Me voici de retour à Marrakech après une semaine de course à travers le Haut Atlas. Nous avons parcouru 225 kms et gravi (et devale) plus de 12500 m dénivelés. Mais au-delà des chiffres le petit groupe de "pionniers" de cette première édition et moi-même avons vécu une belle expérience. Traverser ainsi une chaîne de montagne en itinérance nous a permis d'en mieux saisir la diversité de teintes et de paysages et de s'y immerger vraiment. En plus, l'ambiance amicale et joyeuse de ce petit groupe aux accents tout de même internationaux (5 nationalités représentées) a bien contribué à la réussite de la semaine.
Entre roches ocres et montagnes grises, petites forêts, oueds et villages cachés au creux des vallons ou accrochés aux pentes, j'ai vraiment apprécié le décor. Je suis déjà venu dans l'Atlas, puisque ma première course ici remonte à 2005 mais j'ai encore eu l'impression d'approfondir largement ma découverte de cet univers berbère et de sa culture.
L'organisation était très bonne. J'ai été surpris par le confort des gîtes ruraux dans lesquels nous avons été hébergé depuis le Zouar Ahansal, lieu de départ de ce Trans Atlas marathon. Mohamad et Lahcen Ahansal ont bien su mobiliser une équipe dynamique et motivée avec laquelle les participants ont beaucoup échange. Des acteurs que je connaissais déjà pour la plupart puisque c'était beaucoup la "Zagora family" qui était aux manettes. Une organisation presque 100% marocaine et très réussie.
Le petit peloton était composé d'une quinzaine de coureurs marocains venus principalement de l'Atlas et du sud, affûtés comme des rasoirs, et d'autant d'européens, des coureurs d'expérience et de bon niveau également.
Au final, après une première étape sur un rythme de folie, pas mal de ces coureurs ont du un peu calmé leur tempo. Le vainqueur supersonique de la première étape, Ali, dont s'était la première expérience en trail mais qui possède un pied montagnard et une vitesse de base (1h06 au semi cette année) qui pourrait faire des dégâts sur les courses européennes, a tenu son rang jusqu'au bout devant Thomas Bohne, un des meilleurs coureur germanique qui a lui aussi réalisé une très belle course pleine de maîtrise. Les allemands étaient largement les plus performants de notre petit groupe d'européens car Sebastian, un skieur alpiniste de haut niveau qui courait aussi pour la première fois s'est révélé très costaud aussi dès que la pente s'élevait.
Pour ma part j'ai vécu une course vraiment agréable. Je ne me souviens pas avoir fait une telle compétition de longue haleine en souffrant aussi peu tout en allant finalement assez vite quand même (bon il ne faut rien exagérer; je termine 8e et premier français, quelques marocains ont du baisser pavillon après un départ trop rapide).
Mis à part les ultimes kilomètres de la longue étape de 66 kms (le dernier col n'était pas triste!) Et la dernière étape où j'ai ressenti une certaine lassitude, j'ai vraiment géré à ma main et en appréciant ce beau périple. Jadoptais souvent un rythme un peu plus rapide que celui de "pèlerin rapide" que j'affectionne mais gardais une bonne marge qui me permettait de maintenir l'allure jusqu'au bout sans problèmes. J'ai souvent couru seul ou avec Denis, coureur venu des Charentes. J'ai vraiment apprécié la découverte et le petit groupe de coureurs, où j'ai retrouvé mon ami Gilles Barthalay et nos deux infirmières.
Je vous raconte plus en détail ce beau voyage dès mon retour.