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"1.0 vers 2.0"

Publié le 15 septembre 2013 par Anne Onyme

Avant d’aller plus loin, je vous propose ami lecteur, d’évoquer rapidement ce que veut dire cette expression « 2.0 », que vous avez probablement déjà entendue ou lue ici ou là. 

En fait, c’est très simple.

 En 2004, un éditeur de livres informatiques américains du nom de Tim O’Reilly a, pour la première fois, utilisé l’expression « Web 2.0 » (en fait, c’est l’un de ses collaborateurs qui a lancé cette expression qui depuis, a fait florès).

Pourquoi  ? Par simple analogie avec les logiciels informatiques traditionnels que nous utilisons sur nos micro-ordinateurs depuis une trentaine d’années.

Exemple : quand Microsoft a démarré la commercialisation de Word en 1983/1984, son célèbre logiciel de traitement de texte, c’était Word estampillé 1.0 , la première version. La 1.0 (on prononce « la un point zéro »).

On s’est aperçu par la suite qu’il y avait des malfaçons, des bugs, et que les utilisateurs demandaient de nouvelles fonctionnalités. Quelques temps plus tard pour y pallier, Microsoft a commercialisé une deuxième version : Word 2.0. La 2.0. Et ainsi de suite.  Ces différentes versions visaient donc à réparer les problèmes rencontrés dans les versions précédentes, et à améliorer avec de nouvelles fonctionnalités, l’art du traitement de texte. Retenez cela : résoudre les problèmes des versions précédentes, et apporter de nouvelles fonctionnalités. N’est-ce pas ce que tentent de faire les startups 2.0 de par le Monde ? Rendre plus fluide et moins pyramidal notre système économique traditionnel, et surtout apporter de nouveaux services à la population des internautes ? En se basant naturellement sur les technologies numériques. Services relookés ou nouveaux, probablement impossibles à proposer à très bas prix dans le monde traditionnel.

Tout ce livre tourne autour de ces notions : supprimer les bugs, apporter de nouveaux services.

La Bulle Internet de 2000 a entraîné une période de e-marasme de 2 ou 3 ans, ce qui a apuré les e-comptes si l’on peut dire. Tim et son collaborateur ont remarqué qu’après cette épisode foireux et spéculatif, on est reparti sur des bases plus saines. Et de nouveaux outils sont apparus sur le réseau Internet, un peu comme les nouvelles fonctionnalités proposées par Microsoft dans son Word 2.0. D’où par analogie l’expression de Tim : Web 2.0, le Web étant l’une des applications la plus connue et l’une des plus utilisée sur le réseau des réseaux.

Avant la bulle en effet, les outils disponibles étaient peu nombreux au regard de ce qui existe aujourd’hui… Les entreprises par exemple, se contentaient de mettre en ligne des « Webs plaquettes ». Elles dupliquaient ainsi leurs brochures publiées sur support papier, leur rapport d’activité édité lui aussi sur papier, etc. 

Après la Bulle, de nouveaux outils sont venus s’ajouter aux précédents proposant des fonctionnalités inédites : envolée du commerce électronique qui avait fait ses premières armes un peu timidement avant la Bulle (les premiers internautes en France, ne voulaient pas transmettre leur n° de carte bancaire on line : principe de précaution oblige) ; nouvelles interfaces d’applications ne nécessitant aucune formation pour l’utilisateur (interfaces intégrées dans le navigateur); réseaux sociaux et plateformes interactives permettant à tout un chacun de s’exprimer, de communiquer, de publier ses textes, ses photos, ses vidéos; nouvelles organisations informatiques avec le cloud computing et le mode Saas (Software as a Service), etc. Tim a d’ailleurs à la suite de cela, créé une conférence très courue aux USA (à San Francisco) qui s’appelle tout simplement Web 2.0. On peut créer des sigles et néanmoins en faire un business, en tout cas aux USA. Conférence qu’il a aussi essayé de lancer en Europe à Berlin (j’y étais). Mais il s’est fait couper l’herbe sous le pied par les époux Lemeur qui avaient déjà lancé leur fameux « LeWeb » à Paris. Qui est devenu l’un des repaires internationaux des startups mondiales.

L’analogie ne s’arrête pas là. Car avec ces nouveaux outils, une foultitude de jeunes pousses se sont créées - ces fameuses startups - pour mettre en oeuvre de nouvelles organisations de marchés, de structures sociales, etc. Toujours par analogie, on a donc parlé d’économie 2.0, de finance et de banque 2.0, d’immobilier 2.0, de politique 2.0, de santé 2.0, d'éducation 2.0, de démocratie 2.0, etc. Bref tous les secteurs de l’activité humaine sont touchés à des degrés divers.

L’impression que l’on en retire globalement, est qu’avec ce 2.0, nous sommes en train de reconfigurer notre système économique traditionnel, nos organisations sociales, et politiques. Ce qui n’est naturellement pas du goût de tout le monde, car cela bouscule ceux qui tenaient le haut du pavé, avant. A savoir, les élites 1.0.

Et la chose n’est pas près de s’arrêter. Car de nouveaux outils se créent encore tous les jours : le big data et l’open data, le 3D printing, la téléprésence, les plateformes visiophoniques collaboratives, les mondes virtuels, etc. Outils qui tendent à renforcer cette nouvelle organisation de nos systèmes économiques. Et l’arrivée prochaine du TRES haut débit filaire à base de fibre optique, et du sans fil (4G, etc) va donner un coup de fouet à cette transformation.

Et cela, malgré les freins qu’il peut y avoir, car nos générations actuelles, pour les plus âgées en tout cas, ne changent pas leurs usages comme cela, d’un coup de baguette magique. Par ailleurs, la chose est loin d’être neutre, car elle remet en cause des pouvoirs établis, des rentes de situation qui se sont crées au préalable dans le monde traditionnel analogique. Emperors 1.0 versus Barbarians 2.0, comme nous a dit un jour Jean Louis Gassée, ex-patron d’Apple, lors d’une conférence dans le grand amphithéâtre de la Compagnie Bancaire. Les premiers naturellement se défendent avec becs et ongles, et les deuxièmes essayent, consciemment ou non, de prendre leur place. Amazon versus Walmart. 

Ainsi vont les sociétés humaines depuis la nuit des temps…

D’aucuns naturellement vous diront que l’expression 2.0 est passée de mode. Cas par exemple de consultants qui ont toujours besoin de « nouveautés », de forger de mots nouveaux, des sigles alambiqués, pour vendre leurs salades.

Personnellement, je pense que l’Humanité entre seulement maintenant dans le 2.0. Nous en avons à mon avis, pour encore une trentaine d’années, l’équivalent donc d’une génération. Crise ou pas crise économique que nous connaissons depuis 2007/2008 avec les « subprimes ».  On peut d’ailleurs faire un parallèle entre l’explosion de la Bulle Internet en 2000 qui a permis de repartir sur de nouvelles bases, et la crise des subprimes de 2008 qui n’est pas terminée, et qui permettra peut-être aussi, une fois passée, de remettre à l’heure les pendules du système économique traditionnel, et de le plonger peut-être plus facilement et plus profondément dans le 2.0.

Certains pensent d’ailleurs, que plus vite arrivera la chienlit « 2008 », plus profonde elle sera, plus vite nous pourrons apurer les comptes de notre vielle civilisation industriello-analogique.

Ce qui favorisera le passage au 3.0. 

Car il y aura un 3.0. A savoir la 3ème grande Révolution des Homo Sapiens, qui fait suite à la Révolution Agricole, et à la Révolution Industrielle. Cette 3.0 sera probablement la dernière d’ailleurs, dans un certain sens, avec la convergence du numérique et de la matière vivante.

Comme d’habitude Homo Sapiens ne sait pas où il va. Mais ce n’est pas parce qu’il ne le sait pas, ce n’est pas parce que certaines peuplades ont intégré dans leur Constitution un « principe de précaution », qu’on ne va pas y aller. 

Dessiner les contours du Futur est important. Après tout, c’est là que nous allons vivre.

C’est ce que je vais essayer d’expliquer dans ce livre… Rappeler le Passé pour en comprendre le Présent, analyser le Présent pour en comprendre les rouages, et essayer, à partir de signaux faibles détectés, tenter d’éclairer le Futur immédiat.. 


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