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Interview : Griefjoy, le remède musical anti-grisaille

Publié le 13 septembre 2013 par Generationnelles @generationnelle

Ces 4 garçons dans le vent viennent du bord de mer, font du rock, ont fondé un groupe puis l’ont reformé. Mais ce ne sont pas les Beatles. Les Griefjoy ont quitté la pop de Quadricolor pour de l’électro bien dansante. Ces niçois se préparent à une tournée d’automne endiablée (qui passera par La Cigale et La Maroquinerie à Paris) avec leur premier album prévu pour le 23 septembre.

Rencontre avec les 4 musiciens bourrés de talents, tout juste remis de leur live aux Eurockéennes de Belfort et heureux d’avoir enflammé la scène du Festival Pantiero.

C’était comment les Eurockéennes ?
C’était super. C’était la première fois qu’on faisait un gros festival avec cette formation. On avait fait Rock en Seine avec Quadricolor mais ça, c’est du passé ! On était sur une scène sur pilotis surplombant un lac, assez magique comme endroit. C’était surprenant d’avoir beaucoup de spectateurs pour notre concert à 4h et demie. Ça fait partie des moments qui te rendent heureux et où tu te dis : je sais pourquoi je veux faire ce métier !

On a écouté vos singles : « Kids Turn Around » et « Touch Ground » et on y retrouve une couleur californienne comparable aux Local Natives. Vous avez fait un road trip là-bas entre les deux formations ?
On avait réalisé qu’avec Quadricolor, on ne s’était pas vraiment servi de notre apprentissage du Conservatoire. Là, tout se mélange intelligemment, on a vraiment essayé de réaliser une certaine cohérence. On a vraiment profité de l’apprentissage jazz de notre batteur Romain. Sur ce disque -là, il joue vraiment ce qu’il sait faire, c’est intéressant de faire du jazz sur des samples électro.

Votre univers esthétique est assez proche d’artistes confirmés à la mode comme The Shoes dont vous avez assuré la première partie, ils font partie de vos influences ?
Les Shoes c’est un groupe qui nous ressemble : il n’est pas encore ultra connu mais est vu comme un groupe international et non pas français, avec une grosse envie de s’exporter et un chant en anglais. On suit également ces codes car on a aussi une culture anglo-saxonne. Du coup, ça se ressent dans nos vidéos. On ne voulait pas faire des clips tournés aux Etats-Unis et mentir sur notre identité et nos origines. On voulait montrer un peu la France. Pour nos deux premiers clips aux univers opposés, on a travaillé avec le collectif, Le Garage, en essayant d’en faire des témoignages sociaux.

Il y a aussi une réelle volonté de faire danser les gens dans vos chansons…
C’est venu avec Griefjoy. Le côté efficace a été le résultat de plusieurs années de tournées avec l’ancien projet, on s’est alors rendu compte d’un réel changement. Même dans nos goûts ; on écoute plus de musique électronique qu’avant et, ça se ressent énormément dans notre musique qui est maintenant plus apte à la danse.

Qu’est ce que vous écoutez actuellement comme musique ?
On écoute beaucoup Trentmøller, on adore sa façon de réellement faire de la musique. On a tendance à oublier qu’il est plus que DJ, en live il est en groupe ; cette démarche nous touche et nous inspire beaucoup. En électronique : Flume qui a fait un remix de Disclosure vraiment sympa. On réécoute Tame Impala qu’on a vu aux Eurocks. On était passé à côté du premier album qui fait, un peu, penser aux Beatles ; c’est du vieux son mais c’est bien fait. En terme de groupe, on n’en écoute plus trop. Encore les Local Natives… On a vu Phoenix récemment, on était comparé à eux avant, en live, ça donne définitivement envie. Ce sont les seuls à arriver à s’exporter hormis les DJs qui font une musique pratique et populaire. C’est vachement fort !

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Vous êtes l’un des groupes les plus prometteurs du moment. Vous avez gagné les concours Inrocks Lab et ADAMI Talents. Votre premier album est très attendu du coup.
C’est prévu pour le 23 sept. On aime bien étaler les infos petit à petit donc on est assez discrets pour le moment pour rester un peu mystérieux. Mais il y aura deux morceaux bonus. On ne joue pas tout l’album en live mais pas mal de titres. Pour le prochain single qu’on va sortir aux alentours de l’album, Agoria et Breton ont fait deux remix du titre.

Vous faites toujours des reprises en live ?
Ça c’est fini, on est des traumatisés de la reprise (rires). Avec Quadricolor, on a eu deux phases. Quand on était très jeunes, on faisait beaucoup de reprises. Après, on a fait nos propres compos. Certains spectateurs ne venaient que pour ces reprises. Cette fois, on a envie de lancer un message clair aux gens et de dire : on fait vraiment de la compo. Et pourquoi pas en refaire plus tard mais une fois que les gens connaitront bien l’album.

Vous parlez beaucoup d’export, l’étranger, c’est pour bientôt ?
La Suisse, la Belgique et l’Angleterre. On passe au Lexington à Londres. On est content ! On chante en anglais, on fait une musique inspirée par des groupes anglo-saxons depuis tout petits. C’est super d’aller là-bas. En plus, c’est la première fois qu’on va pouvoir se confronter au public anglais et voir comment il vit notre musique. On va être obligé d’arrêter à cause de ça ! (Rires)

Vous avez beaucoup de retour de l’étranger? Vous y pensez? 
Pas mal des Etats-Unis… Mais avant d’être connu partout, il vaut mieux être fort dans son pays. Donc d’abord la France, après on verra ! Le rêve ultime, ça serait de gros gros festivals comme Coachella ou Glastonbury ! Le Japon on aimerait bien aussi, beaucoup de groupes français marchent bien là-bas. C’est souvent une étape décisive pour eux.

Comment vous vous habillez sur scène?
Il n’y a pas de tenues de scène, c’est selon l’humeur du moment. Le batteur a joué aux Eurocks en maillot et pieds nus, il a dit qu’il n’avait pas eu le temps de se changer !
(Guillaume, chanteur) Moi j’ai une petite chemise que j’aime bien en ce moment, je vais la remettre ce soir. (Ses collègues protestent.) D’ailleurs, ce n’est pas ma chemise, je l’ai piquée au manager parce qu’il a les moyens. (NDLR : Il ne la mettra pas le soir même.)
(David, clavier) Moi je vais être nu avec une belle paire de Nike, en mode Pussy Riot. Ça va envoyer grave ! (Rires)
Ce n’est pas du tout notre univers ! On n’a jamais aimé les groupes qui faisaient ça ! On préfère les groupes qui mettent en avant la musique. Ça donne parfois l’impression d’être des cache-misères. Moi j’aime bien les groupes qui sont un peu simples comme les Arctic Monkeys ! Enfin avant, maintenant ils ont basculé ! (Rires). Les groupes genre « Empire of the Sun », ils sont classiques, ils mettent des chaussons avec un petit T-shirt H&M et c’est parti ! (Rires) Non mais ils ont un totem sur la tête !

Dans 5 ans on vous retrouve comme ça ?
Ah non je ne crois pas !

Crédits: Solène L.


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