De Mexico à Cancún (4/6) : sur la route des Mayas, des temples et des cactus

Publié le 16 septembre 2013 par Caraporters @Caraporters

Dana le Chiapas, les check-points militaires ne sont pas rares. Et pour cause, cette région du Mexique est toujours considérée à risques aujourd’hui.

Les révoltés du Chiapas

Entouré notamment par la péninsule du Yucatán au nord, le Guatemala à l’est et le Pacifique au sud, le Chiapas est encore aujourd’hui considéré comme une zone à risques en raison de la présence de guérilleros, fruits de la révolte du Chiapas.

L’événement le plus marquant de cette révolte remontre au 1er janvier 1994. Ce jour-là, l’Armée zapatiste de libération national menée par le sous commandant Marcos s’empare de San Cristóbal de las Casas et de plusieurs autres chefs-lieux. Son programme demande principalement la redistribution du pouvoir et des ressources de l’État. Un cessez-le-feu a été signé en 1995, mais la situation reste toujours tendue sur le terrain. Les zones occupées par les zapatistes sont étroitement surveillées par l’armée.

Depuis le début des années 2000, les zapatistes affirment continuer la rébellion en se tournant vers l’autogestion, notamment en matière d’éducation et de santé. Autant dire que, dans la région, le « risque » annoncé est plutôt minime. En vous y rendant, vous aurez sans doute un million de fois plus de chance de vous faire dévorer par les redoutables et redoutés moustiques du Chiapas que d’être pris en otage par un groupe armé !

La paisible San Cristóbal de las Casas

Ancienne capitale de la province du Chiapas, San Cristóbal de las Casas est une ville à ne pas manquer quand on se rend dans la région. Elle garde en elle ce passé agité entre Indiens et descendants des colons espagnols.

Aujourd’hui, San Cristóbal de las Casas semble avoir retrouvé le calme et la sérénité depuis le coup de force de 1994. Entourée de collines et perchée à plus de 2000 mètres d’altitude, cette ville est considérée par beaucoup comme la capitale culturelle du Chiapas. À cette altitude, le climat est frais et agréable. Ce qui n’est pas de refus après plusieurs jours de chaleur étouffante. Les ruelles pavées offrent de belles balades à travers cette localité fondée en 1528 par les Espagnols. L’occasion d’admirer des maisons colorées, mais aussi de découvrir le Palacio Municipal, la cathédrale et le Templo de Santo Domingo, impressionnante église dominicaine du XVIème siècle. Une ville où il fait bon se poser et flâner, avant de remettre son sac sur les épaules et de prendre la direction des temples sauvages de Palenque.

Agua Azul, les cascades aux eaux bleues

Sur la route de Palenque, une étape s’impose : Agua Azul. Ce parc abrite plus de 500 des plus belles cascades du Mexique avec ses chutes pouvant aller jusqu’à 20 mètres de hauteur. Il est situé dans une jungle qui s’étend à perte de vue, l’atmosphère y est moite mais les paysages sauvages fantastiques. Il est possible de se baigner dans des bassins naturels vert émeraude, même si, durant notre passage, le temps n’était pas vraiment de la partie pour piquer une tête.

Plus loin, à une vingtaine de kilomètres de Palenque, s’observe aussi la spectaculaire cascade de Misol-Ha, haute de 30 mètres et nichée au sein d’une luxuriante forêt tropicale. Une escale rafraîchissante avant de reprendre la route.

Durant le trajet, nous traversons de nombreux petits villages isolés au milieu de la jungle. La pauvreté est criante. Entre les villages, des enfants n’hésitent pas à tendre des cordes de part et d’autre de la route pour tenter d’arrêter les voitures et ainsi vendre aux touristes quelques fruits et souvenirs. Un moyen dérisoire de profiter un petit peu de l’importante manne touristique de la région et du pays qui est loin d’être redistribuée à chacun.

Ce qui saute aux yeux également, ce sont les logos Coca-Cola qui ornent chaque boutique dans ces villages isolés, souvent perdus au milieu de la jungle. Car le Chiapas n’a pas été oublié par le géant américain qui a investi des millions de dollars pour profiter des richesses naturelles et des consommateurs présents sur place. Ici, certaines tribus considèrent d’ailleurs aujourd’hui la célèbre boisson gazeuse comme un nectar sacré.

Palenque, trésor perdu au milieu de la jungle

Après avoir traversé plusieurs villages et roulé plus d’une heure sur une route plutôt sinueuse, nous voilà arrivés à Palenque. Un choc au beau milieu de la jungle. Un site aussi mystérieux qu’impressionnant, particulièrement bien préservé, où les pyramides se dressent au-dessus de la cime des arbres. Bienvenue, vous êtes arrivés dans l’un des joyaux de l’ancien monde maya. C’est entre 600 et 800 que la cité a atteint son apogée avant un déclin brutal au début du Xème siècle, peut être dû à la consanguinité de ses membres. Il a fallu ensuite attendre le XVIIIème pour que la cité soit redécouverte.

Ici, n’hésitez pas à prendre un guide qui parlera peut-être aussi bien français que vous le moldave, mais qui vous comptera nombre d’anecdotes sur le passé maya. Et là, il n’est pas difficile de se laisser émerveiller par la beauté et l’histoire du Temple des Inscriptions, une pyramide majestueuse qui renferme la tombe de Pakal (chef le plus puissant de Palenque), ou par le Palais qui contient nombre de cours, de salles et de corridors. Sur place, d’autres temples sont aussi à explorer et à gravir pour ceux qui n’ont pas peur du vide. Car la descente peut parfois s’avérer aussi vertigineuse que la vue !
Le plus étonnant, c’est que les chercheurs estiment avoir exploré moins de 10 % de la superficie totale de la cité. Il resterait encore plus de mille structures couvertes par cette incroyable et luxuriante forêt. Et seuls les singes hurleurs et les jaguars de la jungle de Palenque savent quels sont les trésors cachés qui restent encore à découvrir.

Notre voyage continuera ensuite vers le Golfe du Mexique et le Yucatán en passant par Campeche et Merida avant de redescendre vers notre prochaine étape : Chichén Itzá, ses pyramides, ses nombreux touristes, et son sport sanglant.