Le cas Eduard Einstein

Par Apollinee

 " Les gens qui me connaissent vous diront que je suis fou. N'en croyez rien. Le propre des fous est d'ignorer qui ils sont. Je suis le fils d’Einstein.  J’imagine le doute dans votre esprit. Le fils d’Einstein ? !  C’est inscrit sur notre passeport. Eine Stein, en un mot. Eduard de son prénom, né à Zurich, le 23 juillet 1910. Menez votre enquête. Je suis de notoriété publique. »

Un titre à consonance médicale pour le roman d’une pathologie.

Et pour cause, l'écrivain Laurent Seksik (Les derniers jours de Stefan Zweig, La légende des fils, ...) est médecin, radiologue de formation et de pratique. Il a publié une biographie d’Albert Einstein (Gallimard, Folio biographies, 2008) C’est dire qu’il sait de quoi il parle quand il se penche sur le cas de son fils cadet, Eduard, diagnostiqué schizophrène et interné à  Zurich, à l’âge de 20 ans.

Alternant le focus sur Mileva, première épouse d’Albert Einstein, sur l’histoire de leur couple, celle du génial savant et le journal intime de leur fils Eduard, le roman explore avec subtilité les consciences des protagonistes, les relations d’une famille,  éclatée, face à la maladie.

 Frappé d’inadmissibilité, Eduard ne pourra accompagner son père  lorsque ce dernier,  échappant à l’antisémitisme ambiant et  au nazisme,   partira vivre aux U.S.A  et travailler à l’Université de Princeton.

 Un père qui veillera désormais à distance sur son fils, assurant son confort matériel.

«  Il a eu tous les courages (…) Mais aller voir son fils est au-dessus de ses forces. Il a trouvé ses limites. Seul l’univers ne connaît pas de limites. »

AE

Le cas Eduard Einstein, Laurent Seksik, roman, Ed. Flammarion, août 2013, 304 pp, 19 €

A noter: l'ouvrage figure dans la liste première de la sélection Goncourt - A suivre..