— Moreau ! Cela fait tant d’années ! — Je vois que monsieur va bien ! Si vous voulez vous assoir. D’un geste de la patte, il indique les couverts posés sur la table. Maria regarde longuement l’étrange créature. Même si la magie de Larsan avait modifié sa perception du monde, son esprit à cet instant ne semblait pas arriver à croire à l’existence de l’étrange animal qui lui faisait face en souriant. — Voici Maria qui m’accompagne dans mes aventures. — Je m’en serai douté, Monsieur. dit le renard en souriant. — Et voici le professeur Moreau, celui qui m’a élevé. — Enchanté Maria ! La jeune femme tend la main vers Moreau qui lui offre sa patte en retour. — Je comprends votre étonnement Maria, mais il y a très longtemps j’ai été un homme tout comme vous. Allez, asseyez-vous ! s’exclame l’étrange animal. Le repas fut des plus délicieux. Moreau était un cuisinier expert dans le maniement des saveurs, réjouissant les sens à chaque cuillerée. Au-delà du voyage culinaire qu’il proposa à ses invités, il fut un hôte parfait offrant anecdotes et citations, essayant à chaque instant de répondre au moindre désir de ses invités. Maria souriait. Pour la première fois de sa vie, elle appartenait à une famille. — Ce repas est délicieux Moreau ! Mais tu sais pourquoi je suis venu aujourd’hui !
— Allons-y ! dit le renard la pipe à la main en recrachant un nuage de fumée. L’animal se lève suivi de Larsan et Maria qui quittent la pièce pour accéder à un tunnel creusé dans la paroi calcaire et éclairé à l’aide de néons. Le tumulte de la mer contre l’Aiguille Creuse résonne dans la caverne alors qu’ils gravissent une succession de marches en pierre. Nos héros s’arrêtent devant une paroi en pierre où est incrustée le nombre 813.
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— Tu sais ce qu’il te reste à faire ! Seul le fils d’Arsène Lupin peut l’ouvrir. Larsan sort sa baguette de sa veste. La paroi pivote et révèle une salle de forme circulaire où sont entreposés des livres. Le magicien se met à courir, bondit d’un rayonnage à une autre, s’arrête puis reprend sa folle course à travers les étagères tout en criant : « Le club de l’araignée. Le club de l’araignée. Je dois me rappeler ! » . — N’ayez pas peur Maria ! Rentrez ! Voici le trésor de l’aiguille. Pas de diamants ni de pierres précieuses comme l’écrivait Maurice Leblanc le biographe d’Arsène Lupin. Un homme très sympathique au demeurant même s’il me demandait souvent de finir ses manuscrits en omettant de citer le nom de Moreau. Le véritable trésor ce sont ces livres, des manuels de magie uniques interdits par l’Église et sauvés par quelques érudits. Maria s’avance. La lumière du soleil pénètre par un puits de lumière creusé dans la roche et situé à une quarantaine de mètres carrés au-dessus d’eux. Un escalier en fer forgé prenant la forme d’une spirale permet d’accéder aux différents rayonnages placés le long des parois de cette tour naturelle que forme l’Aiguille Creuse. Maria trébuche sur le sol rocailleux où reposent des jouets d’enfants en bois. — Déjà enfant, William n’aimait pas le rangement ! dit le renard amusé. — Maria ! Moreau ! Je l’ai trouvé ! s’exclame une voix au-dessus d’eux.
Un livre à la main, Larsan lévite jusqu’à eux. Sur la couverture en cuir brun est écrit : Le club de l’araignée par William Couette et Nicolas Quéru.
À suivre !
Chers lecteurs, la semaine prochaine vous découvrirez qui a réveillé la comtesse de Cagliostro ! Nous vous révèlerons aussi qui sont les étranges auteurs qui se cachent derrière l’ouvrage que vient de découvrir Larsan. De nombreuses surprises vous attendent le 21 septembre avec le chapitre 14 : Sympathy for the devil !