L'été, pour les scientifiques, c'est la saison des congrès. Un vieux prétexte bien connu des médecins pour se tirer à Hawaï ou aux Fidji sans la famille...
Bref, en ce qui me concerne, je vais enfin m'extraire de mon canapé, épuisé par des heures de BSG (vraiment extraordinaire, cette série. Et ceux qui me connaissent savent que s'il y en a un qui n'a rien d'un fan d'épisodes et de saisons, c'est bien moi), et je vais aller retrouver mes icebergs de Terre-Neuve, puis découvrir l'Ontario, enchaîner avec le Nouveau-Brunswick et enfin finir là, au pays des cétacés (l'université du coin est, paraît-il, envahie de Français qui sortent du bac pour aller sauver les baleines (de quoi, d'ailleurs ?) mais qui se rendent compte, un peu échaudés, qu'il faut d'abord faire des études en sauvage de baleine).
Dans ce dernier endroit, j'ai vu une table d'examen post-mortem pour baleines. Sept table de ping-pong alignées en longueur. J'attends impatiemment de revoir le pouple géant et ses copains les narvals qui trônent dans les divers hall d'entrée des centres de recherche.
Bref, tout ça pour vous dire que moi qui ai auparavant haï la bio d'une sainte colère, qui lui ai toujours trouvé une imprécision exaspérante, je me laisse peu à peu gagner par les enjeux scientifiques bien présents du domaine, tout autant que par l'envie de contrer certaines conclusions un peu trop définitives. Décidément, j'aime les domaines conflictuels.
Mais lors de ces voyages que j'essaie toujours de prolonger, il y a surtout la découverte. Les rues tordues de Jérusalem, le dôme d'or sur l'esplanade vide, les escaliers intransigeants de Lisbonne, les highways autour de Santa Fé, les petits trains rouillés de la Costa del Sol et donc, les chemins éclaboussés des falaises de Terre-Neuve, presque invisibles dans la brume perpétuelle. Des lieux de passage que je tente d'emprunter seul.