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Ludmila Mikaël exceptionnelle dans un texte difficile de Jon Fosse...

Publié le 14 septembre 2013 par Fousdetheatre.com @FousdeTheatre

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Pour sa seconde rentrée à la tête de l'Oeuvre, Frédéric Franck réaffirme sa différence avec la majorité des Théâtres Privés en proposant aux spectateurs parisiens une programmation exigeante, susceptible  d'enrichir leur "temps de cerveau humain disponible" (comme disait un ancien dirigeant de chaîne tv), tout en offrant de grands et beaux moments d'émotion. C'est le cas avec "Et Jamais nous ne Serons Séparés", du norvégiens Jon Fosse. Un texte complexe et puissant sur l'absence, somptueusement porté par une Ludmila Mikaël bouleversante, dirigée avec une infinie délicatesse par Marc Paquien.

Seule dans le salon dépouillé d'un appartement, une femme attend celui qu'elle aime. Très vite on devine qu'il ne viendra pas. L'a t-il quittée ? Est-il mort ? On ne sait. Elle ne se résout pas, espère, a mis la table, a ouvert une bouteille de vin. Réalise un temps. Nie à nouveau l'évidence. Souffre de cette attente, de cette absence. Semble percevoir sa présence. Lui parle. Se remémore les moments passés à ses côtés. Se raccrochant aux quelques objets qui l'entourent, elle affirme être un lien entre l'amant disparu et sa réalité. Pour qu'il soit toujours là.

Peu de mots, très peu, dans les oeuvres de Jon Fosse. Beaucoup de répétitions. Enormément de silences. Son théâtre n'est pas explicite, laisse une marge de manoeuvre conséquente aux metteurs en scène qui se doivent, pour nous parler, d'avoir une idée extrêmement précise  de l'endroit où ils désirent nous emmener. Il demande à être incarné avec une sincérité absolue, profondément habité par ses interprètes. Pour faire court, c'est un théâtre qui ne supporte pas la médiocrité.

Et dans cet exercice, nous l'évoquions plus haut, Ludmila Mikaël est plus qu'à la hauteur. L'actrice dévoile une sensibilité et une fragilité déchirantes, associées à un jeu d'une richesse et d'une évidence rare. Par sa bouche, ses regards, ses attitudes, ce texte de Fosse sur la solitude et la difficulté à vivre sans l'être aimé devient non pas limpide mais moins énigmatique. Elle nous entraîne dans les méandres de l'âme, du coeur du personnage avec une déconcertante facilité. Mille bravos.

Une fois encore, Marc Paquien signe un travail remarquable. Rigoureux, sculptural, sans esbroufe, et prenant.

Alors n'hésitez pas !

Avec aussi Patrick Catalifo et Agathe Dronne.


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Photo : Pascal Victor


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