Par Younes TIGHEGHT
Magazine Journal intime
Dix-sept jours pour faire le tour de l'île de Taïwan. Rémy Gils, jeune trentenaire, a même fait mieux que ce qu'il avait prévu pour parcourir les quelque 1 089 kilomètres. Parti du pont de Bitan, à New Tapeï le 3 avril, c'est en avance de neuf jours qu'il a atteint l'esplanade du mémorial Chiang Kai-Shek à Taipeï.
Un coup de foudre
Né à Cavaillon, Rémy Gils n'était pas destiné à la course. Il a commencé à courir il y a trois ans seulement.
Sa soudaine passion est arrivée de "son amour pour l'île et pour sa culture." Cette idée de marathon autour de l'île lui vient de "son envie d'exprimer sa gratitude envers les Taïwanais". Il a continué même lors de son retour temporaire en France où il a couru avec le club des "Mollets Pétillants" à Saint Dider.
"J'ai reçu bien plus que ce que j'ai pu donner"
De Taïwan, il n'a pas apprécié que les paysages et la culture. "Je suis tombé amoureux de l'île et d'une de ses habitantes !" confie-t-il. Un homme comblé qui avant tout "aimerait rester à Taïwan sans couper les liens avec sa famille en France. A Taïwan, j'ai reçu bien plus que ce que j'ai pu donner" avoue Rémy Gils avant d'ajouter "c'est une société assez ancestrale et traditionnelle, aux antipodes de la nôtre."
Le jeune homme tient à montrer la diversité de cette culture. Il s'y applique au travers des livres qu'il écrit sur les tribus aborigènes formosanes et de leurs langues. Cette passion pour l'histoire, il l'entretient depuis quelques années. Passé par la Faculté de Lettres d'Avignon, où il y a étudié la géographie, il est ensuite allé en volontariat international à Taïwan. "Au début c'était un volontariat de deux ans mais après j'ai eu envie de rester" explique t-il.
Rémy Gils s'est donné les moyens de réussir sa folle aventure au bout du monde. Il s'est mis à étudier le mandarin lors d'une formation intensive à l'Université Bouddhiste Tzu Chi. Il parle maintenant six langues dont le japonais, l'espagnol, le chinois, l'anglais, le taïwanais et sa langue maternelle le français.
"Taïwan : un pays libre!"
Tout le long de ses étapes pour faire le tour de Taïwan, Rémy Gils a été soutenu. Au départ de cette course, une équipe de marathoniens de Xindian a symboliquement effectué à ses côtés les premières centaines de mètres du parcours. Il n'a pas manqué de compagnie car nombre de passionnés de course à pied ont tenu à l'accompagner le temps de quelques foulées ou pour les plus téméraires une journée. Avec cette initiative, le jeune Français espère exprimer aux Taïwanais l'attachement qu'il éprouve pour leur île, son île.
Il sourit quand il repense au "jeune provençal exporté" qu'il était. Maintenant il s'est intégré et il le montre en s'exprimant sur quelques sujets propres à Taïwan. Sans tabou, il prend parti et n'hésite pas à défendre l'indépendance de Taïwan. "Les Taïwanais ont une culture propre même s'ils partagent une langue commune avec les Chinois" assure-t-il, "les Taïwanais sont Taïwanais et les Chinois sont Chinois !" C'est donc en Taïwanais d'adoption que Rémy Gil ajoute fièrement : "Taïwan est un pays libre !"
Par Younes TIGHEGHT
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Par Younes TIGHEGHT