Lors d'un voyage au cœur de l'Alaska, cinq adolescents s'égarent et trouvent refuge dans le chalet où devait se tenir le camp de vacances (Harmonie Nature) qui a été annulé. La situation est critique, mais pas désespérée. Après tout, les placards débordent de victuailles, couvertures épaisses et vêtements chauds. Même la chaudière ronronne tranquillement, l'eau chaude coule à flot. On trouve aussi des livres, des films, un écran plat et un ordinateur relié à internet pour occuper nos adolescents, qui doivent attendre les secours et ne surtout pas mettre un pied dehors.
Tout de suite, le stress monte d'un cran dès lors qu'on capte dans l'air la sensation d'un ennemi invisible qui rôde et attend son heure. On commence à flipper à mort et on sursaute au moindre petit détail. J'avoue que je me suis régalée. J'ai adoré cette tension infernale, ce climat d'angoisse et le mystère qui se cache dans la forêt environnante. On a peur, parfois très, très peur, on n'en mène pas large, mais ça le fait : on dévore ce bouquin d'une traite, en retenant son souffle.
Je sors presque de cette lecture complètement échevelée, dans l'idée. C'était captivant, oppressant, insensé mais bluffant. Outre cette adrénaline de folie, on trouve aussi un message d'écologie : la nature cherche à se venger des humains, jugés prétentieux et irresponsables, à toujours vouloir dominer le reste du monde, sans se soucier des conséquences de leurs actes. On oublie alors le sensationnalisme, on revient sur terre et on prend acte. J'ai refermé ce livre absolument conquise, c'était vif, c'était flippant, c'était habile et perspicace, en somme j'ai vraiment beaucoup aimé !
Nature extrême, par Yves-Marie Clément (Seuil jeunesse, juin 2012)