en redemander, non pas parce qu'on est un peu tordu (quoi que?) mais parce que l'écriture est captivante, tout simplement.
Le seul point négatif à mes yeux, c'est peut être que la taille d'un tel livre n'est peut être pas obligatoire. Je sais que la deuxième tome est au moins aussi gros ce qui fait que l'histoire dépasse les 1600 pages, ce qui est un peu gros pour moi. Je ne pense pas que sans la série et l'avis positif d'Aniouchka j'aurais eut le courage de me lancer dedans. Je pense que Stephen King aurait pu alléger un peu son récit en enlevant des passages pas forcément nécessaires à l'intrigue. Seulement, je suis bien incapable de vous dire lesquels. Car même s'il y a une histoire fil rouge, Dôme est d'avantage une succession de petites "scènes de vie" où on voit émerger la noirceur de l'être humain et les dérives dictatoriales d'un homme qui profite d'être coupé du monde. Chaque chapitre illustre à la perfection cette ambiance dérangeante, mais je pense qu'on aurait pu ne pas avoir autant de scène à l'hôpital ou avec des personnages très secondaires qui, même s'ils permettent de donner de la texture à la ville, n'apportent pas forcément grand chose dans le grand œuvre.
En résumé, ce premier tome de Dôme a été une lecture vraiment sympathique, un peu longuette sur la deuxième moitié mais les dernières pages et les aventures de Joe, Norrie et Benny m'ont beaucoup intéressées. C'est peut être la principale raison qui me poussera à acheter le second tome, ça et de pouvoir comparer avec la série télévisée, dans laquelle Stephen King réinvente sa propre histoire avec tout autant d'efficacité.