L’Étrange Festival 2013
Titre original : Jigoku de naze warui
Note:
Origine : Japon
Réalisateur : Sono Sion
Distribution : Tak Sakaguchi, Jun Kunimura, Fumi Nikaido, Akihiro Kitamura…
Genre : Action
Date de sortie : indéterminée
Le Pitch :
Muto et Ikegami sont deux boss Yakuzas qui se livrent une guerre sans merci. Lorsqu’Ikegami et ses sbires tentent d’aller assassiner Muto chez lui, ils tombent sur la femme de ce dernier qui assassine sans pitié la pauvre troupe de malfrats.
Alors qu’Ikegami agonise dans un bain de sang, il est surpris par la fillette de son rival rentrant tranquillement chez elle. Immédiatement, il tombe sous son charme et semble comme ensorcelé.
Au même moment, une jeune équipe passionnée de cinéma appelée les Fuck Boomers arpentent les rues de Tokyo armés de leurs caméras…
La Critique :
Suite à l’épisode tragique de la catastrophe de Fukushima, Sono Sion s’est consacré à des projets différents de ceux qu’il avait l’habitude de proposer. Aujourd’hui, le voila de retour avec un nouveau film coup de poing en forme de coup de cœur. Why don’t you play in hell ? est une œuvre inclassable aux allures de chef-d’œuvre sans prétention… La pure classe en somme. En clair, le Boss est de retour, et ça fait du bien.
Impeccable de bout en bout, cet incroyable film de deux heures est une véritable odyssée émotionnelle. Aidé par un scenario original et inventif, Sono Sion arrive à proposer un film complétement fou, mais parfaitement équilibré et cohérent. La passion est au ici au service du talent et tout semble couler avec un tel naturel et une telle simplicité qu’on se dit que Sion est un réalisateur qui est porté par la grâce et touché par les dieux du cinéma.
Tout ce qui est essayé ici fonctionne et même lorsque le réalisateur se permet de partir dans des excentricités délirantes, on le suit sans se poser de questions, car on sait qu’au final, le plaisir est au rendez-vous.
Au fur et à mesure que les scènes magiques se succèdent, un lien de confiance semble se tisser entre le réalisateur et le spectateur, chaque bizarrerie se transformant au final en une réalité touchante.
Je ne vous dévoilerais rien de l’histoire pour vous en laisser toute la surprise…ça vaut quand même le coup. Sachez seulement que les dialogues, le choix des musiques, la photographie, les acteurs, la mise en scène ou encore l’histoire s’imbriquent d’une manière telle qu’on se dit que Sion aurait difficilement pu faire mieux.
On rit ici autant que l’on pleure, et le champ des émotions balayées est si vaste qu’on se dit au final que le réalisateur nous parle ici simplement de la vie. Il le fait avec sa sensibilité, son talent, son approche et le prisme de son regard si particulier. C’est certainement la raison d’être de l’artiste et sans trop en faire, sans frime tape à l’œil et sans moyens démesurés, Sono Sion donne une leçon de pertinence, de talent et d’humilité. Car même si ici tout est fou, le réalisateur reste dans une réserve où il ne vient pas miser sur de vulgaires effets de styles outranciers. Point besoin en effet de démonstration surfaite quand on possède une maitrise comme la sienne.
Muni d’un final absolument grandiose (qui comme l’a dit le Boss du festival « Ce film met à l’amende certaines grosses production américaines ») on ressort de Why don’t you play in hell ? avec un sourire scotché au visage et avec des images pleins la tête. Du rêve… C’est bien pour ça qu’on va au cinéma non ?
@ Pamalach