Il s’appelle rMERS-CoV-ΔE et c’est un mutant de MERS avec une mutation dans sa protéine d’enveloppe qui le rend capable d’infecter une cellule et de répliquer ensuite son matériel génétique mais incapable de se propager à d’autres tissus et de déclencher la maladie. Cette mutation lui confère un premier niveau de sécurité, mais l’Agence de sécurité américaine, la Food and Drug Administration exige au moins 3 niveaux de sécurité sur les souches de vaccins vivants atténués. L’équipe est donc déjà à l’œuvre sur l’introduction d’autres mutations invalidantes dans les gènes du virus pour augmenter cette sécurité contre un retour à la virulence de la souche vaccinale.
Les chercheurs ont combiné deux technologies, la biologie synthétique et l’ingénierie génétique pour aboutir ensuite à un vaccin expérimental, qui, selon l’étude, se réplique dans un nombre réduit de cellules mais produit suffisamment d’antigène pour immuniser l’hôte. L’équipe, experte en coronavirus, a synthétisé un clone d’ADNc (ou ADN complémentaire) du génome MERS-CoV puis muté plusieurs de ses gènes, un par un, afin d’étudier, pour chaque gène, les effets sur la capacité du virus à infecter, se reproduire, et ré-infecter des cellules humaines en culture. Certaines des mutations ne semblent pas entraver le virus mais des mutations dans la protéine d’enveloppe permettent au virus de répliquer son matériel génétique, mais l’empêche de se propager ou d’infecter les cellules voisines.
rMERS-CoV-ΔE est ainsi une étape vers un candidat vaccin très prometteur, mais il reste encore de nombreuses améliorations à apporter, dont sur le nombre de sécurités, avant de pouvoir commencer les essais cliniques. Des essais attendus, compte-tenu du taux de létalité jamais vu et de la menace de propagation du virus au-delà du Moyen-Orient.
Source: mBio doi: 10.1128/mBio.00650-13 10 September 2013 Engineering a Replication-Competent, Propagation-Defective Middle East Respiratory Syndrome Coronavirus as a Vaccine Candidate (Visuel NHS)