Municipales à Limoges : un délinquant tête de liste FN !

Publié le 13 septembre 2013 par Jeunegarde

Les élections municipales de 2014 semblent bel et bien lancées. Après la tête de liste UMP désormais connue, c’est le FN qui se met en ordre de marche après la désignation de son secrétaire départemental Vincent Gérard, bien connu des services de police, moins des électeurs même s’il s’est déjà porté candidat à diverses élections dont des  cantonales à… Saint-Laurent sur Gorre !

L’homme a été condamné à 4 mois de prison avec sursis pour violences avec arme. En état d’ébriété, accompagné d’un comparse frontiste, Vincent Gérard s’était rendu dans un bar très fréquenté du centre-ville parce que «c’était un repère de « redskins » et de gens d’extrême gauche», selon un extrait d’audition lu à l’audience. A la suite de cette incursion, une première rixe avait éclaté, interrompue par une intervention de policiers. Mais, un peu plus tard dans la soirée, ils étaient revenus à deux et avaient notamment porté des coups au patron du bar.

Marine Le Pen avait dénoncé cet acte et demandé sa démission en cas de condamnation ! Mais malgré cette condamnation Vincent Gérard est maintenu dans sa fonction et vient compléter la longue liste des candidats et élus FN :

Municipales : Le FN doit assumer son catastrophique bilan local
Publié par Matthieu Lépine

Une partie de l’électorat actuel dit vouloir en finir avec l’hégémonie des « grands » partis de gouvernement que sont le PS et l’UMP. Certains sont attirés par la nouveauté que représenterait le Front national. Peut-être ignorent-ils cependant que le FN et ses satellites d’extrême droite ont gouverné et gouvernent même encore certaines municipalités. Marignane (Daniel Simonpieri¹, 1995-2008), Toulon (Jean-Marie Le Chevallier², 1995-2001), Vitrolles (Catherine Mégret³, 1997-2002), Orange (Jacques Bompard4, 1995-aujourd’hui) ou encore Bollène (Marie-Claude Bompard5, 2008-aujourd’hui), les exemples ne manquent pas. A l’heure où sondages et médias nous promettent un score historique pour l’extrême droite lors des scrutins à venir, un bilan des années FN dans ces communes s’impose. Car le moins que l’on puisse dire, est que le résultat est tout sauf glorieux. Gestion désastreuse des finances publiques, politique antisociale, vie culturelle réduite à néant, mesures discriminatoires et multiplication des condamnations judiciaires, les mandats d’élus Front national ou apparentés représentent des heures sombres pour ces municipalités.

Une gestion désastreuse des finances publiques

Lorsqu’il s’agit de taper sur les immigrés, le Front national est le premier à prétendre se soucier des finances publiques. Cependant, lorsque l’on se penche sur les municipalités qu’il a eu à gérer, on se rend rapidement compte que cela n’est qu’un leurre.

En effet dans ces villes, en dépit du sens commun et des valeurs républicaines, l’intérêt général a sans arrêt été piétiné et l’argent public dilapidé. A des fins partisanes par exemple, comme à Vitrolles, où entre 2000 et 2001 une partie des impôts des administrés, pas moins de 75 000 euros, a servi à financer l’envoi de courriers à l’ensemble des maires de France, dans l’unique but de promouvoir la candidature à l’élection présidentielle de Bruno Mégret, époux de la première magistrate.

C’est aussi à des fins privées que l’argent public est parfois parti en fumée. A Vitrolles une nouvelle fois, la Chambre régionale des comptes (CRC) a pointé du doigt en 2002 l’utilisation des frais de représentation (50 000 euros) de Catherine Mégret. Une partie d’entre eux auraient notamment servi à financer des repas en dehors du cadre professionnel. A Orange, la situation fut sensiblement la même. Là-aussi, en 2011, la CRC a dénoncé l’utilisation de l’argent public par le maire Jacques Bompard. En effet, entre 2001 et 2011, il se serait offert sur le dos du contribuable, des billets de trains, des nuits d’hôtels, des cigares, des soins en spa, de la literie…

L’incompétence ou encore la démesure sont aussi parfois à l’origine de gaspillages conséquents. A Toulon, Cendrine Le Chevallier, épouse du maire et adjointe à la jeunesse, crée en 1997 l’association de loisirs Jeunesse toulonaise6. Financée à 100% par la ville, elle va absorber à elle seule plus de 70% du budget destiné à la politique de la jeunesse. Cependant la gestion désastreuse de cette structure (projet faramineux…) va conduire à sa liquidation judiciaire en 1999. Refusant de payer sa dette, la ville de Toulon devra finalement s’acquitter avec l’argent du contribuable de plus de deux millions d’euros.

Cette affaire révélera aussi l’attribution d’emplois fictifs au sein de l’association. Jean-Marie Chevallier sera à ce sujet condamné par la justice en 2001 à 8 mois de prison avec sursis et 15 000 euros d’amende pour détournement de fonds publics et complicité d’abus de confiance. Il devra par ailleurs rembourser avec sa femme le montant des salaires versés dans le cadre des emplois fictifs (ceux-ci s’élevant à 44 000 euros).

A Vitrolles enfin, la CRC dénoncera en 2002 l’incompétence de certains services municipaux. Un manque de professionnalisme qui sera à l’origine de dépenses supplémentaires pour la ville afin de faire intervenir des « consultants extérieurs pour remplir des missions habituellement assurées par les services municipaux ».

Pour conclure sur ce sujet, il est important de noter qu’à Toulon (surendettement équivalent au budget municipal), Marignane (près de 44 millions d’euros de dettes) ou encore Vitrolles, le passage du Front national débouchera à chaque fois sur un endettement record.

 

Un arsenal de mesures antisociales

A en croire Marine Le Pen, les préoccupations sociales auraient depuis toujours été des priorités pour le FN. Cependant, lorsque l’on prend un peu de hauteur par rapport aux discours et que l’on se concentre sur les actes, la fibre sociale du Front national parait peu évidente.

En effet, de Toulon à Marignane, en passant par Orange, Bollène ou Vitrolles, l’arrivée de l’extrême droite s’est toujours soldée par une chute, voir même parfois par une disparition totale, des subventions aux associations à caractère social (Aides, Secours populaire, Restos du cœur, Fédération des œuvres laïques…). La plupart du temps, les municipalités cherchent sournoisement à atteindre les populations immigrés les plus démunis. Cependant, ces coupes budgétaires sont un drame pour l’ensemble du tissu social.

Au-delà des associations, ce sont les centres sociaux qui sont constamment victimes des politiques menées par les communes frontistes. Ne recevant plus de subventions certains doivent mettre la clé sous la porte. D’autres ne survivent que grâce aux aides de l’Etat. A  Vitrolles, la baisse des dépenses dans le domaine social s’est accompagnée de nombreux licenciements chez les intervenants sociaux (éducateurs…). Ce secteur sera d’ailleurs l’un des premiers visés par les suppressions de postes de fonctionnaires non titulaires (pas moins de 150 salariés de la mairie disparaissent en quelques mois suite à l’arrivée de Catherine Megret).

La situation est d’autant plus compliquée dans les quartiers populaires, que ceux-ci sont laissés à l’abandon par les pouvoirs publics. En effet, les élus frontistes concentrent la totalité de leurs efforts sur les parties visibles de leurs villes (centres, lieux touristiques…) et comptent sur l’état de délabrement des quartiers périphériques pour faire fuir les populations immigrés qui y vivent en grande majorité. L’été à Orange, Jacques Bompard va même jusqu’à supprimer certaines lignes de bus, reliant les cités de la périphérie au centre-ville7. Pour Anne-Marie Hautant (Parti Occitan), conseillère municipale d’Orange et vice-présidente de la région PACA ces mesures s’apparentent à une véritable « politique d’apartheid ».

A Marignane, Daniel Simonpieri a quant à lui décidé en 1996 de restreindre l’accès aux cantines scolaires aux seuls enfants dont les deux parents ont un emploi8. Une mesure discriminatoire et antisocial qui stigmatise et s’attaque clairement aux chômeurs pourtant déjà plongés dans le désarroi social.

Ces différents exemples mettent en exergue l’absence totale de politique sociale dans les municipalités frontistes. Pire, c’est un véritable arsenal de mesures antisociales qui est adopté. Fin des subventions aux associations et aux centres sociaux, suppression de postes dans le secteur social, abandon des populations les plus démunies… Face à la réalité des actes, les « beaux » discours de Marine Le Pen n’ont plus aucun sens.

Une vie culturelle réduite à néant

Une chose est sure, les élus frontistes partagent tous la même détestation de la culture. Gilbert Lagier, adjoint de Jacques Bompard en charge des affaires culturelles déclarait par exemple en 1995, « à Orange, c’est le 123e dossier, on s’en occupera après avoir réglé le 122e ».

Comme dans le secteur social, ce sont les associations qui sont les premières victimes de l’arrivée de l’extrême droite à la tête des municipalités. A Toulon, Jean-Marie Le Chevallier va les mettre au pas. Celles qui refuseront de se soumettre au bon vouloir de l’élu frontiste seront purement et simplement dissoutes. Ce sera notamment le cas de l’association Chateuvallon Théâtre national de la danse et de l’image (TNDI), qui proposait à l’époque des spectacles de théâtre, de musique, de danse et organisait des festivals.

Pour son opposition au pouvoir municipal en place ou encore pour ses choix de programmation (invitation du groupe NTM au festival de la banlieue de Toulon9…), le directeur, Gérard Paquet, sera licencié avant que son association ne soit dissoute quelques temps après.

En 1997 à Vitrolles, la directrice du cinéma municipal, Régine Juin, sera elle aussi mise à la porte. En effet, malgré les demandes de la municipalité, elle avait refusé de déprogrammer une série de 10 courts métrages consacrés à la question du sida chez les homosexuelles. Les Lumières, seul cinéma de la ville, sera quant à lui fermé et ne rouvrira qu’en 2004.

Dans cette même commune, le Sous-Marin, association gérant un café-concert du centre-ville et mettant en place des actions à caractère culturel et social, va lui aussi devenir la cible de Catherine Mégret. Accueillant des groupes engagés, comme Noir Désir ou Massilia Sound System, et ayant des prises de position anti-FN, le Sous-Marin va voir partir en fumée ses subventions municipales (20% de son budget). Pire, à peine quelques mois après l’élection de l’élue FN, l’entrée et les fenêtres du café seront murées.

De véritables politiques d’épuration culturelles vont par ailleurs voir le jour avec notamment la censure d’ouvrages et d’artistes.  Dans certaines bibliothèques municipales une partie des publications va tout simplement disparaître. A Marignane par exemple, les abonnements à Libération ou encore à La Marseillaise vont être supprimés. C’est cependant à Orange que les changements vont être les plus extrêmes.

Là-bas, des ouvrages traitant du racisme, du rap10, de la Seconde guerre mondiale ou encore des contes africains vont subitement s’éclipser des rayons. A l’inverse, le doyen de l’Inspection générale des bibliothèques va rapporter que des dizaines ouvrages d’auteurs d’extrême droite (Jean Mabire, Henry Coston…), clairement antisémites et nostalgiques de l’Allemagne nazi, vont faire leur apparition.

A Toulon, c’est à la fête du livre qui ouvrira ses stands à la littérature d’extrême droite, avant que le maire Jean-Marie Le Chevallier ne décide de ne plus organiser cet événement. On pourrait multiplier les exemples. Cependant l’échantillon ici présenté  suffit à rendre compte des base de la  « politique culturelle » mise en place localement par le Front national. Baisse des subventions, licenciement, censure, épuration… Le constat est terrifiant.

 

Mesures discriminatoires et détestation de tout ce qui ne vient pas de l’extrême droite

Le FN se défend de vouloir mettre en place des mesures discriminatoires. Cependant son bilan local vient une fois de plus contredire ses beaux discours. Politique de préférence nationale, discrimination à l’embauche, rejet de tout ce qui ne porte pas la marque de l’extrême droite , dans ses municipalités le Front national a multiplié les mesures antirépublicaines.

« Assurer dans le cadre légal la priorité aux Français pour les emplois municipaux, les aides sociales et l’attribution de logements » voilà ce que proposait par exemple Catherine Mégret11 dans l’un de ses tracts de campagne en 2001. La préférence nationale sera en effet la base de sa politique municipale à Vitrolles, avec des propositions qui ressemblent sensiblement à ce que suggère aujourd’hui Marine Le Pen. Ainsi en 1998, la municipalité frontiste va créer une allocation de naissance de 5000 francs, uniquement versée aux familles dont au moins l’un des deux parents est français ou ressortissant de l’Union européenne. Catherine Mégret sera cependant condamné en 2000 à 3 mois de prison avec sursis, 100 000 francs d’amende et deux ans d’inégibilité pour avoir mis en place cette mesure discriminatoire.

A Marignane, c’est la suppression des plats de substitution sans porcs dans les cantines scolaires qui va être décidée par Daniel Simonpieri en 1996. Son objectif, faire en sorte que les élèves musulmans ne restent pas déjeuner dans leur établissement. Cependant, la justice sera la aussi saisie et le tribunal administratif annulera cette décision en 2004.

Si le Front national discrimine les habitants en fonction de leur origine ou de leur religion, il le fait aussi en fonction de leur orientation politique12. En effet en 1998, Cendrine Le Chevallier, épouse du maire de Toulon et adjointe à la jeunesse, demande au directeur de l’association Jeunesse toulonnaise de faire occuper les principaux postes de l’organisation « soit par des employés sympathisants du Front national, soit par des éléments totalement neutres ». Elle sera condamnée à un mois de prison avec sursis et 30 000 francs d’amende par le TGI de Toulon pour discrimination à l’embauche.

On retrouvera dans la véritable épuration des noms des espaces publics effectuée par Catherine Mégret à Vitrolles, cette détestation de tout ce qui n’appartient pas à la culture politique de l’extrême droite. Les noms de François Mitterrand, de Salvador Allende, de Nelson Mandela ou encore Dulcie September (militante anti-apartheid) vont en effet disparaître des avenues, place ou square de la ville pour être remplacés par ceux de Marguerite de Provence ou encore de Mère Téresa.

A Bollène, Marie-Claude Bompard entretient toujours ce climat. L’an dernier elle se faisait remarquer en interdisant que soit entonné le chant des partisans, hymne de la résistance française, lors des cérémonies commémoratives de l’Appel du 18 juin.

 

    Marignane, Toulon, Vitrolles, Orange ou encore Bollène, le bilan local du Front national et de ses satellites est affligeant. Un simple coup d’œil suffit à comprendre pourquoi on parle d’années noires lorsque l’on évoque la gestion municipale de l’extrême droite dans ces communes. Malheureusement, ce bilan est aujourd’hui passé sous silence. Pourtant, à moins d’un an des municipales il apparaît nécessaire de le présenter aux français.

 

¹ Elu sous l’étiquette FN en 1995 puis MNR (Bruno Mégret) en 2001.

² Elu sous l’étiquette FN en 1995. Il quitte le parti en 1999.

³ Elue sous l’étiquette FN en 1997 suite à l’inégibilité de son mari Bruno Mégret (numéro 2 du FN). Elle rejoint le MNR en 1999.

Elu sous l’étiquetteFN dont il est l’un des membres fondateurs, il rejoint le MPF de Philippe de Villiers en 2005 avant de fonder la Ligue du sud (parti d’extrême droite proche du Bloc identitaire) en 2010. Bien qu’il souhaite se démarquer du Front national, ce parti régionaliste lui reste fortement lié. Le député suppléant de Marion Maréchal-Le Pen est par exemple son vice-président.

5 Femme de Jacques Bompard, membre du FN de 1972 à 2005, elle est élue sous l’étiquette MPF en 2008 avant de rejoindre la Ligue du sud.

6 A travers cette association la municipalité cherchait à détruire toutes les autres structures d’encadrement de l’enfance et de la jeunesse afin d’avoir les mains libres pour instaurer la préférence nationale dans les centres de loisirs municipaux.

7  Il cherche ainsi à éviter que les jeunes des quartiers périphériques viennent se mélanger aux touristes dans le centre.

8  Jugée discriminatoire, cette mesure serasuspendue par le tribunal administratif.

9  Sous la pression de la mairie et de la préfecture, Gérard Paquet sera contraint d’annuler la venue du groupe de rap.

10  Début 2012, Jacques Bompard a refusé la tenue d’un concert d’IAM au motif que sa ville ne programme pas de concert de rap.

11  Elle sera condamné en 2001 à cinq ans d’inégiblité pour cela avant que la cour d’appel annule cette décision jugeant que les faits étaient prescrits.

12  Si la discrimination est partie intégrante des municipalités Front national ou apparentés, le népotisme (fait de favoriser un proche) l’est tout autant. Ainsi, à Toulon, Cendrine Le Chevallier, épouse du maire, obtient le poste d’ adjointe à la jeunesse, à Orange, le neveu de Jacques Bompard devient président de l’office du tourisme…


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