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Caribbean Intransit : quatrième numéro en ligne

Publié le 15 septembre 2013 par Aicasc @aica_sc

Comme déjà indiqué dans l’article récent annonçant la création de la toute nouvelle revue électronique Moko, aujourd’hui avoir une visibilité sur internet est vital pour le développement d’une carrière artistique et  plus encore lorsque l’on réside dans la Caraïbe. Revues électroniques, sites, blogs se multiplient.

Sur les quatorze titres aujourd’hui répertoriés par l’Aica Caraïbe du Sud- sans prétention  à l’exhaustivité- il y a des revues électroniques comme Draconian Switch,  Arteamerica,  Artcronica mais aussi des sites ou des blogs en relation avec des revues imprimées, généralistes ou spécialisées en arts visuels: Arc Magazine, Caribbean Intransit, Small axe, Caribbean beat, Caribbean Quarterly, Arte por excelencias.

Repeating islands, Arte Sur, Gens de la Caraïbe, Aica Caraïbe du Sud, Uprising Art par contre ne diffusent que par voie électronique régulièrement, parfois quotidiennement, à la différence des revues électroniques périodiques citées précédemment.

Quatre  d’entre elles, Caribbean Intransit, Small Axe, Arte por excelencias, Repeating islands sont initiées à partir de la diaspora alors que les autres sont conçues dans la Caraïbe. Sept de l’aire anglophone, trois de l’aire hispanophone et quatre de l’aire francophone. Cependant si deux  sont trilingues, trois bilingues, sept n’utilisent que la langue anglaise, une autre uniquement l’espagnol, une autre seulement le français.

L’Aica Caraibe du sud, après vous avoir présenté Artcronica, Uprising Art, Gens de la Caraïbe donne la parole à Marielle Barrow, l’éditrice du blog et de la revue téléchargeable en ligne, Caribbean Intransit,  à la faveur de la parution de son quatrième numéro.

Le quatrième numéro de Caribbean Intransit

Le quatrième numéro de Caribbean Intransit

Dans quels objectifs avez-vous créé Caribbean Intransit ? Après la publication de quatre  numéros, considérez – vous que vous avez atteint ces objectifs ?

L’aventure Caribbean In’ Transit a débuté organiquement, après qu’une amie m’eut invitée à collaborer à l’écriture d’un texte  pour une conférence se tenant à Porto Rico. Cela nécessitait l’interview d’artistes sur la notion suivante : ‘Qu’est-ce qu’être caribéen ?’ ; comment appréhender la notion de lieu pour qualifier ce qui est caribéen. Cette idée a donc été à l’origine du journal qui était le développement logique de mes projets précédents d’entreprise sociale. Cela ne se limitait pas seulement à présenter les arts caribéens, il fallait aussi développer un modèle qui encourage davantage le développement d’infrastructures pour une industrie de l’art caribéenne. Mais au-delà, la possibilité de promotion sociale grâce à l’art est depuis longtemps ancrée dans l’engagement, la foi et la passion des arts qui sont les miens. Caribbean In Transit, était et reste donc une question de développement et de communauté autour de l’art. Avec, faisant partie intégrante du développement potentiel, l’éducation, les affaires, et une plus grande compréhension de ce que nous sommes en tant que peuple.

 Quelle est la périodicité de votre publication, depuis la création, êtes-vous parvenue à la respecter ?

Nous publions deux numéros par an –un au printemps et un en automne- d’après le calendrier universitaire. Oui, nous avons maintenu le rythme de nos publications, cependant notre quatrième numéro n’a pas été publié en été cette année et ceci parce qu’il nous a fallu programmer deux festivals et aussi nous inscrire comme organisation à but non-lucratif aux Etats-Unis et à Trinidad.

Combien de visiteurs par mois sur votre site ? Combien de lecteurs de la revue ?et principalement de quelle aire géographique sont – ils ?

Nous avons cinq cents visiteurs par mois et neuf cents visiteurs ont visité notre site au cours des derniers mois à DLOC, plateforme de la Bibliothèque Numérique de la Caraïbe. Les visiteurs de notre site viennent de partout aux Etats-Unis, de Trinidad et Tobago,  Barbade, France, Espagne, Les Bahamas et l’Argentine. Nous comptons aussi publier sur le site DOAJ, Annuaire de publications en libre accès.

Pourquoi n’éditez – vous que vingt -cinq exemplaires papier ? Le public adhère t- il facilement à l’impression personnelle du magazine de son propre ordinateur ?

Nous sommes une publication en ligne, donc l’impression sur papier n’est qu’une vitrine. Ceci dit les lecteurs ont la possibilité d’imprimer sur demande en utilisant notre page web s’ils le souhaitent ou télécharger le dossier pdf.

Vous êtes financés par la George Mason University de Viriginie (USA), cela signifie- t-il que vos lecteurs sont en majorité des étudiants ou des professeurs ?

Nous avons choisi une approche critique et notre travail est une publication académique avec double comité de lecture, mais nous publions des essais virtuels, de la fiction créative, des écrits qui ne sont pas de la fiction, de la poésie, des films également, des lectures donc toutes accessibles à un large public. Nous nous adressons ainsi aux étudiants et aux conférenciers, et nous touchons également une audience plus diverse également. Parmi nos lecteurs nous avons le public académique mais aussi ceux qui font la culture, les décideurs et le public amateur d’art.

Quelle est votre stratégie de diffusion de la revue ?

Notre publication est accessible à tous les publics. La distribution se fait par notre lettre aux lecteurs, les réseaux sociaux, et à l’occasion du lancement d’évènements organisés par nous-mêmes ou par d’autres. De plus nous sommes aussi accessibles par le biais de dloc.com la Bibliothèque Numérique de la Caraïbe. Nous comptons également figurer dans l’Annuaire des Publications en accès libre.

Selon vous, quel est, dans le domaine des arts visuels,  le rôle des diasporas caribéennes ?

On compte de nombreux artistes visuels de la Caraïbe dans la Diaspora. Nous devrions nous demander tout d’abord si leur rôle est différent de celui des artistes qui pratiquent dans la Caraïbe. Je pense qu’il revient aux deux groupes de définir un terrain commun, des programmes communs et mettre en œuvre ces programmes entre Caribéens et artistes de la Diaspora en mettant à profit les avantages à tirer des deux situations. Mon sentiment est que le rôle principal des Diasporas caribéennes s’agissant des arts visuels est de ne pas agir séparément mais d’utiliser  en commun les ressources dont ils disposent et donner libre cours à ce que le Dr Keith Nurse appelle brain circulation, permettre la circulation des idées dans les différents lieux et aussi la circulation des ressources.

Quels sont les freins majeurs au développement de votre projet ?

Les finances, les finances, et encore les finances, et aussi la disponibilité. Je termine mon PhD- doctorat-, et cela représente un lourd investissement en temps. Nous avons une équipe de jeunes femmes formidables pour la plupart du monde enseignant ou artistes. Les contraintes sont continuelles mais nous sommes engagées dans la croissance des arts caribéens et c’est le terrain rêvé pour assurer la croissance de celui-ci. Coordonner une équipe basée dans divers lieux dans la Caraïbe peut être délicat par moments mais cela peut aussi se révéler enthousiasmant et fructueux. Je pense que ce projet s’attache à développer un modèle qui fonctionne, ce qui nous ramène à la question précédente sur le rôle des Diasporas – les diasporas comme élément critique d’un modèle soigneusement pensé pour la pratique des arts caribéens, la critique et la représentation.

Comment réalisez- vous techniquement la revue : impression, graphisme ? Avez- vous une équipe permanente de salariés ?

Pour notre premier numéro nous avons collaboré avec Clayton Rhule, artiste Jamaïcain, auteur de notre logo. Par la suite nous nous sommes affiliés avec l’Université George Mason. Cette université, et plus particulièrement le département des études Africaines et Africaines Américaines alloue un petit salaire à un artiste graphique du campus qui s’occupe de nous fournir les visuels.

 Nous travaillons donc avec une équipe de volontaires, universitaires et artistes de toute la Caraïbe et la Diaspora y compris les Hispanophones, Francophones et ceux de la Caraïbe de langue Hollandaise. Notre éditeur en chef, le Dr Kathalene Razzano est diplômée du programme Etudes Culturelles à l’Université George Mason et s’engage avec ferveur dans notre projet, cependant elle n’est pas caribéenne. Notre équipe compte des membres jusqu’en Espagne, Dr. Marta Fernandez Campa, en Hollande, Dr. Nicole Jordan, mais aussi sur place, Meagan Sylvester, qui dirige le comité de relecture, Dr. Marsha Pearce- chargée du contenu, et Dr. Katherine Miranda, la spécialiste Hispanophone. Venant de la Diaspora, nous avons Dr. Njelle Hamilton, et Stacey Cumberbatch, nos éditeurs spécialistes séniors pour la copie, et Annalee Davis est notre curateur pour la  couverture.

Nous avons par ailleurs installé un bureau trinidadien et un bureau international. Notre bureau trinidadien se compose d’un groupe de femmes sur lesquelles nous pouvons compter – Samantha Gooden, Directrice Générale de la marque LIME; Neysha Soodeen, PDG de la publication Toute Bagai (magazine MACO); Carlene Moolchan, PDG d’Elysium Investments Ltd, Shana Bhajan, Directrice de projet à la Fondation Tallman, et Malene Joseph, étudiante adulte et chargée de projet au Ministère du Commerce ;  notre bureau international n’en est qu’à ses débuts– avec Michael Nelson, Country Manager la banque Inter-American Development et  James Early Directeur de  Cultural Heritage Policy-héritage culturel- au  Smithsonian Center for Folklife and Cultural Heritage-centre d’études pour la vie, les mœurs, et l’héritage culturel.

Traduction Suzanne Lampla


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