Déjà qualifiée de tous les noms, de l'extra-terrestre à la sauterelle, la "bestiole" exposée à la Galerie Schoffel-Valluet pour ce Parcours des Mondes 2013, ne laisse pas indifférent. De quoi stupéfier celui qui s'aventure au bas des marches pour la contempler.
Un choc en plein figure ! Trouble, effroi, fascination se mêlent.
Au-delà des polémiques concernant la validité de tel ou tel test scientifique qui agitent quelques visiteurs, l'intérêt d'une telle découverte à Bornéo en terre Dayak, questionne l'histoire de l'art de ces régions et leur peuplement.
Mais encore au-delà de ces considérations, elle interroge notre propre humanité.
Sculptée très probablement au Xvème siècle, peut-être à des fins de protection, quels hommes ont conçu cette créature ? Quel modèle ? Quelles croyances ? Quelles peurs terribles hantaient ce peuple qui érigea cette Chose ?
Immergée pendant une longue période, elle nous renvoie à nos fantasmes d'êtres monstrueux habitant le fond des eaux troubles, nous bouscule dans nos frontières mal établies entre l'humain et l'animal, et celles souvent hésitantes mais toujours précaires entre "Sauvage" et "Civilisé".
Photo de l'auteure, septembre 2013 lors du Parcours des Mondes. Courtoisy Galerie Schoffel-Valluet.