Doit-on ou pas partager avec ses enfants la découverte de l'éveil ? Doit-on ou pas dire à ses enfants qu'ils ne sont pas ce à quoi ils sont identifiés (le corps, les pensées) ou ce à quoi ils sont en train de s'identifier ? C'est une question qu'on me pose souvent dans les stages et c'est une question qui m'importe. Voici ce qu'écrivait Douglas à ce propos :
« Il est bon de rappeler aux enfants leur Identité de temps en temps, en des occasions spéciales, ou de façon moins formelle et sur l’impulsion du moment, pourvu que ce soit des interventions brèves, détendues et assez espacées pour que les enfants soient libres de faire leur propre choix. Mais il n’est pas bon de revenir souvent à la charge et d’insister. » Vivre sans stress
« A des parents dont l’inquiétude est compréhensible, je dirais donc : soyez fidèle à votre Véritable nature et vous ne pourrez pas faire d’erreurs avec vos enfants. Vouloir imposer à des adultes votre vision à laquelle vous attachez tant de prix est déjà une attitude assez violente et contre-productive. Vouloir l’imposer à des enfants est pire. C’est un manque de respect et un abus de pouvoir. »Vivre sans stress
« Répondez clairement et brièvement aux questions que vous posent vos enfants sur des sujets fondamentaux, sans profiter forcément de l’occasion pour faire un sermon. Surtout souvenez-vous qu’avant de perdre leur visage ils doivent le trouver, que leur sagesse sera le fruit de la découverte de leurs erreurs, que leur paix résultera de la solution de leurs conflits et que c’est en passant par l’épreuve du stress qu’ils se libéreront de lui. »Vivre sans stress
Douglas insistait toujours sur le fait que les enfants ont besoin de s'identifier à leur personnage ; ils sont en train de créer un moi et ce moi est nécessaire. On ne peut pas perdre sa tête si on n'en a pas déjà une. Le passage par l'identication est un passage nécessaire dont on ne peut faire l'économie. Donc, il faut laisser les enfants tranquilles, ne rien leur imposer. Ce point est fondamental : on ne peut forcer un enfant à prendre conscience de la vacuité.
Le plus important c'est pour les parents de vivre à partir de leur vraie nature, à partir de l'ouverture et de l'amour. Cependant, il n'est pas contre-productif (comme le dit Douglas) – par exemple lorsque les enfants posent la question de la mort - de leur rappeler (parfois mais rarement) qu'au cœur de leur être en formation, qu'en leur centre, il y a une réalité éternelle, libre du temps qui passe. On peut aussi leur dire qu'en leur coeur il y un point tranquille, immobile, sans stress. Un enfant peut ainsi trouver en lui les ressources dont il a besoin dans sa jeune vie. Chaque père et mère aimant et aimante trouvera sa réponse dans l'intérêt de l'enfant et la spontanéité du moment présent.
Mais cette information ne peut être apportée comme un dogme auquel les enfants devraient croire mais plutôt comme une proposition à vérifier par eux mêmes quand ils le voudront. D'ailleurs, les enfants sont bien souvent nos éducateurs en ce qui concerne la spiritualité car ils savent faire preuve de spontanéité, d'ouverture, de gaité, et d'attention à l'instant présent, autant de qualités qui sont celles de la sagesse.