Au début de l'année 1991, une guerre-éclair écrase l’armée irakienne et l’Irak est placé sous embargo et surveillance de la communauté internationale. A la surprise de plusieurs, les armées de la coalition ne cherchent pas à déstabiliser Saddam Hussein, mais le laissent plutôt écraser une révolte de chiites au sud du pays. On se rend compte que ceci sert à justifier l’installation de bases américaines en Arabie Saoudite. 10 ans plus tard, les attentats du 11 septembre 2001 et la croisade contre le terrorisme qui suivra relancent la question irakienne et placent l’Irak dans les pays de l’axe du Mal. Des considérations politiques (voire politiciennes), pétrolières et géostratégiques autant que de sécurité nationale, poussent le Président des États-Unis à vouloir chasser Saddam Hussein du pouvoir et à installer un régime favorable aux intérêts Étasuniens.
Les États-Unis souhaitent en attaquant l’Irak éradiquer le fléau terroriste. Pour atteindre cet objectif, il faut l’aval de l’ONU. La France, plus sage, pense au contraire, qu’avant de faire parler les armes, il faut prendre en compte la complexité d’une région à multiples facettes : militaires, politiques, économiques, culturelles et religieuses. Les relations internationales doivent être fondées sur le respect de l’autre et le dialogue, faute de quoi l’arrogance des grandes puissances entraînera la radicalisation des populations et une recrudescence du terrorisme international. Pour Dominique de Villepin, les inspections donnent des résultats et sont un bon outil d’enquête qui pourrait être utilisé dans d’autres pays (Iran, Corée du Nord…). Attaquer l’Irak reviendrait à discréditer le travail des inspecteurs et à se priver d’un levier efficace : "Il y a ceux qui pensent que, dans leur principe, les inspections ne peuvent avoir aucune efficacité. […] Il y a ceux qui croient que la poursuite du processus d’inspection serait une sorte de manœuvre de retardement visant à empêcher une intervention militaire." dira-t-il.
Et pourant, Villepin n'est pas tout blanc...
Enfin, celui qui avait si brillamment représenté la France à l'ONU en 2003, trempait soudainement dans la saleté.
10 ans plus tard: François Hollande.
Candidat du parti socialiste et du parti radical de gauche à l'élection présidentielle de 2012 à l'issue d'une primaire, il emporte le second tour avec 51,64 % des voix, face au président sortant, Nicolas Sarkozy. Il devient le 24e Président de la République Française.
En janvier dernier, après un appel à l'aide du président malien par intérim, Dioncounda Traoré, et en invoquant un accord avec les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, il annonce une intervention militaire limitée en soutien aux Forces armées et de sécurité du Mali qui luttent sur leur territoire contre des groupes terroristes islamistes, alors que l'état d'urgence y est décrété : ce sera l'opération Serval. Cette décision est saluée par une grande partie de la classe politique française et Hollande est également soutenu dans cette démarche par les pays d'Afrique de l'Ouest, le Royaume-Uni, les États-Unis, l'Allemagne et la Russie.
Avant même que les États-Unis n'y songe sérieusement, Hollande a demande à lutter auprès d'Obama afin d'intervenir contre le régime de Bacher Al-Assad dans la guerre civile qui sévit en Syrie. Si l'Angleterrre a hésité souhaitant avoir des preuves, si le Canada a été écarté par manque d'intelligence de la part de son corps diplomatique, la France, elle, a montré son soutien indéfectible, presque aveugle, depuis le début auprès des États-Unis si ils décidaient de s'ingérer dans la guerre civile Syrienne.
Ce qu'ils feront maintenant.
Mais détruire l'arsenal chimique comme ils le souhaitent tient peut-être de la pensée magique.
Toutefois Hollande est sans nuance, il foncera en guerre en Syrie si il le faut.
En se faisant le lieutenant d'Obama.