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Exercice quasi obligatoire de la rentrée, année Verdi oblige, un album consacré au compositeur. Après Anna Netrebko et Placido Domingo que nous avions adoré, c’est au tour de Jonas Kaufmann de se prêter à ce jeu dangereux. Cet album est le premier de Jonas Kaufmann sous le label Sony, puisque le ténor a quitté Decca.
Le ténor allemand avait brillé cet été à Salzbourg dans Don Carlo. Il avait apporté à cette lourde production une vivacité qui permettait de donner une vraie identité au spectacle. Il poursuivra son exploration du répertoire de Verdi cette saison avec Il Trovatore et La Forza del Destino à Munich.
Placido Domingo s’était amusé à reprendre les airs pour baryton des grands opéras de Verdi. Avec Jonas Kaufmann retour aux basiques avec les grands airs pour ténor. Et quand Placido Domingo donnait parfois l’impression de donner des couleurs de ténor aux airs pour baryton, Kaufmann avec sa profondeur donne l’impression inverse à savoir des couleurs de baryton aux airs pour ténor.
Bon, alors forcément rien à redire sur cet enregistrement. Jonas Kaufmann montre encore une fois si nécessaire, sa capacité à jouer avec une très large palette d’émotions et son extraordinaire compréhension et maîtrise des nuances. En choisissant les tubes verdiens, le chanteur munichois prenait des risques. Aucun chute. D’Otello au Trouvère en passant par Aïda ou Rigoletto, toutes les plus grandes œuvres du compositeur sont passées à la sauce kaufmannienne.
Bref, tout est parfaitement maîtrisé et c’est à la limite ce qu’on peut lui reprocher. L’album manque à nos yeux d’un peu de fraîcheur, de fragilité. Enregistrement incontournable parce qu’il propose des interprétations sans faille et qui peuvent faire référence mais un enregistrement qui n’offre pas de redécouvertes.
Et puis nous avons pris l’habitude de nous moquer un peu de l’utilisation de l’image qui est faite par les grands interprètes lyriques alors on ne manquera pas de s’arrêter sur le petit clip promotionnel avec un Jonas Kaufmann qui coupe du jambon, Kaufmann qui se promène dans Parme… Tout en subtilité !
Quant à l’album de Placido Domingo, notre avis est disponible ici.