Vous allez comprendre.
Et je passe donc maintenant à L'Arbre à bouteilles de Joe R. Lansdale.
Léonard vient de perdre son oncle Chester. Il ne le voyait plus depuis qu'il avait annoncé son homosexualité au vieil homme. Malgré cette distance et leurs désaccords, le vieil homme lui a légué pas moins de cent mille dollars et une vieille bicoque à retaper, à Laborde, Texas. Sans compter un tableau et des bons de réduction... Pour l'aider dans sa tâche, Léonard demande à son vieil ami Hap de lui filer un coup de main. Ils ne seront pas trop de deux pour remettre la maison d'aplomb. Si la tâche est ardue, elle se complique de manière tout à fait déconcertante lorsqu'ils découvrent le squelette d'un enfant dans une malle, laquelle contient aussi des revues pédophiles et des bons de réduction identiques à ceux que l'Oncle Chester a légué à Léonard...
Cependant, Joe. R. Lansdale va aussi au-delà de ces considérations. Dans le contexte de misère et de chômage du quartier de Laborde où la drogue se vend au vu et au su de tous, y compris de la police sans que celle-ci ne puisse ou ne veuille rien y faire, il livre aussi une charge bien sentie contre les prédicateurs de tous poils. De ceux si farouchement enferrés dans leur croyance et leur doctrine, qu'ils deviennent aveugles au bon sens, hermétiques à l'ouverture, à la différence, pourvoyeurs d'une Pensée unique. Dangereux.
L'arbre à bouteilles, je vous le dis, est un polar enthousiasmant, riche, rythmé, drôle, délicat et qui ne manque pas de... de punch. Le genre de polar qui vous fait aimer le polar, rien que ça.
En attendant la vague, de Gianrico Carofiglio, traduit de l'italien par Nathalie Bauer, Seuil, 2013, 276 p.
L'Arbre à bouteilles de Joe R. Lansdale, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Bernard Blanc, Gallimard (Folio policier), 2004, 352 p.